Le Libé des écrivains

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Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » sam. mars 14, 2009 11:25 am

Les grands points de ventes sont souvent des chaînes, Fn*c ou Virg*n ou Lecl*rc, avec qui la négociation est en partie globale et qui sont en premier lieu intéressés par des produits à rotation rapide, i.e. des bouquins qui se vendent vite et bien et qui n'encombreront pas les rayonnages. La vente en ligne type Amaz*n contribue aussi à faire évoluer la situation.
La stratégie d'Amazon est l'opposée de celles des chaînes, non ?
Sinon il y a aussi la part des supermarchés qui a augmenté et celles des maisons de la presse qui s'est effondrée. Ca influe notamment sur la distribution des poches. En supermarché on recherche des livres faciles qui peuvent toucher un large public. Et en plus le public des supermarché est un public fémin.
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Lensman
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Message par Lensman » sam. mars 14, 2009 2:30 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :
Ce qui est curieux, c'est que cette "mission culturelle" se retrouve aujourd'hui chez les "petits" éditeurs. Je n'ai jamais rencontré de "petit" éditeur qui se soit lancé dans le business du livre en disant "avant tout, je veux faire du fric et verser un dividende à deux chiffres à mes actionnaires". Je n'y ai croisé que des passionnés qui voulaient mieux faire connaître une catégorie de livres qu'ils considéraient comme négligés. Certains ont eu la chance de trouver un auteur "filon" et donc de continuer une politique culturelle exigeante grâce à un socle minimal de ventes (prenez Viviane Hamy avec Fred Vargas, par exemple), d'autres (c'est le cas de Bragelonne, désolé si ça hérisse le poil de certains) ont effectivement défriché une catégorie que le reste du milieu éditorial négligeait et que le public a apprécié. D'autres ont sombré corps et biens. C'est la vie.

Mais, à mon avis, tu as raison, Joe : les rapports entre le responsable littéraire et le responsable financier ont évolué depuis dix ans.
Ces "petits" éditeurs sont évidemment des passionnés... ce qui est idiot, c'est qu'ils sont amenés à prendre des risques qui sont très gros pour eux, alors que les mêmes risques auraient, en cas d'échec, beaucoup moins de conséquence dans un grand groupe...
On a l'impression qu'il y a un truc qui ne va pas, le relai se fait très mal. Nos grands décideurs pourraient réfléchir à des structures plus adaptées (enfin, si ça les intéresse). Il y a sûrement possibilité d'aménager certaines choses.
Oncle Joe

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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » sam. mars 14, 2009 2:43 pm

Lensman a écrit : On a l'impression qu'il y a un truc qui ne va pas, le relai se fait très mal. Nos grands décideurs pourraient réfléchir à des structures plus adaptées (enfin, si ça les intéresse). Il y a sûrement possibilité d'aménager certaines choses.
Certains le font, soit en créant des labels plus ou moins indépendants, soit en aidant (financièrement et/ou par des conseils, des aides techniques) des maisons d'édition qui se lancent. Mais, là encore, ça relève du volontariat et de l'envie des gens d'être utiles.
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Herbefol
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Message par Herbefol » dim. mars 15, 2009 12:15 pm

Euh... Comment dire... Faut vous réveiller un peu les gars, en anglais les versions piratées des livres existent depuis des années. Faite donc une petite recherche sur un emule ou autre et vous allez en trouvez des brouettes.
Ce qui a freiné le phénomène jusqu'ici et l'a rendu peu visible c'était tout simplement l'absence d'un support de lecture agréable, puisque la lecture sur écran de pc n'est pas pratique du tout.

Je reste intimement persuadé que le jour où les lecteurs de ebook atteindront des prix attractifs, disons entrée de gamme à 150 € voir moins, et que les ventes de ces lecteurs commenceront à décoller on va tout d'un coup découvrir qu'une floppée de trucs sont trouvables sur le net... au moins pour ceux qui lisent l'anglais (ou l'espagnol voir l'allemand).
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Herbefol
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Message par Herbefol » dim. mars 15, 2009 12:22 pm

Pascal a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :Je pense que la culture littéraire n'est pas suffisante pour faire de l'éditoriale mais qu'il faut possèder aussi des connaissances en linguistique française et en sémiotique également. En tout cas, je pense que ça doit pas mal aider.
Ah ? Bon, ben alors, là...

J'en reste sans voix.
Je me doutais bien que celle-là allait laisser songeur quelques éditeurs. :wink:

Tu envisages une reconversion ? Ou alors un stage sémiotique pour combler tes lacunes ?
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Erion
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Message par Erion » dim. mars 15, 2009 12:59 pm

Herbefol a écrit : Je reste intimement persuadé que le jour où les lecteurs de ebook atteindront des prix attractifs, disons entrée de gamme à 150 € voir moins, et que les ventes de ces lecteurs commenceront à décoller on va tout d'un coup découvrir qu'une floppée de trucs sont trouvables sur le net... au moins pour ceux qui lisent l'anglais (ou l'espagnol voir l'allemand).
Ah ben tiens, je reviens du Salon du Livre hier, où étaient présentés des modèles d'e-book (le Sony et un autre, je sais plus lequel). Quelle déception ! L'affichage est terne, l'ergonomie est horrible (pour que quelqu'un comme moi ait éprouvé le besoin d'avoir un mode d'emploi pour le sony, ça signifie que le lecteur moyen sera perdu).
Sur le Sony, les pages ne sont PAS en justifié. Une énorme régression par rapport au papier. Ce n'est clairement pas agréable à utiliser, ni pour lire.
Je suis vraiment déçu. Je me souviens des modèles (de type cybook, je crois, plus certain du nom) qui, certes, étaient en rétroéclairés (plus fatigant pour les yeux) mais plus nets, très agréables.

Là, franchement, je ne vois pas ces modèles justifier d'abandonner le livre papier. Même mon Touch est plus agréable pour lire un fichier texte. A croire que l'industrie a décidé de tout faire pour éviter que l'e-book soit attirant.
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Message par bormandg » dim. mars 15, 2009 10:44 pm

Erion a écrit :
Herbefol a écrit : Je reste intimement persuadé que le jour où les lecteurs de ebook atteindront des prix attractifs, disons entrée de gamme à 150 € voir moins, et que les ventes de ces lecteurs commenceront à décoller on va tout d'un coup découvrir qu'une floppée de trucs sont trouvables sur le net... au moins pour ceux qui lisent l'anglais (ou l'espagnol voir l'allemand).
Ah ben tiens, je reviens du Salon du Livre hier, où étaient présentés des modèles d'e-book (le Sony et un autre, je sais plus lequel). Quelle déception ! L'affichage est terne, l'ergonomie est horrible (pour que quelqu'un comme moi ait éprouvé le besoin d'avoir un mode d'emploi pour le sony, ça signifie que le lecteur moyen sera perdu).
Sur le Sony, les pages ne sont PAS en justifié. Une énorme régression par rapport au papier. Ce n'est clairement pas agréable à utiliser, ni pour lire.
Je suis vraiment déçu. Je me souviens des modèles (de type cybook, je crois, plus certain du nom) qui, certes, étaient en rétroéclairés (plus fatigant pour les yeux) mais plus nets, très agréables.

Là, franchement, je ne vois pas ces modèles justifier d'abandonner le livre papier. Même mon Touch est plus agréable pour lire un fichier texte. A croire que l'industrie a décidé de tout faire pour éviter que l'e-book soit attirant.
Mais le cybook est encore là, je l'ai revu. Au fait, lequel Gibert Joseph offre-t-il à la vente à un prix excessif (le même que chez les concurrents, bien sûr)? J'ai déjà oublié. :twisted:
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Le_navire
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Message par Le_navire » lun. mars 16, 2009 11:47 am

Le cybook d'aujourd'hui n'est pas le même. C'est une version en e-ink (je l'ai à la maison).
Et il est très facile d'utilisation, et les textes sont en justifié. Par contre, on a pas de mise en page. Et si ça ne remplace pas avantageusement les livres grand format, souvent soignés dans la présentation, il n'y a pas de différence majeures avec la plupart des livres de poche.

Sur l'autre sujet :

J'ai vécu de l'intérieur la mutation de l'édition d' il y a vingt cinq ans.
Chez Laffont, il fut un temps où tous les directeurs littéraires, éditeurs conseils et directeurs de collection étaient des écrivains (que leur formation initiale soit littéraire ou scientifique, ça n'avait pas d'importance, du moment qu'ils étaient publiés et reconnus comme tels).
En quelques années, les décisions éditoriales ont été confiées à des directeurs de marketing qui se mettaient à supplanter les directeurs de collections et à décider si leur travail valait le coup (je traduit "étaient rentable") ou non. Gérard Klein pourrait vous en raconter de belles sur cette époque où il a bien faillit passer à la trappe...

Sauf qu'en 10 ans, les patrons d'édition ont fini par se rendre compte que la démarche s'avérait moins rentable que prévue et que finalement, on ne pouvais pas traiter le livre exactement comme n'importe quel autre objet de marché. Alors ils se sont mis à composer : certes, la rentabilité n'a pas cessé d'être une nécessité, mais les directeurs de collections qui n'avaient pas la maîtrise de leur sujet littéraire se sont vus à leur tour évincés au profit d'hommes et de femmes qui acceptaient de conjuguer les qualités éditoriales avec les aspects plus financier du travail.Les groupes qui ne jouaient que dans la cour de la production "de masse" se sont rapprochés des maisons littéraires, jusqu'à les absorber parfois et ont reconnu la nécessité de préserver un secteur moins rentable mais plus créatif, tout en lui imposant des règles plus strictes financièrement.

Ces dernières années, la tendance est de laisser les petits éditeurs faire le boulot de défrichage au risque de les voir se planter financièrement, puis de récupérer leurs auteurs pour en faire des produits plus rentables, que ce soit en termes d'image ou de vente.
C'est une démarche que la multipicité possible du paysage éditorial, en raison de coûts de production moins élevés à rendue possible : les viviers sont nombreux, et ça permet aux grandes maisons de prendre moins de risques.

Comme le dit Jean-Claude, le résultat, c'est qu'à moins d'un coup de bol comme celui de Viviane Hami avec Vargas, de l'Olivier avec le prix Nobel de littérature ou d'une réussite de niche délaissée enfourchée au bon moment comme Brage, la plupart des petites maisons d'édition se cassent la gueule à vitesse grand V...

Le Navire, qui lui aussi mergitur.
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Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » lun. mars 16, 2009 12:37 pm

C'est là qu'on se rend compte quand même de l'honnêteté d'une maison comme Bragelonne. Je suppose qu'ils ont du recevoir des tas de propositions d'absorbsion de la part de grands groupes comte tenu de leur réussite. Et ils les ont refusé et sont toujours une maison indépendante. Respect, tout de même.
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Le_navire
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Message par Le_navire » lun. mars 16, 2009 12:48 pm

Fabien Lyraud a écrit :C'est là qu'on se rend compte quand même de l'honnêteté d'une maison comme Bragelonne. Je suppose qu'ils ont du recevoir des tas de propositions d'absorbsion de la part de grands groupes comte tenu de leur réussite. Et ils les ont refusé et sont toujours une maison indépendante. Respect, tout de même.
Heu... J'aime bien Brage mais ce que tu nous dis là est d'une grande naïveté, Fabien. Ceux qui se font absorber n'ont pas le choix. Brage l'a eu, ce choix.
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Message par Pascal » lun. mars 16, 2009 3:07 pm

Herbefol a écrit :Tu envisages une reconversion ? Ou alors un stage sémiotique pour combler tes lacunes ?
Non, ça va, j'ai eu mon compte à la fac. Et ça ne me sert à rien aujourd'hui. Mais peu importe. C'était sympa.

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Message par orcusnf » lun. mars 16, 2009 6:08 pm

Le_navire a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :C'est là qu'on se rend compte quand même de l'honnêteté d'une maison comme Bragelonne. Je suppose qu'ils ont du recevoir des tas de propositions d'absorbsion de la part de grands groupes comte tenu de leur réussite. Et ils les ont refusé et sont toujours une maison indépendante. Respect, tout de même.
Heu... J'aime bien Brage mais ce que tu nous dis là est d'une grande naïveté, Fabien. Ceux qui se font absorber n'ont pas le choix. Brage l'a eu, ce choix.
Moi je ne vois pas la naiveté, fabien a raison. Les fondateurs de brage ( j'oublie toujours leurs noms...) auraient pu vendre en engrangeant une plus value mais ils ont préféré continuer sachant qu'ils sont probablement à leur apogée et qu'il sera difficile de continuer à s'agrandir dans un domaine comme la sfff.
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Message par Lensman » mar. mars 17, 2009 9:07 am

orcusnf a écrit :
Le_navire a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :C'est là qu'on se rend compte quand même de l'honnêteté d'une maison comme Bragelonne. Je suppose qu'ils ont du recevoir des tas de propositions d'absorbsion de la part de grands groupes comte tenu de leur réussite. Et ils les ont refusé et sont toujours une maison indépendante. Respect, tout de même.
Heu... J'aime bien Brage mais ce que tu nous dis là est d'une grande naïveté, Fabien. Ceux qui se font absorber n'ont pas le choix. Brage l'a eu, ce choix.
Moi je ne vois pas la naiveté, fabien a raison. Les fondateurs de brage ( j'oublie toujours leurs noms...) auraient pu vendre en engrangeant une plus value mais ils ont préféré continuer sachant qu'ils sont probablement à leur apogée et qu'il sera difficile de continuer à s'agrandir dans un domaine comme la sfff.
C'est pile poil le moment de vendre!
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Message par Le_navire » mar. mars 17, 2009 9:56 am

Excusez-moi, mais un éditeur qui fait le métier qui l'éclate et qui gagne très correctement sa vie avec, je ne vois pas quel intérêt il peut avoir à vendre, tant que le radeau est en fond et qu'il tient la mer. Vendre signifie une perte d'autonomie conséquente, et souvent même, une dépossession de ce qu'on a construit pas à pas. Alain et Stéphane s'éclatent et aiment leur boulot, ils ont les moyens de continuer à le faire sans dépendre de personne, qu'est-ce que ça a à voir avec l'honnêteté ? (Et je ne veux pas dire par là qu'ils ne sont pas honnêtes, ne mélangeons pas tout).
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Message par Lensman » mar. mars 17, 2009 10:30 am

Le_navire a écrit :Excusez-moi, mais un éditeur qui fait le métier qui l'éclate et qui gagne très correctement sa vie avec, je ne vois pas quel intérêt il peut avoir à vendre, tant que le radeau est en fond et qu'il tient la mer. Vendre signifie une perte d'autonomie conséquente, et souvent même, une dépossession de ce qu'on a construit pas à pas. Alain et Stéphane s'éclatent et aiment leur boulot, ils ont les moyens de continuer à le faire sans dépendre de personne, qu'est-ce que ça a à voir avec l'honnêteté ? (Et je ne veux pas dire par là qu'ils ne sont pas honnêtes, ne mélangeons pas tout).
Heu... c'était une plaisanterie!
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