Lancement de l'anthologie Dragons le 25 avril
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
Ne me lance pas sur ce sujet, Fabrice.fabrice a écrit :Ne dis pas trop de mal…
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Qui est l'auteur du désormais mythique Annuaire de la Seine et Marne ? Bien que l'ouvrage ait fait l'objet de rééditions et mises à jour régulières depuis sa première édition et qu'on puisse désormais le trouver, augmenté de ses suites, en volume omnibus ou compact, son succès ne se dément pas. Dans les cercles critiques les mieux informés, il se murmure qu'à l'instar de l'Illiade et l'Odyssée, la Bible, le Roman de Renard et La Bibliothèque Nomédienne, l'Annuaire pourrait être le fruit d'un travail collectif – d'un groupe de scribes refusant de signer leur œuvre pour mieux s'effacer derrière elle et affirmer ainsi son autonomie. Personnellement, j'ai toujours trouvé cette hypothèse douteuse tant l'unité de ton, d'action et de style qui caractérise l'Annuaire ne me paraît pas pouvoir être obtenue au cours d'un processus de délibération et de correction mutuelle. La grande littérature n'a, hélas, rien à voir avec la démocratie. Cette nouvelle édition, pas plus que les précédentes, n'apporte de solution au mystère mais les lecteurs fidèles y retrouveront tout ce qui fait la force de ce singulier projet littéraire depuis bientôt un siècle : une cohorte de personnages tous plus attachants les uns que les autres, un souci de vérité dans la (re)création de la réalité sociale d'arrière-plan (tous les milieux sociaux sont traversés, toutes les professions évoquées, la ville comme la campagne sont traitées sur un pied d'égalité et la banlieue est au cœur même du projet). Fait remarquable : au cœur d'une littérature française, d'ordinaire moins soucieuse des faits que de l'analyse, l'action est traitée selon une esthétique strictement behavioriste (les motivations intérieures des personnages restent opaques mais on sait tout de leurs activités, de leurs localisations et du maillage de relations sociales qui les enveloppe. On a souvent reproché à L'Annuaire sa linéarité. Je dis moi qu'il s'agit d'une preuve de maturité littéraire : refusant l'anecdote et l'épisode, l'auteur ou les auteurs retrouvent la simplicité primitive des œuvres fondatrices et déroulent l'action sans avoir recours à aucun artifice. (Mais je concède que l'insertion, dans les éditions récentes, d'une carte de la Seine et Marne dans les premières pages facilite effectivement le suivi de l'intrigue.)
- M le maudit
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Je dirai que oui, attendu qu'une partie du département vit encore au Moyen-âge... Je sais de quoi je parle, je suis né à Provins...Patrice a écrit :Salut,
C'est donc un livre de fantasy?Mais je concède que l'insertion, dans les éditions récentes, d'une carte de la Seine et Marne dans les premières pages facilite effectivement le suivi de l'intrigue.
A+
Patrice



La meilleure preuve que l' homme n' est pas fait pour le travail, c' est que ça le fatigue... (Mark Twain)
Tu ne peux pas m'épouser, Fabrice. Je viens juste de raser ma barbe, je ne suis plus assz beau pour toi. (Ta femme peut m'épouser.)
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Les vieilles carnes du marigot qu'on appelle encore "le milieu SF" n'ont décidément rien compris à ce qui se passe. Ce ne sont pourtant pas les nouveaux auteurs qui manquent. Ni les éditeurs semi-pros qui font défaut. Mais no future, only the past is real. On en trouve encore qui se touchent à célébrer des rééditions de merdes historiques dont la seule vertu semble de faire deux ou trois mille pages. I mean : qui s'intéresse encore à la énième version de ce torche-cul intitulé L'Annuaire de la Seine et Marne ? Et tant qu'on y est, à qui faut-il empoigner les revers d'un joli veston payé cash à coups de drois d'auteurs indûs et répéter une fois de plus, quitte à rendre sourde la pauvre bête qu'on n'en peut plus de voir l'adjectif "mythique" célébrer dès le premier paragraphe d'une soi-disant c-r-i-t-i-q-u-e (quelqu'un sait-il encore ce que signifie ce m-o-t ?) une bouse aussi dispensable que l'Annuaire ? Comment faire entrer dans ces cerveaux de toute évidence transformés en gelly depuis l'avant 11 septembre que la rencension complaisante de toutes les éditions et références bibliographiques ne saurait en aucun cas tenir lieu de culture littéraire ? Combien de fois faudra-t-il hurler qu'on se fout comme de nos premières DS que ce tas de pages encombre les rayons des librairies depuis un siècle ? Et ce n'est pas la peine de se réfugier derrière Homère, Saint-Jean et Alfred Boudry (que de toute évidence on n'a pas lu) pour faire croire qu'on est soi-même le récipiendaire d'une fraction de l'autorité sacrée. Etre un critique, pépé, c'est montrer ses couilles, donner son avis et vitrioler dans l'œuf toute contestation ultérieure en disant : C'EST CE QUE JE PENSE, MOI !
Mon oncle, c'est une critique ! Et d'ailleurs…Lensman a écrit :On peut recopier cette courte nouvelle ?
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Les vieilles carnes du marigot qu'on appelle encore "le milieu SF" n'ont décidément rien compris à ce qui se passe. Ce ne sont pourtant pas les nouveaux auteurs qui manquent. Ni les éditeurs semi-pros qui font défaut. Mais no future, only the past is real. On en trouve encore qui se touchent à célébrer des rééditions de merdes historiques dont la seule vertu semble de faire deux ou trois mille pages. I mean : qui s'intéresse encore à la énième version de ce torche-cul intitulé L'Annuaire de la Seine et Marne ? Et tant qu'on y est, à qui faut-il empoigner les revers d'un joli veston payé cash à coups de drois d'auteurs indûs et répéter une fois de plus, quitte à rendre sourde la pauvre bête qu'on n'en peut plus de voir l'adjectif "mythique" célébrer dès le premier paragraphe d'une soi-disant c-r-i-t-i-q-u-e (quelqu'un sait-il encore ce que signifie ce m-o-t ?) une bouse aussi dispensable que l'Annuaire ? Comment faire entrer dans ces cerveaux de toute évidence transformés en gelly depuis l'avant 11 septembre que la rencension complaisante de toutes les éditions et références bibliographiques ne saurait en aucun cas tenir lieu de culture littéraire ? Combien de fois faudra-t-il hurler qu'on se fout comme de nos premières DS que ce tas de pages encombre les rayons des librairies depuis un siècle ? Et ce n'est pas la peine de se réfugier derrière Homère, Saint-Jean et Alfred Boudry (que de toute évidence on n'a pas lu) pour faire croire qu'on est soi-même le récipiendaire d'une fraction de l'autorité sacrée. Etre un critique, pépé, c'est montrer ses couilles, donner son avis et vitrioler dans l'œuf toute contestation ultérieure en disant : C'EST CE QUE JE PENSE, MOI !
- jlavadou
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J'ai une critique importante à apporter à cette analyse dithyrambique : tout un panel de la faune de passage en Seine et Marne est tout simplement occulté de cet ouvrage. Où sont passés les héros qui, venant parfois du fin fond du Grand Ouest Parisien, migrent tous les matins en voiture ou RER vers des lieux aussi improbables que Champs sur Marne pour gagner leur lieu de travail, sur lequel ils passent presque un tiers de leur vie, et dont ni le nom, ni le numéro de téléphone n'est répertorié dans cet annuaire ?Lem a écrit :Qui est l'auteur du désormais mythique Annuaire de la Seine et Marne ? Bien que l'ouvrage ait fait l'objet de rééditions et mises à jour régulières depuis sa première édition et qu'on puisse désormais le trouver, augmenté de ses suites, en volume omnibus ou compact, son succès ne se dément pas. Dans les cercles critiques les mieux informés, il se murmure qu'à l'instar de l'Illiade et l'Odyssée, la Bible, le Roman de Renard et La Bibliothèque Nomédienne, l'Annuaire pourrait être le fruit d'un travail collectif – d'un groupe de scribes refusant de signer leur œuvre pour mieux s'effacer derrière elle et affirmer ainsi son autonomie. Personnellement, j'ai toujours trouvé cette hypothèse douteuse tant l'unité de ton, d'action et de style qui caractérise l'Annuaire ne me paraît pas pouvoir être obtenue au cours d'un processus de délibération et de correction mutuelle. La grande littérature n'a, hélas, rien à voir avec la démocratie. Cette nouvelle édition, pas plus que les précédentes, n'apporte de solution au mystère mais les lecteurs fidèles y retrouveront tout ce qui fait la force de ce singulier projet littéraire depuis bientôt un siècle : une cohorte de personnages tous plus attachants les uns que les autres, un souci de vérité dans la (re)création de la réalité sociale d'arrière-plan (tous les milieux sociaux sont traversés, toutes les professions évoquées, la ville comme la campagne sont traitées sur un pied d'égalité et la banlieue est au cœur même du projet). Fait remarquable : au cœur d'une littérature française, d'ordinaire moins soucieuse des faits que de l'analyse, l'action est traitée selon une esthétique strictement behavioriste (les motivations intérieures des personnages restent opaques mais on sait tout de leurs activités, de leurs localisations et du maillage de relations sociales qui les enveloppe. On a souvent reproché à L'Annuaire sa linéarité. Je dis moi qu'il s'agit d'une preuve de maturité littéraire : refusant l'anecdote et l'épisode, l'auteur ou les auteurs retrouvent la simplicité primitive des œuvres fondatrices et déroulent l'action sans avoir recours à aucun artifice. (Mais je concède que l'insertion, dans les éditions récentes, d'une carte de la Seine et Marne dans les premières pages facilite effectivement le suivi de l'intrigue.)
On pourra certes arguer que le(s) auteur(s) ont voulu jeter un voile de pudeur sur une réalité sociale qui dépasse les limites de ce qui est humainement supportable, mais un esprit mal tourné pourra interpréter cela comme une omission volontaire et scandaleuse visant à plonger dans l'oubli des êtres qui, selon eux, n'ont même pas droit à quelques lignes dans un ouvrage aussi fondamental. Mais n'est-ce pas le propre des grandes oeuvres que de susciter le débat et de diviser l'opinion ? Peut-être même que le lecteur se doit d'être sceptique et critique à l'égard d'un ou de plusieurs auteurs qui prétendent aligner la vie de milliers de personnages, la tenir tout simplement entre leurs mains, à l'aide de quelques caractères imprimés sur un feuillet de mauvaise qualité. Car si la carte n'est pas le territoire, le nom n'est pas non plus l'identité et la personnalité.