Camp de concentration - Thomas Disch
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- Stéphane
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Camp de concentration - Thomas Disch
Camp de concentration est un des romans les plus connus de Thomas Disch. Pourtant, j'ai été plutôt déçu. Ça se finit trop bien alors que tout laisse à croire qu'on lit un drame.
- Transhumain
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Re: Camp de concentration - Thomas Disch
Tu me cherches ou quoi ?Stéphane a écrit :Camp de concentration est un des romans les plus connus de Thomas Disch. Pourtant, j'ai été plutôt déçu. Ça se finit trop bien alors que tout laisse à croire qu'on lit un drame.
J'ai toujours trouvé les nouvelles de Disch plus percutantes et plus âpres que ses romans. 334, recueil autrefois édité chez PdF, est un bon exemple et contient au moins deux chefs-d'oeuvre (Angoulême et le classique La mort de Socrate), les quatre autres textes étant également excellents. Moins de risques d'être déçu par des fins téléphonées que dans ses romans. L'effet est saisissant.
- Transhumain
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Mon arme préférée !Papageno a écrit :Je ne me souviens plus trop de la fin, mais je me souviens que romans m'avais fait une très forte impression - Pour moi, un grand roman !
( Et pour départager Transhumain et Stéphane, Un duel ! avec pour arme, la biére - Celui qui reste le plus longtemps debout, a raison)
- Stéphane
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Ok !Transhumain a écrit :Mon arme préférée !Papageno a écrit :Je ne me souviens plus trop de la fin, mais je me souviens que romans m'avais fait une très forte impression - Pour moi, un grand roman !
( Et pour départager Transhumain et Stéphane, Un duel ! avec pour arme, la biére - Celui qui reste le plus longtemps debout, a raison)

Je rejoins grosso modo l'avis de Stephane. Plutôt déçu avec ce roman. J'attendais aussi un grand choc, il fut petit.
Ce qui est paradoxal dans ce roman, c'est la passivité du personnage principal. A plusieurs reprises il nous indique que son sort est terrible, mais il vit dans un luxe culturel absolu, comparé à ses contemporains dans le monde extérieur. Du coup ça lui suffit, et s'il nous rappelle fréquemment qu'on lui a fait du mal, c'est assez peu vrai finalement.
A y regarder de près, on peut même se demander si les habitants du monde extérieur ne seraient pas eux, véritablement, en enfer, par rapport à ce que vivent les détenus.
Pour la fin en revanche, j'ai beaucoup aprécié la façon dont se mettent en lumière de nombreux éléments du récit. Grâce au "twist" final compètement décalé par rapport au reste plus terre à terre du roman, on revoit le livre sous un autre angle.
Au final un bon roman, mais on est loin de la portée philosophique qu'on lui porte en général.
Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Ce qui est paradoxal dans ce roman, c'est la passivité du personnage principal. A plusieurs reprises il nous indique que son sort est terrible, mais il vit dans un luxe culturel absolu, comparé à ses contemporains dans le monde extérieur. Du coup ça lui suffit, et s'il nous rappelle fréquemment qu'on lui a fait du mal, c'est assez peu vrai finalement.
A y regarder de près, on peut même se demander si les habitants du monde extérieur ne seraient pas eux, véritablement, en enfer, par rapport à ce que vivent les détenus.
Pour la fin en revanche, j'ai beaucoup aprécié la façon dont se mettent en lumière de nombreux éléments du récit. Grâce au "twist" final compètement décalé par rapport au reste plus terre à terre du roman, on revoit le livre sous un autre angle.
Au final un bon roman, mais on est loin de la portée philosophique qu'on lui porte en général.
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Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
- Transhumain
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Je préfère Camp de concentration, et de loin. Je n'y ai pas cherché de "portée philosophique", mais l'évolution des carnets de Louis, jusqu'à la folie pure, est impressionnante. C'est mon roman SF préféré, je crois...gutboy a écrit :Je rejoins grosso modo l'avis de Stephane. Plutôt déçu avec ce roman. J'attendais aussi un grand choc, il fut petit.
Ce qui est paradoxal dans ce roman, c'est la passivité du personnage principal. A plusieurs reprises il nous indique que son sort est terrible, mais il vit dans un luxe culturel absolu, comparé à ses contemporains dans le monde extérieur. Du coup ça lui suffit, et s'il nous rappelle fréquemment qu'on lui a fait du mal, c'est assez peu vrai finalement.
A y regarder de près, on peut même se demander si les habitants du monde extérieur ne seraient pas eux, véritablement, en enfer, par rapport à ce que vivent les détenus.
Pour la fin en revanche, j'ai beaucoup aprécié la façon dont se mettent en lumière de nombreux éléments du récit. Grâce au "twist" final compètement décalé par rapport au reste plus terre à terre du roman, on revoit le livre sous un autre angle.
Au final un bon roman, mais on est loin de la portée philosophique qu'on lui porte en général.
Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...
Euh?Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...
Le personnage échouant à nous monter en quoi ce qu'il vit est terrible, le roman échoue à nous montrer en quoi la situation est terrible puisque le roman n'est constitué que de l'avis du personnage. L'évolution des carnets de Louis ne m'a pas impressionné, sauf à monter à quel point il bénéficie d'un traitement de faveur quand il prétend être en enfer.
Le problème est que je n'arrive pas à me défaire de l'idée que ce n'est pas ce que l'auteur cherchait à montrer. Mais c'est juste une sensation, peut être est-ce précisément le but du roman? J'en doute.
Quand tu dis "ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman", est-ce que tu veux dire que tu places du point de vue "forme", critique de la technique de l'auteur et/ou la structure narrative du roman? Dans ce cas je me contenterai de te lire et te croire sur parole, étant moi même bien incapable d'une telle critique.
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Je reste un grand admirateur de "Génocides", que je ressens comme une sorte de "Guerre des mondes" de Wells plus noire encore (encore que le fond du roman de Wells est terrible).
En tout cas, Disch est un auteur considérable, ce dont le monde critique de la littérature "normale" ne s'est pas aperçu. Seuls les amateurs de SF, si sectaires et ringards, s'en souviennent. Drole de monde, hein?
Oncle Joe
En tout cas, Disch est un auteur considérable, ce dont le monde critique de la littérature "normale" ne s'est pas aperçu. Seuls les amateurs de SF, si sectaires et ringards, s'en souviennent. Drole de monde, hein?
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- Transhumain
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Ecoute, je vais le relire, et on reparle dans quelques jours (ma lecture date de sept ou huit ans : je ne me souviens pas trop de la fin). Mais je vais essayer de répondre rapidement. Pour moi Louis était un petit universitaire et poète capricieux et un peu pédant, prompt en effet à se plaindre de la moindre contrariété - mais qui vit par ailleurs une situation quelque peu angoissante (et qui concède dès le début préférer sa place en prison au sort des conscrits : d'ailleurs il était volontaire pour passer cinq ans à la prison de Springfield), jusqu'à encourir, tout de même, un danger de mort. Il faut bien distinguer, comme dans tout récit à la première personne, entre le narrateur et l'auteur, qui poursuivent des buts différents (Disch ne cherche pas, lui, à témoigner d'une expérience carcérale ; d'ailleurs le titre original inverse les termes historiques : Camp Concentration et non Concentration Camp). Louis est choisi par les scientifiques pour sa culture, ses facilités d'écriture et son narcissisme, parce qu'ils veulent non seulement observer le cobaye, mais aussi, par l'analyse de son journal, connaître au mieux son évolution intérieure. Camp de concentration (d'abord publié en épisodes dans New Worlds, je crois) est certes plus intellectuel et ésotérique (voir les développements sur l'alchimie, directement liés aux effets de la Pallidine ; voir aussi les neufs mois de gestation...) que Des fleurs pour Algernon, dont il est assez proche thématiquement ( et d'autres romans de la même époque du reste - Jack Barron, L'Enchâssement, etc.), avec son sujet faustien : augmenter l'intelligence, ou la vie, mais à quel prix ?). Mais dans Algernon, on passait d'une langue précaire à un style soutenu ; ici Louis est déjà très intelligent et, qui plus est, auteur : Disch réussit à montrer l'accroissement de son intelligence (et de sa folie) par un style plus dense traversé d'épiphanies de plus en plus fréquentes, et par une compréhension ésotérique du monde, comme si les livres que Louis compulse au Camp Archimède étaient passés à l'accélérateur de particules.gutboy a écrit :Euh?Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...
Le personnage échouant à nous monter en quoi ce qu'il vit est terrible, le roman échoue à nous montrer en quoi la situation est terrible puisque le roman n'est constitué que de l'avis du personnage. L'évolution des carnets de Louis ne m'a pas impressionné, sauf à monter à quel point il bénéficie d'un traitement de faveur quand il prétend être en enfer.
Le problème est que je n'arrive pas à me défaire de l'idée que ce n'est pas ce que l'auteur cherchait à montrer. Mais c'est juste une sensation, peut être est-ce précisément le but du roman? J'en doute.
Quand tu dis "ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman", est-ce que tu veux dire que tu places du point de vue "forme", critique de la technique de l'auteur et/ou la structure narrative du roman? Dans ce cas je me contenterai de te lire et te croire sur parole, étant moi même bien incapable d'une telle critique.
- Fred Combo
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C'est très court !Stéphane a écrit :Je vais essayer de le lire assez vite (ce qui n'est pas gagné).gutboy a écrit :Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Tu ne le regrettera pas.
Et c'est effectivement très pessimiste, désespérant.
Un de mes romans de SF préférés.
Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
Sir Terry Pratchett
Sir Terry Pratchett
Ben moi je DETESTE la SF pessimiste et desepérante.
Franchement cela m'expaspère.
Être un livre d'une grande noirceur, avec un auteur super cynique, c'estr peut-être super tendance, mais moi ça me gonfle.
Pourtant Génocide est dans ma Bibliothèque Idéale.
Un des livres qui m'a le plus marqué.
Un véritable chef d'oeuvre (pour moi, hein).
Lu il y 20 ans. jamais relu. et je m'en rapelle encore très vivement.
Franchement cela m'expaspère.
Être un livre d'une grande noirceur, avec un auteur super cynique, c'estr peut-être super tendance, mais moi ça me gonfle.
Pourtant Génocide est dans ma Bibliothèque Idéale.
Un des livres qui m'a le plus marqué.
Un véritable chef d'oeuvre (pour moi, hein).
Lu il y 20 ans. jamais relu. et je m'en rapelle encore très vivement.
Mais... ce n'est pas pessimiste SI on se place du point de vue des extraterrestres qui exterminent l'humanité, vue comme une race nuisible.Bull a écrit :Ben moi je DETESTE la SF pessimiste et desepérante.
Franchement cela m'expaspère.
Être un livre d'une grande noirceur, avec un auteur super cynique, c'estr peut-être super tendance, mais moi ça me gonfle.
Pourtant Génocide est dans ma Bibliothèque Idéale.
Un des livres qui m'a le plus marqué.
Un véritable chef d'oeuvre (pour moi, hein).
Lu il y 20 ans. jamais relu. et je m'en rapelle encore très vivement.
Oncle Joe