Retour sur l'Horizon: l'antho

[Don Lorenjy]

d'un nihilisme réjouissant et acide,

C'est moi qui souligne... ça, c'est le genre de remarque qui me fout un lundi par terre et toute la semaine à suivre. Faut vraiment être dark de dark pour faire jouir le lecteur, de nos jours ?

Tout dépend du lecteur.

Et de l'auteur, aussi.
donc, si ça dépend de tout, c'est un peu comme si ça ne dépendait de rien (la minute de méta-philosophie de café du lundi matin).
Oncle Joe

Ouais... ça peut dépendre aussi d'un courant général dans un microcosme, qui pousserait à aller toujours plus loin dans un sens pour se faire remarquer. Mais l'effet sort ensuite du microcosme et contamine... (la seconde de ras-le-bolisme du lundi matin, mais ça va pas durer, j'ai du boulot à côté)

[fabrice]

Ouais... ça peut dépendre aussi d'un courant général dans un microcosme, qui pousserait à aller toujours plus loin dans un sens pour se faire remarquer. Mais l'effet sort ensuite du microcosme et contamine... (la seconde de ras-le-bolisme du lundi matin, mais ça va pas durer, j'ai du boulot à côté)

Oui, je suis sûr que Laurenk K. donne à fond dans le nihilisme pour se faire remarquer. Son style ne suffit pas et ses idées habituelles ne sont plus à la mode. La prochaine fois, il écrira sans doute un roman-somme sur la coprophagie. Ah, ces mercenaires.

[Don Lorenjy]

Ouais... ça peut dépendre aussi d'un courant général dans un microcosme, qui pousserait à aller toujours plus loin dans un sens pour se faire remarquer. Mais l'effet sort ensuite du microcosme et contamine... (la seconde de ras-le-bolisme du lundi matin, mais ça va pas durer, j'ai du boulot à côté)

Oui, je suis sûr que Laurenk K. donne à fond dans le nihilisme pour se faire remarquer. Son style ne suffit pas et ses idées habituelles ne sont plus à la mode. La prochaine fois, il écrira sans doute un roman-somme sur la coprophagie. Ah, ces mercenaires.

Bon, OK, j'ai exagéré.

C'est lundi, mal dormi, excuses à la famille, tout ça.

[Eric]

La prochaine fois, il écrira sans doute un roman-somme sur la coprophagie.

La coprophagie n'exclut en rien le nihilisme.

[fabrice]

Bois une tisane ayurvédique. En fait, je crois que les écrivains écrivent des trucs déprimants parce que 1) ils sont plus ou moins déprimés et/ou 2) c'est plus facile. Je ne suis pas sûr que ça ait quoi que ce soit à voir avec la SF.

[MF]

Bois une tisane ayurvédique. En fait, je crois que les écrivains écrivent des trucs déprimants parce que 1) ils sont plus ou moins déprimés et/ou 2) c'est plus facile. Je ne suis pas sûr que ça ait quoi que ce soit à voir avec la SF.

Ah, ça a surement à voir avec la SF et cette variable cachée de son déni que serait la métaphysique (d'après Serge Lehman [1]).

Aux grandes questions de la Vie, de l'Univers et du Reste, ou encore du Sens de la Vie, il y a les réponses difficiles (D. Adams ou les Monty Python) et les autres ; les déprimantes ; peut-être plus faciles.

C'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens.

[1] Si j'ai bien tout compris
[Coluche] J'ai tout compris parce que j'ai tout lu Freud... de la main gauche, donc... si j'ai bien tout compris, le monde aurait deux problèmes d'importance, que l'un serait le cul, et que l'autre serait le fric. [/Coluche]
Enfin, dans l'antho, le monde a surtout un problème : les voitures et leurs /autoradio/chaine hifi/intelligence artificielle/ qui font chier les conducteurs.
Le troisième millénaire sera routier ou ne sera pas.

[Razheem L'insensé]

d'un nihilisme réjouissant et acide,

C'est moi qui souligne... ça, c'est le genre de remarque qui me fout un lundi par terre et toute la semaine à suivre. Faut vraiment être dark de dark pour faire jouir le lecteur, de nos jours ?

Mais non, j'ai pas dis le lecteur, j'ai dit moi!
Un mec qui bute toute la planète sans remords ou presque, j'adore ça !! Je suis un grand psychopathe refoulé que veux-tu!
C'est mon côté "J'en ai marre du gentil héros qui sauve tout ce qui bouge, ou pas d'ailleurs"

[Roland C. Wagner]

d'un nihilisme réjouissant et acide,

C'est moi qui souligne... ça, c'est le genre de remarque qui me fout un lundi par terre et toute la semaine à suivre. Faut vraiment être dark de dark pour faire jouir le lecteur, de nos jours ?

Mais non, j'ai pas dis le lecteur, j'ai dit moi!
Un mec qui bute toute la planète sans remords ou presque, j'adore ça !! Je suis un grand psychopathe refoulé que veux-tu!
C'est mon côté "J'en ai marre du gentil héros qui sauve tout ce qui bouge, ou pas d'ailleurs"

Si tu n'as jamais lu Joël Houssin, tu devrais.

[Katioucha]

Catherine Dufour : Un texte grinçant et bien écrit MAIS très mal placé, redondant avec celui d'Holstein,

Oui mais en fait... oui.
C'est qu'en fait, mon texte avait la chute suivante :
"Tous les faits relatés ci-dessus sont exacts. La seule raison pour laquelle j'en ai fait une nouvelle plutôt qu'un procès, c'est que je n'ai pas de preuves."
Et puis Serge a supprimé cette phrase. Bon, c'est lui l'anthologiste et il a bon goût.
Mon but, c'était que le lecteur avance dans ma nouvelle en se disant « Tss, encore de la prospective sociétale dépressive à base d'horreur économique, tous ces écrivains devraient être mis sous Prozac » et à la fin, pif ! La chute crève la bulle fictionnelle. Elle révèle qu'il ne s'agit pas de dépression littéraire mais de réalité actuelle.
Je me rappelle très bien cette fichue conversation entre moi et mon conseiller technique :
- Y a une centrale nucléaire qui fuit, faut que j'y aille.
- QUOI ? Il y a une fuite sur une centrale nucléaire et tu y vas ?
Comme c'est un garçon, il m'a répondu sur un ton perplexe :
- Une fuite ? Mais non, il n'y pas une fuite. Il y en a onze.
Et le soir, comme je lui demandais :
- Alors, tu as trouvé une solution à toutes ces fuites ?
il m'a regardée avec des yeux ronds :
- Oh, je ne suis pas allé là bas pour ça. Je suis allé là bas parce que les mecs de la centrale voulaient me faire porter le chapeau en cas d'accident nucléaire et que moi, je ne voulais pas.
- Et le circuit de refroidissement ?
- Quoi, le circuit de refroidissement ? Il continue à fuir, le circuit de refroidissement.
- Mais euh... ça va sauter !
- Ah, ça peut.
- Mais euh... si ça saute, les mecs de la centrale vont tous mourir !
- Les dirigeants de la centrale ? Haha ! Quand tu diriges une centrale, crois moi, tu fais bien attention de ne pas habiter dans le coin."
Des anecdotes comme ça, j'en entends tous les jours. A chaque fois, je me dis : « On nage en pleine science-fiction, là. On dirait vraiment du Gottlib. »
Mais j'ai tort. La fiction est une aimable maitresse quand la réalité est une gorgone. Du coup, la réalité fait une mauvaise source d'inspiration : on croit toujours qu'elle exagère.
En termes de cruauté. Par contre, elle flamboie moins. C'est un peu l'American psycho du pauvre : au lieu d'assassiner des top models à Manhattan, elle trucide des handicapées mentales à Auxerre.
En bref, tu as raison : comme ma nouvelle a perdu, avec sa chute, son encapsulement réaliste, ben... à côté de celle d'Eric, elle fait un peu redondante en beaucoup moins flamboyant, je suis bien d'accord.
Je ne crois pas que l'homme demande à l'art plus de vérité ou de justice. Je crois qu'il lui demande juste de masquer son ennuyeuse laideur.
Bon, c'est l'heure de déjeuner, j'arrête la philo.

[Sand]

d'un nihilisme réjouissant et acide,

C'est moi qui souligne... ça, c'est le genre de remarque qui me fout un lundi par terre et toute la semaine à suivre. Faut vraiment être dark de dark pour faire jouir le lecteur, de nos jours ?

Mais non, j'ai pas dis le lecteur, j'ai dit moi!
Un mec qui bute toute la planète sans remords ou presque, j'adore ça !! Je suis un grand psychopathe refoulé que veux-tu!
C'est mon côté "J'en ai marre du gentil héros qui sauve tout ce qui bouge, ou pas d'ailleurs"

Et en plus, il faut faire la part des choses : "nihilisme réjouissant" ne veut pas forcément dire que toute histoire nihiliste est forcément réjouissante, juste que l'auteur a su rendre son histoire, ce cas particulier, à la fois nihiliste et réjouissante.

Et il vit que cela était bon.

[jlavadou]

"Tous les faits relatés ci-dessus sont exacts. La seule raison pour laquelle j'en ai fait une nouvelle plutôt qu'un procès, c'est que je n'ai pas de preuves."

J'avais pensé à la lecture de la nouvelle : "mince, ça pourrait bien arriver vraiment, aujourd'hui, ce genre de choses". Mais de là à m'imaginer que c'était vraiment arrivé... Brrrrr.

En tout cas je n'ai pas trouvé que la nouvelle de Catherine et celle d'Eric se ressemblent tant que ça, et la lecture de l'une n'a pas dévalorisé, à mes yeux, l'autre. Elles n'ont, pour moi, qu'un point commun : présenter quelque chose qui peut arriver aujourd'hui. Pour celle d'Eric, ça s'est confirmé visiblement quelques semaines/mois après l'écriture. Pour celle de Catherine, elle vient de nous le confirmer.

[Don Lorenjy]

"Tous les faits relatés ci-dessus sont exacts. La seule raison pour laquelle j'en ai fait une nouvelle plutôt qu'un procès, c'est que je n'ai pas de preuves."

J'avais pensé à la lecture de la nouvelle : "mince, ça pourrait bien arriver vraiment, aujourd'hui, ce genre de choses". Mais de là à m'imaginer que c'était vraiment arrivé... Brrrrr.

J'ai un cousin qui est pilote de centrale. Après Tchernobyl, je lui avais demandé (rassure-moi, pitié : rassure-moi !) si ça pouvait arriver chez nous. Il m'avait répondu "Oh non, à Tchernobyl' ça a pété après sept bypass des arrêts de sécurité... nous on ne va pas plus loin que cinq bypass."

Il m'a aussi confirmé que l'ingénieur technique qui est sur la centrale (et risque donc de péter avec) n'est pas le gestionnaire, bien à l'abri loin du réacteur... pour qu'il puisse prendre les bonnes décisions de gestion en toute "sérénité". En général, au 5ème bypass, le technicien demande un ordre écrit au gestionnaire pour confirmer qu'il doit ignorer l'alerte sécurité et continuer à faire tourner la machine... c'est là que le gestionnaire autorise l'arrêt.

Mais rassurez-vous, ça a pu changer depuis.

[Daelf]

Il paraît aussi qu'une centrale, ça ne "pète" pas. C'est beaucoup plus insidieux que ça, y'a pas de jolie pyrotechnie avec.

[Katioucha]

En fait, ça implose. Et après, ça nuage.

[Don Lorenjy]

Voilà qui est rassurant. Merci.