Mélanie a écrit :jerome a écrit :Pourquoi avons-nous toujours l'impression que ça manque un peu d'ambition ? D'un petit truc qui les mettrais au niveau d'un Dan Simmons ou d'un Stephen King ? Est-ce une impression objective ou notre cerveau de lecteur fait-il un complexe d'infériorité dès qu'il lit un roman français ?
D'abord, définir le "nous", et ensuite, définir "ambition".
Perso, ce n'est pas quelque chose que je ressens, mais je sais par expérience que je n'ai pas les mêmes goûts et attentes que Jess par rapport au genre, et je crois que je n'ai pas les mêmes que toi non plus. Parce que bon, pas besoin de faire du King ou du Simmons : à mes yeux, "En attendant l'orage" de Joyce est un bouquin ambitieux (je sais que tu ne vas pas être d'accord là-dessus

), et ce sont des livres comme celui-là ou "Lignes de vie" que j'adorerais être capable de faire un jour. Le type d'ambition qu'ont King et Simmons, c'est intéressant, mais je n'ai pas envie de lire que ça, ce serait vite rasoir.
C'est marrant, ce que tu dis, parce qu'il y a grosso modo la même ambiance dans en attendant l'orage et Arlis (ça doit être les champs...), même si dans Arlis, évidemment, tout est très enfantin. Cette impression d'écrire "à l'américaine", avec fried chicken et vaudou glauque et quelque soit le contexte. Beaucoup d'images de film, pour, donc, une écriture très visuelle. (La référence exacte va me revenir, genre logiquement dans une semaine, en pleine nuit, accompagnée d'un "MERDE!!") Figures classiques étranges, mélange de sensualité et de perdition, etc etc...
J'ai beaucoup aimé Lignes de vie mais je ne me leurre pas: ce livre est du Irving like de la plus belle expression. Disons que je l'ai aimé aussi parce qu'il tranche avec ce que l'on lit habituellement et qu'à ce titre, il a gagné encore plus de points.
Donc, d'ambition, selon ma définition (aller au delà du genre, bousculer, provoquer, prendre des risques), il y a peu. Quoique le risque soit bien là...