Fans don't take themselves too seriously

Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Répondre
Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » jeu. août 06, 2009 9:25 am

gutboy a écrit : Comme tu le dis, la sociologie ne s'étudie que de façon spécialisée. Donc peu de gens en possèdent les bases. Moi le premier. Or nous ne sommes pas sur un forum de sociologues.
Mais sur un forum "généraliste" de fans de SF.
C'est donc au sociologue - ou à tout autre spécialiste (de la physique quantique à la dynamique des fluides) d'adapter son discours en tenant compte de ce fait.
Il en va de même avec l'analyse littéraire et philosophique. Ce n'est pas parce qu'on a fait du français en 1ère qu'on est à l'aise avec les théories étudiées dans le supérieur. Mais, je me souviens qu'ayant fait une remarque similaire à la tienne, sur la nécessité d'être pédagogue et clair en ce domaine, on m'avait répondu qu'on était pas sur TF1 ici, et qu'il était hors de question de devenir vulgaires et simplificateurs quand on s'attaque à des matières complexes.
Cela avait paru normal à la majorité des intervenants à l'époque. Comme quoi...
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
silramil
Messages : 1836
Enregistré le : sam. oct. 18, 2008 8:45 am

Message par silramil » jeu. août 06, 2009 9:41 am

Erion a écrit :
gutboy a écrit : Comme tu le dis, la sociologie ne s'étudie que de façon spécialisée. Donc peu de gens en possèdent les bases. Moi le premier. Or nous ne sommes pas sur un forum de sociologues.
Mais sur un forum "généraliste" de fans de SF.
C'est donc au sociologue - ou à tout autre spécialiste (de la physique quantique à la dynamique des fluides) d'adapter son discours en tenant compte de ce fait.
Il en va de même avec l'analyse littéraire et philosophique. Ce n'est pas parce qu'on a fait du français en 1ère qu'on est à l'aise avec les théories étudiées dans le supérieur. Mais, je me souviens qu'ayant fait une remarque similaire à la tienne, sur la nécessité d'être pédagogue et clair en ce domaine, on m'avait répondu qu'on était pas sur TF1 ici, et qu'il était hors de question de devenir vulgaires et simplificateurs quand on s'attaque à des matières complexes.
Cela avait paru normal à la majorité des intervenants à l'époque. Comme quoi...
Mouaif. Des trucs d'intello, tout ça. Vaut mieux faire des réponses lapidaires et sarcastiques.

Avatar du membre
gutboy
Messages : 1595
Enregistré le : dim. mai 07, 2006 10:04 am

Message par gutboy » jeu. août 06, 2009 9:55 am

Erion a écrit :Mais, je me souviens qu'ayant fait une remarque similaire à la tienne, sur la nécessité d'être pédagogue et clair en ce domaine, on m'avait répondu qu'on était pas sur TF1 ici, et qu'il était hors de question de devenir vulgaires et simplificateurs quand on s'attaque à des matières complexes.
Cela avait paru normal à la majorité des intervenants à l'époque. Comme quoi...
Ben pas d'accord avec la majorité des intervenants, et d'accord avec toi.
Aucun rapport entre TF1, qui est vulgaire, et un spécialiste qui fait de la vulgarisation.
Je suis le premier à me réjouir de la présence de spécialistes super-pointus sur ce forum, du moment qu'ils essaient de me faire comprendre leur spécialité.
Je prends l'exemple du travail absolument remarquable de Roland Lehoucq dans Bifrost. C'est un boulot merveilleux.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

Avatar du membre
gutboy
Messages : 1595
Enregistré le : dim. mai 07, 2006 10:04 am

Message par gutboy » jeu. août 06, 2009 9:56 am

silramil a écrit :Mouaif. Des trucs d'intello, tout ça. Vaut mieux faire des réponses lapidaires et sarcastiques.
Un bon intello est un intello mort. Par lapidation.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

Avatar du membre
Virprudens
Messages : 1550
Enregistré le : mer. févr. 07, 2007 11:34 am
Localisation : Exception raised

Message par Virprudens » jeu. août 06, 2009 10:02 am

Askaris s'en fout, il s'est barré.

CitronMeringue

Message par CitronMeringue » jeu. août 06, 2009 10:05 am

Finalement, on discute plusieurs pages de choses qui n'ont rien à voir avec le sujet initial... tout ça pour tomber d'accord sur le fait qu'on aime apprendre, tout dépend de la méthode.
Perso, je considère que nous sommes sur un forum : mes interlocuteurs viennent pour échanger au sujet de leurs passions, s'informer, papoter... Si le fil dévie et que, à cette occasion, quelqu'un peut transmettre un savoir, c'est super sympa.
Simplement, balancer un pavé au troisième post (pavé que Bull démonte tout en me reprochant de faire "argh !!!"), c'est au mieux d'une extrême maladresse.
Parce que la première chose, quand on souhaite transmettre un savoir, c'est de s'assurer du niveau de connaissances de nos interlocuteurs et de ce qui les intéresse. Et, là, effectivement, si l'on a quelque chose à apporter, c'est vraiment intéressant.
Pour résumer, j'eusse préféré un pédant utile qui, histoire d'étaler son savoir, m'aurait traduit les grandes lignes de l'article évoqué dans le post initial :twisted:
(Sinon, comme le signale Virprudens, on discute surtout d'une personne qui s'est barrée, au fond...)

Askaris
Messages : 243
Enregistré le : dim. oct. 05, 2008 9:52 pm
Localisation : Nice
Contact :

Message par Askaris » jeu. août 06, 2009 10:58 am

Bonjour à tous,

Face à tant de réactions, il serait mal venu que je me retire vexé sur mon Aventin sans chercher à m'expliquer plus avant.

Avant toute chose, merci à Dieu. Sa Bienveillante indulgence me touche...

Aux autres, croyez bien que je regrette d'être monté sur mes grands chevaux si précipitamment. La critique est toujours saine, et même si je déplore les réactions épidermiques de certains ("pavé", "ampoulé","rebute"), il m'appartenait -en tant que newbie- de faire tous les efforts de clarté qu'une discussion publique exigeait. Pardon à ceux que j'aurais heurté involontairement.

Mon intervention fut sans doute victime de ma méconnaissance du forum et de mes interlocuteurs. C'est une expérience qui ne m'est pas inconnue. Comme certains l'ont deviné, j'enseigne dans le supérieur, mais je ne suis pas mandarin (je suis historien de formation et j'exerce la fonction de documentaliste détaché en IUFM). Mon goût pour la théorie me vient d'une longue pratique du fandom et de la découverte -assez récente- de la dimension critique et universitaire de la SF. Je rassemble actuellement des matériaux pour servir à un travail académique que j'espère utile.

Comme l'a souligné Erion, j'ai trouvé dans les nombreux travaux nippons sur le post-modernisme et la culture manga matière à réfléchir sur la nature du fan-labor et la place culturelle de la SF (les cultural studies à la Jameson furent également très fécondes en idées). Nous sommes en Occident si habitués aux catégories aristotéliciennes et à leurs dérivées que nous n'imaginons pas pouvoir étudier un phénomène en dehors d'elles : noble/ignoble, majeur/mineur, spirituel/manuel, fondamental/appliqué...Nous ne sommes guère plus avancés que Léon Alberti cherchant à valoriser la peinture en l'assimilant à la géométrie ou les géographes du 19° siècle tentant de lier leur discipline nouvelle aux sciences de la vie et de la terre...

L'immense intérêt du champ de recherches nippon est de nous avoir appris à décentrer notre regard hors du prisme littéraire si pregnant dans nos analyses habituelles. Non qu'il faille le minorer ! Bien au contraire ! Mais l'étude de la SF en tant que littérature digne d'intérêt (et non en tant que para-machin chose) nécessite de ne plus lier l'expression de la SF au seul média littéraire. La bande-dessinée, le cinéma, la musique ou le film d'animation ont chacun développé une grammaire esthétique, des codes et des traditions non moins dignes d'attention. Peut-on imaginer sérieusement d'étudier certaines oeuvres littéraires indépendamment de leurs extensions intertextuelles et intermédiatiques ? Dracula, Dune ou LOTR se réduisent-ils à Bram Stoker, Frank Herbert ou JRR Tolkien ?

Je ne veux pas être prisonnier d'un esprit de système cherchant à tout prix de l'intelligibilité dans de vastes synergies artificielles...Mais je pense que certaines "nébuleuses documentaires" accumulant références livresques, films, images, sons, jeux, créations professionnelles et travaux amateurs, méritent une analyse intégrée de leurs composantes et des interactions créateurs-public qu'elles mettent en lumière.

Cette autonomie du lecteur-interprète et des communautés de lecteurs, soulignée par Erion, constitue par ailleurs l'une des facettes les plus fascinantes du phénomène et peut nous aider à penser les phénomènes de créativité collective hors du carcan habituel de la théorie du pastiche, du kitsch et de l'hyperréalité (je n'ose donner de références...mais wikipédia sera utile aux curieux).
Modifié en dernier par Askaris le jeu. août 06, 2009 11:43 am, modifié 1 fois.

Askaris
Messages : 243
Enregistré le : dim. oct. 05, 2008 9:52 pm
Localisation : Nice
Contact :

Message par Askaris » jeu. août 06, 2009 10:59 am

Oh ! Ce n'est pas en 1 post, à la fois trop elliptique et surchargé de références, que de nouveaux chemins seront tracés. Je n'aurais pas ce ridicule. Je pense bien au contraire qu'il faut toujours s'extraire des vulgates et des généralités sans cesse rabâchées...Mais c'est là le rôle d'une thèse, non d'un post.

J'ai voulu, au travers de cette intervention sans doute maladroite, esquisser quelques pistes de réflexion qu'on aurait tort de vouloir subdiviser (et je m'en excuse auprès de Bull, mais il n'y a pas de hors-sujet à vouloir mettre en rapport des plans du réel qu'on ne sépare généralement que par convention).
Rien de neuf m'a-t-on dit, et je suis bien d'accord. Les lecteurs de A.C.Doyle préfigurent à bien des titres ceux de Lovecraft, de Tolkien ou d'Herbert. Mais le parallèle avec le religieux peut nous conduire à tracer des précédents bien plus anciens encore : l'ésotérisme franc-maçon et chrétien du 19° siècle et l'entrelacement de ses traditions scripturaires, la Matière de Bretagne et son étourdissant réseau d'images, de récits et d'héraldique dont on peine à imaginer l'importance au sein des noblesses européennes des 14°, 15° et 16° siècles...Mais j'allais oublier les Écritures et la Fable qui furent pendant des siècles d'immenses réservoirs de création collective...

Tolkien en théorisant la mythopoeïa et son Legendarium donnait une patine moderne à un vieux phénomène d'écriture collective encore vivace. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le phénomène du conte et du storytelling dans le monde anglo-saxon (et avec des conclusions un peu moins politisées que le livre réducteur paru récemment sur le sujet).

Étudier le fandom et son perpétuel "conworlding" peut donc offrir un accès commode à l'activité informelle à laquelle tout lecteur de SF se plie malgré les dénégations véhémentes de certains de mes interlocuteurs. J'ai bien dit "informelle" et Silramil a bien raison de préciser que ce phénomène n'a pas besoin de s'incarner dans la prise de note active pour exister. Mais la nature même de l'écrit de SF et l'effet de décalage avec le réel qu'il emporte, implique que cet effet de "novum" soit compensé par un effort de rationnalisation qui le réinscrive dans nos cadres habituels d'intelligibilité. Cet effort est implicite, c'est une "compétence générique", un contrat de lecture avec l'auteur. Sans cela, il n'y aurait pas de différence entre lire de la SF et lire du merveilleux. Croire qu'un "démon" puisse réellement exister dans notre réalité quotidienne, et accepter par convention que dans le cadre du récit il puisse exister une forme de vie biologiquement différente de ce que nous connaissons sont 2 phénoménologies de l'acte de lecture dont chacun peut mesurer la différence. La SF n'est donc pas tant une littérature d'évasion (et je me souviens que même Tolkien détestait ce mot) qu'une littérature d'interprétation, profondément inscrite dans le décalage avec le réel et les va-et-vient interprétatifs qu'elle permet.

Le fandom pousse cette logique et la cristallise au sein d'une "communauté interprétative". La "xéno-cyclopédie" de chacun devient "canon" collectif avec toute la dimension performative et polémique que le passage de l'un au pluriel peut impliquer. Rien de nouveau sous le soleil : lire l'Apocalypse de Jean fut la matrice de lectures puissament individuelles (celle de Blake par exemple) comme le support de vastes traditions collectives (Dante comme toujours).

Sylvaner n'a pas tort de dire que tout cela est bien connu. Il suffit de compulser les immenses recensions de notre maître Norbert Spehner, de fréquenter les journées de la SF à l'ENS ou les travaux du CARULI et du CERLI pour se faire une idée de la recherche académique centrée sur notre champ de connaissance. Mais cette remarque lapidaire sur le fandom (qui ouvre ce fil de discussion) m'a semblé être une bonne occasion pour briser le coup à des banalités trop souvent colportées sur le comportement sectaire et picrocholesque du fandom.

Askaris
Messages : 243
Enregistré le : dim. oct. 05, 2008 9:52 pm
Localisation : Nice
Contact :

Message par Askaris » jeu. août 06, 2009 10:59 am

Le fandom est le laboratoire insoupçonné des liens que la SF noue avec les médiacultures modernes. Il peut nous aider à dépasser les sempiternelles sociologisations de la "para-littérature" en décrivant des modèles universels d'accès à la culture. Moi même je n'étais pas lecteur de SF avant de découvrir Dune, ses trames et ses moirés. Je ne connaissais pas grand chose hors du capitaine Némo, Micromégas et Gilgamesh (...c'est dire !). Orwell et Bradbury me semblaient étrangers à ce domaine littéraire pour lequel je n'avais que des préjugés. L'idée de transfiction ou celle de pouvoir mettre sur la même étagère Borgès, Swift, Lovecraft, Kafka, Eliade, Llull et Kirchner m'aurait parue incongrue...(prison des genres !!!) . Et Dune fut ! Dès lors, je m'attachais à lire tout ce que la fiction spéculative avait produit, dévorant anthologies, cycles et encyclopédies, construisant chaque jour un regard à la fois contemplatif et distancié sur cet univers si profondément jubilatoire pour moi.

Voilà pourquoi je tiens les grandes oeuvres intermédiales et leurs fandoms pour des objets dignes de la plus grande attention. Comment passer de l'écrit à l'image ou vice et versa ? La copie est-elle inférieure à l'original ? Quel est le rôle de la machinerie éditoriale entre le premier manuscrit et les épreuves ? Les séries et les cycles sont-ils de simples manifestations de la marchandisation de la culture ? Quels changements sont induits dans le passage d'une économie de la SF longtemps dominée par le format de la nouvelle au règne nouveau du roman cyclique ? Ce passage est-il signe d'un abâtardissement comme le déplorait déjà Sadoul et encore récemment Valery ? Le "livre-univers" peut-il se définir comme un rapport au temps comme le suggérait Anne Besson ? Ce rapport particulier au récit peut-il brouiller la définition classique des genres ? Une SF qui renonce à la mythologie du progrès et à l'empire de la raison est-elle encore de la SF ? La déconstruction de la linéarité du récit et la place croissante de la grammaire "iconique" ou graphique dans certaines oeuvres de large diffusion ne manifeste-t-elle pas un basculement ou une régression vers le régime de (ir-)rationnalité du merveilleux ? À ce titre l'image peut-elle encore être analysée en termes d'"illustration" ? L'activité de pastiche du fandom participe-t-elle d'une infantilisation croissante du public de la SF ? Mais a contrario, cette activité est peut-être le signe d'un rapport distancié à l'oeuvre originelle ? La structuration très contraignante du conworlding, la créativité graphique, l'imbrication d'une écriture hyperfictionnelle avec les nombreuses variations ludiques permises par le net, tout cela ne plaide-t-il pas pour un rapport moins fasciné par le fétiche et l'hypnose vidéosphérique qu'on ne l'a trop souvent dit ? Le fandom est bien au coeur d'enjeux qui nous interpellent tous. J'ai bien plus de questions que de réponses, ce qui peut compenser l'apparente prétention de mes hypothèses. C'est un petit effort à faire, mais si on se donne la peine de dépasser la lourdeur et la maladresse de mon écriture, j'espère que les participants de ce forum auront l'amabilité de partager leurs ressentis. C'est la seule raison à ma présence parmi vous. Merci d'avance pour vos suggestions.

Avatar du membre
silramil
Messages : 1836
Enregistré le : sam. oct. 18, 2008 8:45 am

Message par silramil » jeu. août 06, 2009 11:39 am

Il y a un peu trop de questions, là.

Sans me poser en donneur de leçon, il est quand même préférable de proposer une hypothèse, plutôt qu'une avalanche de questions.

En ce qui me concerne, je suis d'accord avec l'hypothèse selon laquelle chaque "xénoencyclopédie" personnelle se trouve versée dans un ensemble bouillonnant qui compose la culture globale de la science-fiction. C'est le principe de la science-fiction comme littérature collective (cf notamment l'excellent http://www.quarante-deux.org/archives/k ... lture.html )
Pour le dire plus simplement, chaque lecteur accumule, sans effort particulier, des références tirées de différents livres/films/BD/jeux. A un niveau individuel et passif, il se contente d'accumuler, comparant et appréciant ce que chaque auteur a à proposer de neuf.
Le niveau actif idéal est celui de l'auteur, qui développe le fonds commun, l'enrichit, le diversifie. Un écrivain est un lecteur actif.
Le fan se situerait à un niveau intermédiaire: il partage, commente, fabrique, mais il ne crée rien de durable, sauf à devenir lui-même auteur. Et alors, il n'y a que des considérations esthétiques et sociologiques qui permettent d'expliquer la différence entre un fan écrivain et un écrivain pro.

Maintenant, quel rapport entre ça et le fandom qui ne se prend pas au sérieux...

Avatar du membre
Eons
Messages : 6338
Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
Localisation : Le cœur de Flandre
Contact :

Message par Eons » jeu. août 06, 2009 11:54 am

Là c'est trois pavés d'un coup. On se croirait revenus en mai ’68 ! :lol:

Askaris (quelle idée aussi de prendre comme pseudo le nom d'un parasite qui tue 60 000 personnes chaque année, sans compter les animaux :wink: ), non seulement tu nous balances des trucs indigestes rien que par leur compacité, mais en plus tu utilises des phrases qui endorment dès la troisième ligne le lecteur assez courageux pour s'y attaquer.
Perso, désolé, j'ai entamé le premier, continué en diagonale, puis abandonné en voyant qu'il y en avait encore derrière.

Dire que certains m'ont reproché, dans mes traductions, d'avoir un style trop alambiqué. (si ! :lol: )
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

Askaris
Messages : 243
Enregistré le : dim. oct. 05, 2008 9:52 pm
Localisation : Nice
Contact :

Message par Askaris » jeu. août 06, 2009 12:03 pm

Pardon d'être en désaccord avec toi Silramil, mais je suis plus sceptique que toi quant à la différence de créativité que tu sembles établir entre lecteur, fan et auteur. Le passage de l'un à l'autre me semble plus complexe et nuancé qu'une simple différence de degré. Je m'explique. Les grandes oeuvres intermédiales de large diffusion étant pour la plupart l'objet d'une marchandisation encore active (voir le topic sur le droit d'auteur), l'activité du fandom se situe généralement à la lisière de la légalité, entre tolérance des propriétaires (le modèle Lucas ou le dojin nippon) et viol généralisé du copyright. De ce fait le passage à l'écrit public est toujours affaire de négociation. Ainsi les universitaires qui rédigèrent la Dune Encyclopedia le firent avec l'aval de l'Herbert Estate (partage de droits entre Frank Herbert et Willis McNelly qui dirigea l'équipe de rédacteurs). De même que les extensions de Cthulhu et Fondation firent l'objet de discussions et de négociations parfois âpres entre les auteurs-fans et les propriétaires du shared universe.
Il n'y a donc pas d'un côté les auteurs, auréolés d'une gloire immortelle, et de l'autre la plèbe du fandom condamnée au pastiche. Cette vision perd de sa force à mesure qu'on s'éloigne du prisme de la "littérarité" et qu'on s'intéresse aux autres médias. La richesse graphique des travaux amateurs, la complexité des processus de game designing (à la source de l'industrie du jeu vidéo) ou le cycle parfois très long qui préside au screenwriting, engagent des collectifs de créatifs en prise directe avec le fandom. On est très loin du magistère de l'auteur-roi et de cette étrange révérence qui je pense est très franco-française (et pour le coup très inféodée à l'héritage aristotélicien que je dénonçais ailleurs).
Le décentrement du regard vers les pratiques nippones, ou le simple fait de se remémorer le rôle qu'a pu tenir le fandom dans l'émergence de la SF dans l'amérique des années 20, peuvent nous aider à revisiter cet univers. Et en effet à poser beaucoup plus de questions qu'on ne l'imagine ... :wink:
Modifié en dernier par Askaris le jeu. août 06, 2009 12:07 pm, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Roland C. Wagner
Messages : 3588
Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am

Message par Roland C. Wagner » jeu. août 06, 2009 12:04 pm

Askaris a écrit :On est très loin du magistère de l'auteur-roi et de cet étrange révérence qui je pense est très franco-française
+1

C'est ça qui est bon.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

الكاتب يكتب

Avatar du membre
silramil
Messages : 1836
Enregistré le : sam. oct. 18, 2008 8:45 am

Message par silramil » jeu. août 06, 2009 12:12 pm

On est d'accord sur le fond.
Je précisais que le fan peut devenir auteur. Il n'y a pas de différence de nature entre un fan écrivain et écrivain pro, simplement des coordonnées différentes (lieu de publication, légitimité, parfois qualité des oeuvres).
Je suis dans l'ensemble d'accord avec tes exemples, en dépit de leur confusionnisme intermédial.

Avatar du membre
silramil
Messages : 1836
Enregistré le : sam. oct. 18, 2008 8:45 am

Message par silramil » jeu. août 06, 2009 12:14 pm

(par ailleurs, damn ! condense et streamline, que diable).

Répondre

Retourner vers « Les infos sur la Science Fiction, la Fantasy et le fantastique en général »