Une SF plus positive
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Je suis, pour parti, convaincu que si la 1ère guerre nucléaire n'a pas encore eu lieu, c'est parce que sur la période 1950-1980 une part importante de la SF était "pessimiste". Au sens où elle montrait les scénarios apocalyptiques.
Toute une partie idéologique de la lutte "pacifiste" contre l'escalade du déploiement en Europe des missiles stratégiques et tactiques s'est bâtie sur ces œuvres.
Relisez les slogans et manifestes de l'époque, vous y retrouverez les références à cette littérature.
Relisez "Jusqu'à la victoire finale !" d'Andrevon et demandez-vous si c'est de la SF "pessimiste". Ou si ce n'est pas, simplement, le plus beau des textes écrit sur la bombe et un des plus poignants manifestes pour la paix.
Quelque part, l'appel de RCW contre HADOPI est pessimiste. Mais ô combien justifié. Ce n'est qu'en imaginant ces scénarios pessimistes que l'auteur de SF fait œuvre de salubrité.
Toute une partie idéologique de la lutte "pacifiste" contre l'escalade du déploiement en Europe des missiles stratégiques et tactiques s'est bâtie sur ces œuvres.
Relisez les slogans et manifestes de l'époque, vous y retrouverez les références à cette littérature.
Relisez "Jusqu'à la victoire finale !" d'Andrevon et demandez-vous si c'est de la SF "pessimiste". Ou si ce n'est pas, simplement, le plus beau des textes écrit sur la bombe et un des plus poignants manifestes pour la paix.
Quelque part, l'appel de RCW contre HADOPI est pessimiste. Mais ô combien justifié. Ce n'est qu'en imaginant ces scénarios pessimistes que l'auteur de SF fait œuvre de salubrité.
- bormandg
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Bien sûr qu'éviter le pire est nécessaire si on veut pouvoir espérer le meilleur. Mais cela ne saurait suffire. La SF pessimiste est une nécessité, mais elle est insuffisante pour espérer construire, après l'avoir imaginé, un monde meilleur.MF a écrit :Je suis, pour parti, convaincu que si la 1ère guerre nucléaire n'a pas encore eu lieu, c'est parce que sur la période 1950-1980 une part importante de la SF était "pessimiste". Au sens où elle montrait les scénarios apocalyptiques.
Toute une partie idéologique de la lutte "pacifiste" contre l'escalade du déploiement en Europe des missiles stratégiques et tactiques s'est bâtie sur ces œuvres.
Relisez les slogans et manifestes de l'époque, vous y retrouverez les références à cette littérature.
Relisez "Jusqu'à la victoire finale !" d'Andrevon et demandez-vous si c'est de la SF "pessimiste". Ou si ce n'est pas, simplement, le plus beau des textes écrit sur la bombe et un des plus poignants manifestes pour la paix.
Quelque part, l'appel de RCW contre HADOPI est pessimiste. Mais ô combien justifié. Ce n'est qu'en imaginant ces scénarios pessimistes que l'auteur de SF fait œuvre de salubrité.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- Eons
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Ça valait mieux que de lâcher une caisse.Don Lorenjy a écrit :J'avais lâché un ballon d'essai dans une table ronde des Imaginales 2008

Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
- Don Lorenjy
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Votre discussion érudite (merci Eons
) m'interpelle sur un autre plan : les spécialistes et chroniqueurs de la SFFF ne doivent pas être en reste.
Il suffit de lire les avis et critiques sur tout ce qui sort. Quand on s'aperçoit - et on s'en aperçoit très vite, croyez-moi - que pour être remarqué il faut écrire fort, écrire dur, écrire violent, voire écrire punk, on est tenté de s'y mettre. Peindre la tripaille avec talent, faire gicler la violence, traquer le sombre dans l'homme et le noircir encore, promettre le pire et le donner (ah non, c'est pas ça)... Bref, "être tendance".
A force de vilipender Bernard Werber, on lui abandonne tout un pan de cette littérature de genre, un peu rêveuse, positive... et les ventes qui vont avec. Alors que ceux qui ont le talent d'écrire pourraient peut-être s'aventurer sur ces terres-là, essayer de faire mieux. D'ailleurs, ils le font peut-être, et c'est là qu'interviennent les spécialistes et chroniqueurs, pour donner à ces tentatives l'écho qu'elles méritent.

Il suffit de lire les avis et critiques sur tout ce qui sort. Quand on s'aperçoit - et on s'en aperçoit très vite, croyez-moi - que pour être remarqué il faut écrire fort, écrire dur, écrire violent, voire écrire punk, on est tenté de s'y mettre. Peindre la tripaille avec talent, faire gicler la violence, traquer le sombre dans l'homme et le noircir encore, promettre le pire et le donner (ah non, c'est pas ça)... Bref, "être tendance".
A force de vilipender Bernard Werber, on lui abandonne tout un pan de cette littérature de genre, un peu rêveuse, positive... et les ventes qui vont avec. Alors que ceux qui ont le talent d'écrire pourraient peut-être s'aventurer sur ces terres-là, essayer de faire mieux. D'ailleurs, ils le font peut-être, et c'est là qu'interviennent les spécialistes et chroniqueurs, pour donner à ces tentatives l'écho qu'elles méritent.
Voilà : imaginer un monde meilleur. Casser celui-ci, on sait déjà faire.bormandg a écrit :La SF pessimiste est une nécessité, mais elle est insuffisante pour espérer construire, après l'avoir imaginé, un monde meilleur.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
OK, j'avais mal compris. Mais j'aurais tendance à ne plus appeler cela des utopies, justmement parce qu'elles ne concernent plus l'homme tel qu'il est maintenant. Mais bon, on peut élargir l'acception...bormandg a écrit :C'est clairement indiqué: je ne crois pas que les utopies reposent sur le postulat du non-changement de l'homme.
Quant à l'exemple donné, il est sans corrélation avec la phrase contestée.
Par contre, le fait que ce soit positif ou négatif n'a plus de sens que dans la tête de l'auteur (comme pour Andrevon): ce ne sont plus les mêmes humains... c'est donc une pure vue de l'esprit.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le jeu. mai 28, 2009 1:00 pm, modifié 1 fois.
Avec le succès du capitaine Danrit avant 14, la 1ère Guerre mondiale n'aurait jamais du avoir lieu... (bon, je plaisante).MF a écrit :Je suis, pour parti, convaincu que si la 1ère guerre nucléaire n'a pas encore eu lieu, c'est parce que sur la période 1950-1980 une part importante de la SF était "pessimiste". Au sens où elle montrait les scénarios apocalyptiques.
Toute une partie idéologique de la lutte "pacifiste" contre l'escalade du déploiement en Europe des missiles stratégiques et tactiques s'est bâtie sur ces œuvres.
Relisez les slogans et manifestes de l'époque, vous y retrouverez les références à cette littérature.
Mais par contre, je ne plaisante pas en faisant remarquer qu'avec la masse de textes et de films anti-guerre de l'entre deux guerres (de gros succès, ces films), on n'aurait en principe pas dû avoir à appeler cette période l'entre deux guerre...
Oncle Joe
Justement, les films anti-guerre, c'est ce qui a permit les Accords de Munich et sauvé la paix en 1938. Sans eux, la guerre aurait commencé pour sauver la Tchécoslovaquie. Si la Pologne n'avait pas envahi l'Allemagne, nous serions toujours en paix avec le IIIe Reich. Il n'y a pas eu suffisamment de films anti-guerre en Pologne.Lensman a écrit : Mais par contre, je ne plaisante pas en faisant remarquer qu'avec la masse de textes et de films anti-guerre de l'entre deux guerres (de gros succès, ces films), on n'aurait en principe pas dû avoir à appeler cette période l'entre deux guerre...
Oncle Joe
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Après il y a les films sur la guerre elle même; et après c'est les répercutions, les films sur le retour de la guerre et ses traumatismes.Avec le succès du capitaine Danrit avant 14, la 1ère Guerre mondiale n'aurait jamais du avoir lieu... (bon, je plaisante).
Mais par contre, je ne plaisante pas en faisant remarquer qu'avec la masse de textes et de films anti-guerre de l'entre deux guerres (de gros succès, ces films), on n'aurait en principe pas dû avoir à appeler cette période l'entre deux guerre...
Oncle Joe
Juste pour signaler rapidement parce que je n'ai pas trop le temps:
Pour le coté positif de la SF il y a encore des textes aujourd'hui. La Bibliothèque nomédienne en est un très bon exemple: utopiste et très bien écrit.
Et pour le coté pessimiste, Andrevon avait écrit un article très intéressant sur le sujet en 1986, et il est disponible depuis le week-end dernier sur nooSFere: Pourquoi êtes-vous pessimiste ? ou Mémoires d'un ancien combattant de la « jeune SF politique française »
Pour le coté positif de la SF il y a encore des textes aujourd'hui. La Bibliothèque nomédienne en est un très bon exemple: utopiste et très bien écrit.
Et pour le coté pessimiste, Andrevon avait écrit un article très intéressant sur le sujet en 1986, et il est disponible depuis le week-end dernier sur nooSFere: Pourquoi êtes-vous pessimiste ? ou Mémoires d'un ancien combattant de la « jeune SF politique française »
Je n'ai pas souvenir d'une "masse" de films "anti-guerre" de cette période ayant été de "gros succès" et décrivant, par exemple, le quotidien de l'occupation et du rationnement, les rafles et déportations, les tapis de bombes sur des cités comme Londres ou Dresde, ou encore le bombardement nucléaire d'une ou deux villes.Lensman a écrit :Mais par contre, je ne plaisante pas en faisant remarquer qu'avec la masse de textes et de films anti-guerre de l'entre deux guerres (de gros succès, ces films), on n'aurait en principe pas dû avoir à appeler cette période l'entre deux guerre...
Par ailleurs, la littérature de SF "post-apo" que je citais n'a pas, à ma connaissance, eu un succès retentissant. Hors, bien sûr les éleveurs de chèvres du Larzac, les communautés tissant du buvard et les étudiants réfractaires à toute autorité qui se sont appropriés ces thèmes dans le cadre de leurs luttes.
Evidemment, je ne parle pas de SF, mais les films sur l'horreur de 14-18 étaient ... légion: "Les croix de bois" (France), "A l'ouest rien de nouveau" (Allemangne), "J'accuse" de Gance (France, fantastique si l'on veut...), "Quatre l'infanterie" (Allemagne), "La grande parade" de Widor (magnifique et terrifiant). Ils se terminent par des appels à la paix.MF a écrit :Je n'ai pas souvenir d'une "masse" de films "anti-guerre" de cette période ayant été de "gros succès" et décrivant, par exemple, le quotidien de l'occupation et du rationnement, les rafles et déportations, les tapis de bombes sur des cités comme Londres ou Dresde, ou encore le bombardement nucléaire d'une ou deux villes.Lensman a écrit :Mais par contre, je ne plaisante pas en faisant remarquer qu'avec la masse de textes et de films anti-guerre de l'entre deux guerres (de gros succès, ces films), on n'aurait en principe pas dû avoir à appeler cette période l'entre deux guerre...
Par ailleurs, la littérature de SF "post-apo" que je citais n'a pas, à ma connaissance, eu un succès retentissant. Hors, bien sûr les éleveurs de chèvres du Larzac, les communautés tissant du buvard et les étudiants réfractaires à toute autorité qui se sont appropriés ces thèmes dans le cadre de leurs luttes.
La Première guerre a été un traumatisme terrible (les monuments aux morts de nos campagnes...)
Mais comme dit Erion, ils ont sûrment eu un effet... mais...
Oncle Joe
- Lune
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Mais finalement on peut très bien faire de la SF positive tout en ayant un point de départ pessimiste. La SF post-apo est pessimiste par son idée de base, à savoir une bonne vieille fin du monde (bombes, virus, etc...), mais certains de ces livres, peut-être même la plupart, finissent dans une note d'espoir malgré le contexte. Je pense notamment à Le monde enfin d'Andrevon.
Je plussoie aussi pour le fait que ce genre de littérature a pu aussi éviter certaines erreurs, rendant tout le monde plutôt conscient des conséquences. (ok sauf les extrémistes kamikazes, et encore je me demande... Si les chefs extrémistes tuent tout le monde, ils auront du pouvoir sur qui après ?)
Je plussoie aussi pour le fait que ce genre de littérature a pu aussi éviter certaines erreurs, rendant tout le monde plutôt conscient des conséquences. (ok sauf les extrémistes kamikazes, et encore je me demande... Si les chefs extrémistes tuent tout le monde, ils auront du pouvoir sur qui après ?)
Ce n'est pas parce que je dis n'importe quoi que j'ai tort.
Tu floodes, quoi !Lensman a écrit :Evidemment, je ne parle pas de SF,

Comme par exemple d'éviter aux politiques et militaires français de respecter las accords les liant aux polonais, de ne pas vouloir s'engager dans un conflit du type de 14-18 et, ainsi, de conduire à la "Drôle de Guerre". Avec toutes ses conséquences.mais les films sur l'horreur de 14-18 étaient ... légion: "Les croix de bois" (France), "A l'ouest rien de nouveau" (Allemangne), "J'accuse" de Gance (France, fantastique si l'on veut...), "Quatre l'infanterie" (Allemagne), "La grande parade" de Widor (magnifique et terrifiant). Ils se terminent par des appels à la paix. La Première guerre a été un traumatisme terrible (les monuments aux morts de nos campagnes...)
Mais comme dit Erion, ils ont sûrment eu un effet...
Il y a une différence majeure entre ces films qui ne faisaient que regarder un unique passé traumatisant et les œuvres de SF qui cartographient pour le lecteur les mutliples voies possibles de l'avenir.
- Don Lorenjy
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Je ne suis pas sûr que la question tourne autour de l'efficacité ou non d'une "SF plus positive". Sinon, on peut citer des exemples sans fin, analyser leurs conséquences itou, le débat sera passionnant mais plus aucune drosophile ne pourra jamais s'asseoir.
Peut-être s'agit-il juste, selon ces britanniques, de tenter le coup d'une SF plus lumineuse, voire joyeuse, de lui donner une chance, une place, un peu d'écho.
Peut-être s'agit-il juste, selon ces britanniques, de tenter le coup d'une SF plus lumineuse, voire joyeuse, de lui donner une chance, une place, un peu d'écho.
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