Science-fictions animales

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jerome
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Science-fictions animales

Message par jerome » jeu. août 06, 2009 4:11 pm

Science-fictions animales est un autre article de Génération Science Fiction. Il est signé Claude Ecken.

Voici le début :

"À l'époque où la science-fiction réalise naïvement sur le papier les rêves de l'humanité, le bestiaire de la science-fiction est d'une exceptionnelle richesse : toutes les formes animales sont évoquées, mélangées, amalgamées, avec une prédilection manifeste pour les espèces de sauriens et d'insectes. Les auteurs puisent aussi abondamment dans les mythes, qu'ils revivifient ou justifient en peuplant les étoiles de gorgones ou de chimères. Ces animaux n'existent le plus souvent que le temps d'un récit, car ils n'ont de caractéristique que la laideur et la férocité, ce qui est insuffisant pour laisser une trace durable dans l'imaginaire. Ce manque manifeste d'imagination est aggravé par de sérieux problèmes de crédibilité auxquels on remédiera par la suite (un insecte géant ne peut vivre, une souris avoir la capacité cérébrale d'un génie...). Tout ceci montre que le seul intérêt de ces animaux est de susciter peur, dégoût et sentiment d'étrangeté.

Parmi les tentatives pour peindre des créatures entièrement nouvelles et non combinées à partir d'éléments de la faune ou de la flore terrestres, la plus réussie reste encore celle décrite en 1887 par Rosny Aîné : les Xipéhuz, d'origine minérale, sont si radicalement différents que leur intelligence est incompréhensible à l'homme. Cette race qui existait 1 000 ans avant Ninive et Babylone, fut impitoyablement éliminée par l'homme dans sa domination de la terre, et constitue donc le premier génocide littéraire.

Car la guerre fait rage entre l'homme et les animaux... A de rares exceptions près, la science-fiction des origines ne conçoit l'animal que comme un agresseur que l'on s'efforce d'éliminer impitoyablement. Les années vingt et trente ont multiplié cette faune sanguinaire, au point qu'on lui donna le nom de BEM (Bug-Eyed Monsters). Les bêtes n'étaient d'ailleurs pas si carnassières ni si redoutables, puisque l'homme, au bout du compte, se révélait plus fort qu'elles... et plus expéditif Cette sauvagerie, justifiée par la peur d'une menace animale et l'affirmation de la suprématie de l'homme sur la nature, demeure pourtant excessive : la protection est assurée par le plus primitif des moyens, l'élimination, et la sécurité bien avant l'amorce d'un péril. Il n'est qu'à voir dans le King-Kong de 1933, comment les hommes se défont des autres animaux peuplant l'île oubliée : le stégosaure abattu (un herbivore) n'est l'objet d'aucune attention de leur part, pas plus que le tyrannosaure vaincu par le gorille géant n'étonne ou n'émeut, et pourtant, ces animaux disparus méritaient bien plus d'égards que ce singe qui n'avait d'extraordinaire que la taille.
"
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

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