Cibylline a écrit :Le critique est un journaliste qui doit me rapporter des faits (subjectifs, peut-être, mais il m'informe).
Perdu.
Comme le dit Joe, le critique est aussi un auteur, parce qu'il doit transmettre une émotion, des idées, et trouver les moyens adéquats. C'est un travail d'écriture. Il faut être à l'écoute de son expérience de lecture, et savoir s'en détacher pour la retranscrire à l'intention du lecteur de critiques.
Comme l'auteur, le critique doit raconter le livre au lecteur potentiel. Ce qui le distingue de l'universitaire qui ne s'adresse qu'à la communauté des scientifiques (pour l'essentiel), avec des procédures de validation.
Le problème des mauvaises critiques, c'est souvent deux choses inverses, mais qui participent du même écueil :
- le critique qui se regarde critiquer (comme il ne s'adresse pas à un lecteur, c'est une critique sans intérêt)
- le critique qui ne fait que s'écouter et écouter ses émotions, sans souci de faire passer ou de communiquer à un lecteur qui n'a pas lu le livre.
Grosso modo, ça recouvre assez bien ce que l'on peut dire des mauvais livres ou des livres ratés.
Certains critiques voudraient n'être que des "donneurs de faits" objectifs, parce que c'est confortable, on peut se cacher derrière et éviter de s'impliquer. En pratique, c'est souvent faux, à l'exception des recensions qui sont des critiques a minima.