Personnellement je commence à en avoir vraiment marre de toutes ces tentatives de classification, d'étiquetage, avec les problèmes de "franchissements de frontières" ou plus exactement de pose de frontières variables et non applicables à une grande partire des oeuvres; même le classement todorovien, assez simple et rigoureux malgré tout, entre littérature mimétique (qui prétend imiter le réel sans en modifier les bases) et littérature non mimétique séparée en trois sous-catégories (au passage, le mot "catégories" me parait acceptable, les mots "genres" ou "sous-genres" totalement inacceptables), le fantastique, la science-fiction et la fantasy, me dérange.
Tout au plus pourrais-je admettre une séparation entre trois bases d"écriture: une vision déterministe, positiviste, du monde, avec explicabilité de tout, appliquée à la science-fiction et à une grande partie de la littérature réaliste; la même vision, mais comportant des failles, des moments d'inexplicabilité et dégarement, avec leur corollaire d'inquiétude, dans la littérature fantastique, et la littérature "psychologique"; enfin, un rejet du positivisme et de l'explicabilité du monde dans la littérature fantaisiste (fantasy et nombreux livres plus ou moins "invraisemblables" de la littérature "générale").
Ceci étant, la recherche de prétendues différences ontologiques entre les catégories, différences qui permettraient de classifier a posteriori des oeuvres qui n'ont pas été construites en vue de ce classement, tient à mes yeux de la trichotetratomie aggarvée d'enculage de diptères. Une oeuvre de fiction est une oeuvre de fiction, point barre. on devrait l'avoir écrit en tête de toute oeuvre au moins depuis 1827.
Que l'histoire de la littérature nous ait apporté des règles d'écriture nouvelles, par couches successives, que l'école "SF" ait intrioduit une couche supplémentaire de règles, certaines portant sur le traitement "scientifique" des bases du récit, certaines sur l'intertextualité et l'intervention, dans tout roman, de bases tirées des oeuvres déjà intégrées au corpus littéraire, d'accord. Nous arrivons au moment où coexistent, d'ailleurs, dans la "littérature générale", des auteurs qui acceptent et intègrent ces règles et d'autres qui prétendent utiliser les thèmes "SF" (anticipation, uchronie) comme si la SF n'existait pas et en niant ses règles ou conventions (et affirment après "ce n'est pas de la SF, juste une réalité anticie ou des sornettes du même genre).
Quant aux "variantes rationnelles par rapport à notre réalité", on les trouve dans toutes les formes de fiction (avec une rigueur de rationnalité variable)...

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."