
La préface de Stéphanie présente à la fois le projet , les genres abordés et les nouvelles de façon claire et agréable et donne avant tout le désir de se plonger dans la lecture sans plus tarder :
"Montefellone" de Jean Philippe Jaworski ouvre le recueil sur une nouvelle se situant dans l'univers de Janua Vera avec un récit de siège . le talent de Jaworski éclate ici , à mon sens de façon plus évidente que dans Gagner la guerre (sans doute pace qu'il n'adopte pas le point-de-vue interne d'un personnage , la nouvelle est très bien écrite et surtout construite , amenant inexorablement à la chute magistrale de cynisme .
"La demoiselle et le roitelet" de Rachel Tanner m'a nettement plus convaincu que ses uchronies du Cycle de Mithra , en présentant un personnage proche de Jeanne d'Arc et en démontant la machine politique autour , seule la dernière partie , un peu rapide et peu justifiée manque de punch .
"Dans la main de l'orage" de Claire & Robert Belmas présente des qualités d'écriture indéniables mais souffre d'une seconde moitié bâclée , confuse et qui semble rattacher la nouvelle à un cycle plus vaste , un(e) demi(e) échec/réussite donc .
"Sacre" de Maïa Mazaurette se sert habilement du thème proposé pour broder une nouvelle très amusante et symbolique . J'aurais mieux vu le "couple" Louis XIV/Anne d'Autriche que LouisIX/Blanche de Castille , vu le thème mais justement , son choix surprend de façon convaincante .
"L'impassible armada" de Lionel Davoust présente plusieurs points communs avec Le Déchronologue de Beauverger , un style alerte et soutenu ne permet guère de sortir de l'enlisement induit par le thème même traité .
"Le prince des pucelles" de Catherine Dufour offre un conte de fées décalé avec le 2nd degré omniprésent , un petit bijou !
"La reine sans nom" de Thomas Day est à part dans l'antho. , de l'aveu-même de l'auteur , il a profité de l'occasion pour écrire une nouvelle qu'il prévoyait depuis longtemps , et bien lui en a pris ! J'ai par moments cru retrouver certaines pages du Maître de la mort de Tanith Lee .
"Serpent-Bèlier" d'Armand Cabasson m'a fait penser à la fois à Tarass Boulba de Gogol et à une nouvelle d Sprague de Camp "Ka le terrifiant" , la poésie en plus , je découvre cet auteur et vais chercher à en savoir davantage à son sujet .
"Au coeur de l'Aaran" de Pierre Bordage est bien conté comme toujours mais ne me paraît pas à la hauteur que tant d'autres contes qu'il nous a proposés .
"Au plus élevéTrône du monde" de Johan Heliot est un hommage à Cyrano de Bergerac (l'écrivain libertin du XVIIème siècle) , la maîtrise est évidente et remarquable mais je doute que ceux qui ne sont pas familiers du Gascon lunaire en saisiront tout le sel .
"Le crépuscule de l'ours" de Julien d'Hem . L'auteur est présenté comme le débutant de l'antho. , il lui reste du chemin à faire tant sur le plan du fond que sur celui de la forme .
"L'orage" de Laurent Kloetzer , reprend les personnages de La mémoire vagabonde , c'est un bonheur de retrouver la plume de ce trop rare grand auteur !
Voilà , au final , tois heures de lecture avec beaucoup plu de hauts que de bas , et le plaisir de retrouver la cape et l'épée , sans elfes , nains outrolls (c'est volontairement que je termine par ces aimables créatures
