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par Le_navire » lun. mars 16, 2009 11:47 am
Le cybook d'aujourd'hui n'est pas le même. C'est une version en e-ink (je l'ai à la maison).
Et il est très facile d'utilisation, et les textes sont en justifié. Par contre, on a pas de mise en page. Et si ça ne remplace pas avantageusement les livres grand format, souvent soignés dans la présentation, il n'y a pas de différence majeures avec la plupart des livres de poche.
Sur l'autre sujet :
J'ai vécu de l'intérieur la mutation de l'édition d' il y a vingt cinq ans.
Chez Laffont, il fut un temps où tous les directeurs littéraires, éditeurs conseils et directeurs de collection étaient des écrivains (que leur formation initiale soit littéraire ou scientifique, ça n'avait pas d'importance, du moment qu'ils étaient publiés et reconnus comme tels).
En quelques années, les décisions éditoriales ont été confiées à des directeurs de marketing qui se mettaient à supplanter les directeurs de collections et à décider si leur travail valait le coup (je traduit "étaient rentable") ou non. Gérard Klein pourrait vous en raconter de belles sur cette époque où il a bien faillit passer à la trappe...
Sauf qu'en 10 ans, les patrons d'édition ont fini par se rendre compte que la démarche s'avérait moins rentable que prévue et que finalement, on ne pouvais pas traiter le livre exactement comme n'importe quel autre objet de marché. Alors ils se sont mis à composer : certes, la rentabilité n'a pas cessé d'être une nécessité, mais les directeurs de collections qui n'avaient pas la maîtrise de leur sujet littéraire se sont vus à leur tour évincés au profit d'hommes et de femmes qui acceptaient de conjuguer les qualités éditoriales avec les aspects plus financier du travail.Les groupes qui ne jouaient que dans la cour de la production "de masse" se sont rapprochés des maisons littéraires, jusqu'à les absorber parfois et ont reconnu la nécessité de préserver un secteur moins rentable mais plus créatif, tout en lui imposant des règles plus strictes financièrement.
Ces dernières années, la tendance est de laisser les petits éditeurs faire le boulot de défrichage au risque de les voir se planter financièrement, puis de récupérer leurs auteurs pour en faire des produits plus rentables, que ce soit en termes d'image ou de vente.
C'est une démarche que la multipicité possible du paysage éditorial, en raison de coûts de production moins élevés à rendue possible : les viviers sont nombreux, et ça permet aux grandes maisons de prendre moins de risques.
Comme le dit Jean-Claude, le résultat, c'est qu'à moins d'un coup de bol comme celui de Viviane Hami avec Vargas, de l'Olivier avec le prix Nobel de littérature ou d'une réussite de niche délaissée enfourchée au bon moment comme Brage, la plupart des petites maisons d'édition se cassent la gueule à vitesse grand V...
Le Navire, qui lui aussi mergitur.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"