Les couvertures Lunes d'encre
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Je te sens effectivement tout crispé mon tonton. Pour digresser un peu du sujet initial des couv' (encore qu'elles participent, selon moi, de cette agitation qui te gaves tant, comme le dit Jérôme), j'ai tendance à voir dans ce bouillonnement actuel des signes encourageants.
C'est évidemment une tendance endémique. Ce n'est pas la première fois que le genre tente de se déghettoïser, et toi qui a vécu les tentatives comme Limite, par exemple, ça doit te sembler un peu ridicule.
Cela étant, pour les acteurs du milieu qui n'ont pas connu ces précédents errements, c'est assez excitant. Après, il y a effectivement de bonnes chances pour que le soufflet retombe. Cela étant, je pense que ce qu'il y a derrière tout ça, ce sont des objectifs et des revendications assez raisonnables (et là, on rejoint le sujet de base du topic, parce que quoiqu'on en dise, on juge tous un livre à sa couverture), et le premier d'entre-eux, c'est que le mainstream accepte enfin de juger les oeuvres de l'Imaginaire avec une grille de lecture idoine, comme elle le fait pour le polar, par exemple. C'est de susciter une réaction. Curval le dit très bien quand il en parle. Ce qui est irritant, au fond, ce n'est pas l'hostilité dont font preuve les médias généralistes à l'encontre de l'Imaginaire, parce qu'une réaction hostile, c'est déjà le début d'un échange. Ce qui est irritant, c'est qu'ils se contrefoutent de ce qu'on fait.
Et c'est là, pour moi, que les illustrateurs jouent un rôle absolument crucial, car se sont eux qui sont le premier vecteur de propagation des idées que nous défendons. Et leur approche se doit, comme le dit Jérôme, d'être en phase avec l'air du temps.
Après, on peut parler d'innovation ou pas, de radicalisme ou de conformisme, personne ne sera jamais d'accord (même si il existe de l'objectivement laid), mais il faut être, je pense, conscient des enjeux. Tonton, tu es choqué des impératifs commerciaux qui s'invitent trop souvent dans ce champ de l'esthétique, et c'est effectivement agaçant, mais c'est aujourd'hui une composante avec laquelle tu dois jouer, c'est comme ça, alors autant tenter de tourner le truc à son avantage, et je trouve qu'avec les illustrateurs que nous avons actuellement sur le marché, on est plutôt bien armé pour le faire.
C'est évidemment une tendance endémique. Ce n'est pas la première fois que le genre tente de se déghettoïser, et toi qui a vécu les tentatives comme Limite, par exemple, ça doit te sembler un peu ridicule.
Cela étant, pour les acteurs du milieu qui n'ont pas connu ces précédents errements, c'est assez excitant. Après, il y a effectivement de bonnes chances pour que le soufflet retombe. Cela étant, je pense que ce qu'il y a derrière tout ça, ce sont des objectifs et des revendications assez raisonnables (et là, on rejoint le sujet de base du topic, parce que quoiqu'on en dise, on juge tous un livre à sa couverture), et le premier d'entre-eux, c'est que le mainstream accepte enfin de juger les oeuvres de l'Imaginaire avec une grille de lecture idoine, comme elle le fait pour le polar, par exemple. C'est de susciter une réaction. Curval le dit très bien quand il en parle. Ce qui est irritant, au fond, ce n'est pas l'hostilité dont font preuve les médias généralistes à l'encontre de l'Imaginaire, parce qu'une réaction hostile, c'est déjà le début d'un échange. Ce qui est irritant, c'est qu'ils se contrefoutent de ce qu'on fait.
Et c'est là, pour moi, que les illustrateurs jouent un rôle absolument crucial, car se sont eux qui sont le premier vecteur de propagation des idées que nous défendons. Et leur approche se doit, comme le dit Jérôme, d'être en phase avec l'air du temps.
Après, on peut parler d'innovation ou pas, de radicalisme ou de conformisme, personne ne sera jamais d'accord (même si il existe de l'objectivement laid), mais il faut être, je pense, conscient des enjeux. Tonton, tu es choqué des impératifs commerciaux qui s'invitent trop souvent dans ce champ de l'esthétique, et c'est effectivement agaçant, mais c'est aujourd'hui une composante avec laquelle tu dois jouer, c'est comme ça, alors autant tenter de tourner le truc à son avantage, et je trouve qu'avec les illustrateurs que nous avons actuellement sur le marché, on est plutôt bien armé pour le faire.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Si on veut vraiment jouer dans la cour des grands, il faut dépasser l'air du temps, pas être "dans l'air du temps". Pour cela, que ce soit du point de vue littéraire ou du point de vue graphique, c'est zéro.
Je ne dis pas que c'est facile, mais il faut se jeter à l'eau (quitte à se noyer); On ne fait pas de l'art qui bouscule dans la demi-mesure et la prudence. Mais peut-être que, ce qui est visé, c'est modestement la reconnaissance du public de bon goût? Qui lit Pinchon comme d'autres lisent un Maigret, avec dessus une couverture bizarre, pour faire classe?
Mais ça n'empêche pas des œuvres réussies et agréables (et que j'apprécie), que l'on me comprenne bien...
Oncle Joe
Je ne dis pas que c'est facile, mais il faut se jeter à l'eau (quitte à se noyer); On ne fait pas de l'art qui bouscule dans la demi-mesure et la prudence. Mais peut-être que, ce qui est visé, c'est modestement la reconnaissance du public de bon goût? Qui lit Pinchon comme d'autres lisent un Maigret, avec dessus une couverture bizarre, pour faire classe?
Mais ça n'empêche pas des œuvres réussies et agréables (et que j'apprécie), que l'on me comprenne bien...
Oncle Joe
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
En fait, j'ai le sentiment que ce qui change, c'est que beaucoup des auteurs que je croise aujourd'hui n'ont pas nécessairement l'impression d'écrire de la SF. Ils écrivent, point. Après, pour diverses raisons, ce qu'ils font correspond à l'offre SF. Ce n'est d'ailleurs pas une nouveauté. Pas plus tard qu'hier soir, Curval me disait la même chose à son propos. Mais c'est vrai, je pense que l'auteur esseffeux croyant/pratiquant se fait plus rare.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
C'est bien ce que je veux dire: ils ne se distinguent en rien à l'intérieur de l'immense domaine de la littérature, ils ne symbolisent rien de particulièrement notable au niveau courant (façon de parler, bien sûr, mis de côté leur talent personnel). Quand à Curval, lui, il a une carrière. On verra dans 30 ans pour les autres. Chacun pour soi ! Rien ne presse...
Je dis ça, mais j'aime tout le monde, hein.. par contre, le snobisme, l'entrisme culturel, etc, je me permets d'être sincèrement désagréable.
Oncle Joe
Je dis ça, mais j'aime tout le monde, hein.. par contre, le snobisme, l'entrisme culturel, etc, je me permets d'être sincèrement désagréable.
Oncle Joe
- Don Lorenjy
- Messages : 1442
- Enregistré le : jeu. mars 09, 2006 9:03 am
- Contact :
Je ne crois pas que ce soit du snobisme que de vouloir que nos genres de prédilection soient critiqués à égalité (même si avec quelques critères spécifiques, comme le polar) avec le reste de la littérature.Lensman a écrit : Je dis ça, mais j'aime tout le monde, hein.. par contre, le snobisme, l'entrisme culturel, etc, je me permets d'être sincèrement désagréable.
Oncle Joe
Sinon, la critique abandonne tout ce pan de la production aux seules lois du marché, au marketing efficace, au forcing commercial... sans qu'aucune voix à grande audience ne vienne dire "ça c'est intéressant et nouveau, ça non, parce que...".
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
A mon avis, c'est là que se situe l'illusion. Si pour susciter une réaction de la part du mainstream, il faut écrire comme du mainstream, le gain est nul (c'est même contre-productif).Eric a écrit :le premier d'entre-eux, c'est que le mainstream accepte enfin de juger les oeuvres de l'Imaginaire avec une grille de lecture idoine, comme elle le fait pour le polar, par exemple. C'est de susciter une réaction. Curval le dit très bien quand il en parle. Ce qui est irritant, au fond, ce n'est pas l'hostilité dont font preuve les médias généralistes à l'encontre de l'Imaginaire, parce qu'une réaction hostile, c'est déjà le début d'un échange. Ce qui est irritant, c'est qu'ils se contrefoutent de ce qu'on fait.
Déjà, j'attends qu'on me démontre l'utilité d'être reconnu par le mainstream. Depuis le temps que la question est lancée, je n'ai pas vu la queue d'une réponse qui soit autre chose que du narcissisme. En clair, si on me démontrait (avec des chiffres et autre chose que du doigt mouillé) que ça pouvait ramener plein de lecteurs, ok. On en est loin.
D'autre part, tu parles du polar, mais les auteurs du polar actuel sont certes de meilleurs écrivains, mais ce sont aussi de meilleurs écrivains..... DE POLAR. C'est le genre qui progresse le plus dans la dernière enquête sur les pratiques culturelles (et je conseille à tout le monde la lecture de la synthèse qui est dispo sur le site, mais surtout l'ouvrage paru, qui montre des tendances intéressantes. Par exemple, les grands lecteurs de BD sont AUSSI de grands lecteurs tout court.), et c'est avant tout le succès d'un GENRE. Le polar n'a pas eu du succès parce qu'il est devenu mainstream, le polar a eu du succès parce qu'il y avait de nouveaux auteurs, qui avaient avant tout quelque chose à dire, qui se démenaient pour le dire, et qui trouvaient dans le genre du polar le meilleur médium pour le dire.
Donc, pas convaincu par ton argumentation, à tout point de vue. Pour susciter une réaction de la part des médias, il faut être un phénomène éditorial (comprendre : vendre). C'est en constatant qu'il y a des lecteurs, que ça fonctionne tout seul, que les médias s'intéressent à ce qui se passe. Contrairement à une légende bien répandue, les médias ne créent pas des phénomènes éditoriaux à partir de rien.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
"voix à grande audience" ?Don Lorenjy a écrit : Sinon, la critique abandonne tout ce pan de la production aux seules lois du marché, au marketing efficace, au forcing commercial... sans qu'aucune voix à grande audience ne vienne dire "ça c'est intéressant et nouveau, ça non, parce que...".
Je sais pas, mais si on regarde l'effet de la critique (littéraire ou cinéma) sur les 10 dernières années, on peut pas dire qu'elle ait eu un effet énorme sur les choix du public. Pour un Cormac McCarthy, combien de Marc Lévy, Dan Brown & Co ?
En plus, pour la SF, les canaux de médiatisation sont principalement le bouche à oreilles, pas les quotidiens, la radio, ni même la télé.
Je remarque que jérôme a donné le lien sur l'étude 2008 des pratiques culturelles des français et que bien peu de personnes ont commenté ce topic, alors qu'il est essentiel. Cette étude (imparfaite, les auteurs de la synthèse soulignent quelques défauts) explique précisément ce qui se passe, les évolutions en cours, et ce sont des bases plus solides que de dire "les lecteurs veulent" ou "les médias disent".
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
Eric:
Dire que le rôle des illustrateurs est de faire accepter la SF dans la littérature générale est un peu gros , non? Dois je faire des illustrations magiques qui mettront de petits pieds aux livres, les conduisant de leur petit rayon étriqué tout droit jusqu'aux tant désirées "Têtes de gondoles" à l'entrée des fnac et consort?
Plus sérieusement, il faudrait pour les couvertures reprendre le même type de graphisme que la littérature générale afin de passer pour plus respectable?
J'imagine que les textes eux mêmes devront être adaptés, en supprimant les vaisseaux spatiaux, aliens, magie, afin de ne laisser que des miettes d'imaginaire à digérer à la population hermétique à la SF/fantasy...
En tant qu'illustrateur, je ne peux malheureusement pas faire de couverture qui ne corresponde pas un tant soit peu à mes gouts, ni au livre, ni qui s'affranchisse de ma propre culture visuelle ( Art classique, moderne, ciné, jeu vidéo, bd, etc, etc).
Je ne pense savoir pas ce qui sera apprécié dans 10 ans, ni dans 2 ans, et en fait ce ne serait pas forcément pertinent ni pour moi ni pour le public, car en général les éditeurs préfèrent vendre du neuf à de l'occasion.
Il faut bien voir aussi que d'une certaine façon le milieu de l'édition est déjà élitiste.
Les éditeurs de SF (en général) essayent à tout prix d'éviter tout ce qui ressemblerait à une couverture trop typée BD ou jeu vidéo.
Dire que le rôle des illustrateurs est de faire accepter la SF dans la littérature générale est un peu gros , non? Dois je faire des illustrations magiques qui mettront de petits pieds aux livres, les conduisant de leur petit rayon étriqué tout droit jusqu'aux tant désirées "Têtes de gondoles" à l'entrée des fnac et consort?
Plus sérieusement, il faudrait pour les couvertures reprendre le même type de graphisme que la littérature générale afin de passer pour plus respectable?
J'imagine que les textes eux mêmes devront être adaptés, en supprimant les vaisseaux spatiaux, aliens, magie, afin de ne laisser que des miettes d'imaginaire à digérer à la population hermétique à la SF/fantasy...
En tant qu'illustrateur, je ne peux malheureusement pas faire de couverture qui ne corresponde pas un tant soit peu à mes gouts, ni au livre, ni qui s'affranchisse de ma propre culture visuelle ( Art classique, moderne, ciné, jeu vidéo, bd, etc, etc).
Je ne pense savoir pas ce qui sera apprécié dans 10 ans, ni dans 2 ans, et en fait ce ne serait pas forcément pertinent ni pour moi ni pour le public, car en général les éditeurs préfèrent vendre du neuf à de l'occasion.
Il faut bien voir aussi que d'une certaine façon le milieu de l'édition est déjà élitiste.
Les éditeurs de SF (en général) essayent à tout prix d'éviter tout ce qui ressemblerait à une couverture trop typée BD ou jeu vidéo.
Je vais te titiller la où ça fait mal (mais tu sais que je t'aime, hein ?) mais ton attitude aussi à un côté snob, mon chéri, un snobisme moins creux, sans doute, mais tout de même...Lensman a écrit :C'est bien ce que je veux dire: ils ne se distinguent en rien à l'intérieur de l'immense domaine de la littérature, ils ne symbolisent rien de particulièrement notable au niveau courant (façon de parler, bien sûr, mis de côté leur talent personnel). Quand à Curval, lui, il a une carrière. On verra dans 30 ans pour les autres. Chacun pour soi ! Rien ne presse...
Je dis ça, mais j'aime tout le monde, hein.. par contre, le snobisme, l'entrisme culturel, etc, je me permets d'être sincèrement désagréable.
Oncle Joe
(pardon si je vais dire des choses évidentes pour toi par la suite, je précise aussi pour les novices)
Prenons par exemple cette collection que tu nous as montrée plus haut : Chute Libre. Une claque, j'en suis d'accord, qu'on aime ou pas. Mais à peine 21 titres à une époque où la situation du livre en général était nettement moins tendue. Et ce n'est qu'un exemple parmi ceux que tu as cités. Par ailleurs, ces mouvements graphiques n'ont pas fait de petits. Est-ce parce que les éditeurs sont frileux ? Ou parce qu'un livre n'est pas gratuit et que pour qu'une tendance s'impose, il faut aussi qu'elle soit un minimum efficace ?
Prenons un autre exemple concert : L'Oliver. petite maison, graphisme sobre et élégant : fond blanc avec un olivier stylisé en noir brillant. Coup de bol. La maison a un nobélisé pas prévu dans ses cartons, déjà sorti, elle est la seule, gros boum, passage à la vitesse supérieure. Un an après, elle fait quoi ? Elle garde pour les puristes de l'élégance ses couves sobres, MAIS, elle rajoute une jaquette qui va dans la tendance du moment par dessus (détail de tableaux, très colorés au couleurs contrastées). Pourquoi ? Parce que l'élégance ne paye pas, elle n'intéresse qu'une partie très cultivée du lectorat.
Si les couvertures sont un fondamental du livre, c'est à cause de leurs retombées sur les VENTES. L'édition n'est pas un laboratoire graphique, ni l'espace dédié à la création artistique de nouvelles tendances visuelles. Ça, c'est le boulot des artistes : peintres,sculpteurs, etc...
La couve doit être conçue à partir de trois principes de base, appliqués uniquement au lectorat visé : elle doit être vue, elle doit mettre le titre et l'auteur en valeur, elle doit donner envie d'une prise en main. Si elle se plante sur l'un des facteurs, elle est inefficace. Donc elle ne sera pas reconduite.
Si des éditeurs prennent parfois des risques, c'est uniquement parce qu'ils n'ont pas le choix. Par exemple, lorsqu'une tendance s'impose trop fortement et qu'au final, tous les livres se ressemblent sur les étals des libraires, se noyer dans la masse devient alors aussi risqué que de faire la différence. On commence à voir ce qu'il en est en Fantasy par exemple où certaines tentatives s'engagent, avec plus ou moins de bonheur. Et ça va s'accélérer, étant donné le rétrécissement du marché et la concurrence augmentée. Je prends les paris qu'on va commencer bientôt à voir des couves de Fantasy complètement à la marge.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
- Don Lorenjy
- Messages : 1442
- Enregistré le : jeu. mars 09, 2006 9:03 am
- Contact :
Moi pas.Le_navire a écrit :Et aujourd'hui est un grand jour : Je suis d'accord avec Erion.
Erion parle comme d'habitude d'effet quantifiable sur les vente ou les comportements, et de preuve à apporter.
Le rôle de la critique n'est pas de cet ordre. En tout cas pas uniquement.
De plus, dire que "pour la SF, les canaux de médiatisation sont principalement le bouche à oreilles," est une absurdité lorsqu'on cherche à étendre le lectorat. Donc pas les mêmes bouches, pas les mêmes oreilles.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
- Eric
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 5185
- Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
- Localisation : Paris
Mais à aucun moment je n'ai parlé d'écrire du mainstream. J'ai dit que l'audience que certains auteurs parmi les plus "transgenres" de l'Imaginaire, peuvent nous amener de la part des médias mainstream bénéficierait au genre tout entier.
Si le polar est un genre qui marche, c'est parce qu'il y est fait écho dans des médias autres que spécialisés, et l'intérêt, c'est effectivement de vendre plus de livres, pour, au final, pouvoir éditer plus de livres et laisser leur chances à d'autres éditeurs.
On peut tenter d'attirer un public plus large sans pour autant monter au tapin.
Quant aux illustrations, là non plus, je ne voulais pas dire qu'il fallait faire du litt'gen', mais je réagissais simplement à ce que notre cher tonton avait l'air de dire, à savoir qu'il voyait dans la production actuelle un conformisme qui le chagrinait.
Je me suis si mal exprimé que ça ? Je vais reprendre un café, alors.
Si le polar est un genre qui marche, c'est parce qu'il y est fait écho dans des médias autres que spécialisés, et l'intérêt, c'est effectivement de vendre plus de livres, pour, au final, pouvoir éditer plus de livres et laisser leur chances à d'autres éditeurs.
On peut tenter d'attirer un public plus large sans pour autant monter au tapin.
Quant aux illustrations, là non plus, je ne voulais pas dire qu'il fallait faire du litt'gen', mais je réagissais simplement à ce que notre cher tonton avait l'air de dire, à savoir qu'il voyait dans la production actuelle un conformisme qui le chagrinait.
Je me suis si mal exprimé que ça ? Je vais reprendre un café, alors.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Mais je ne pense pas que le cloisonnement soit tant que ça un obstacle au développement de la SF et de son lectorat.
Etre noyé dans la masse de livres anonymes de littérature, coincé entre deux bouquins sur la vie de tel ou tel "people" , ce n'est pas un destin que je souhaite à la SF ou la fantasy. Tous les livres de littérature générale bénéficient ils de l'aura et d'une médiatisation des quelques livres dont on nous rabâche les oreilles? de critiques dans tous les médias?
Malheureusement pas.
A mon humble avis, la culture évolue, les thèmes SF et fantasy étaient si rares au cinéma, sont devenu très abondants sur les écrans. Et de même qu'avant les jeux vidéo, c'était super mario et zelda, aujourd'hui la pratique s'étend progressivement à toutes les couches de la population. Ces médias ainsi que la BD sont nourris de SF et de fantasy et diffusent cet attrait de façon bien plus puissante qu'aucune couverture. Le lectorat de demain aura une culture également enrichie de ces médias, qui viendra plus facilement vers des livres qui corresponde à cette iconographie.
Etre noyé dans la masse de livres anonymes de littérature, coincé entre deux bouquins sur la vie de tel ou tel "people" , ce n'est pas un destin que je souhaite à la SF ou la fantasy. Tous les livres de littérature générale bénéficient ils de l'aura et d'une médiatisation des quelques livres dont on nous rabâche les oreilles? de critiques dans tous les médias?
Malheureusement pas.
A mon humble avis, la culture évolue, les thèmes SF et fantasy étaient si rares au cinéma, sont devenu très abondants sur les écrans. Et de même qu'avant les jeux vidéo, c'était super mario et zelda, aujourd'hui la pratique s'étend progressivement à toutes les couches de la population. Ces médias ainsi que la BD sont nourris de SF et de fantasy et diffusent cet attrait de façon bien plus puissante qu'aucune couverture. Le lectorat de demain aura une culture également enrichie de ces médias, qui viendra plus facilement vers des livres qui corresponde à cette iconographie.
Tu parles d'un idéal, Erion et moi d'une réalité, qui touche tous les grands médias.
En dehors d'internet, où les phénomènes sont particuliers (mais ça marche aussi lorsqu'on sort tout de suite du cadre des lectorats déjà spécialisés - par exemple, le Déchronologue : il a touché tout son public parce qu'à l'intérieur de la sphère dédiée, les critiques ont été dithyrambiques. En dehors, que tchi.), un bon article ne suffit pas : il en faut plein, plus la radio, plus la télé, pour que ça ait un impact sur les ventes. Et la multiplication des articles, les télés et les radios, ça ne se fait aujourd'hui que sur des bouquins qui ont déjà un succès de librairie dû au bouche à oreille.
Même l'investissement massif en com ne marche pas toujours : je n'ai pas vu pour l'instant de retombées massives des campagnes d'affichage lancées ces derniers temps. Vu l'investissement que ça représente, je doute que les opérations aient été rentables sur les livres en question (je pense à celle d'Actes Sud, par exemple) Peut être en termes de notoriété des marques. Mais comme seules celles qui sont déjà connues en ont les moyens...
En dehors d'internet, où les phénomènes sont particuliers (mais ça marche aussi lorsqu'on sort tout de suite du cadre des lectorats déjà spécialisés - par exemple, le Déchronologue : il a touché tout son public parce qu'à l'intérieur de la sphère dédiée, les critiques ont été dithyrambiques. En dehors, que tchi.), un bon article ne suffit pas : il en faut plein, plus la radio, plus la télé, pour que ça ait un impact sur les ventes. Et la multiplication des articles, les télés et les radios, ça ne se fait aujourd'hui que sur des bouquins qui ont déjà un succès de librairie dû au bouche à oreille.
Même l'investissement massif en com ne marche pas toujours : je n'ai pas vu pour l'instant de retombées massives des campagnes d'affichage lancées ces derniers temps. Vu l'investissement que ça représente, je doute que les opérations aient été rentables sur les livres en question (je pense à celle d'Actes Sud, par exemple) Peut être en termes de notoriété des marques. Mais comme seules celles qui sont déjà connues en ont les moyens...
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
C'est peut être aussi du fait de l'utilisation massive des romans policier et du "thème" policier dans les séries télévisées et films ces dernières décennies.Eric a écrit : Si le polar est un genre qui marche, c'est parce qu'il y est fait écho dans des médias autres que spécialisés, et l'intérêt, c'est effectivement de vendre plus de livres, pour, au final, pouvoir éditer plus de livres et laisser leur chances à d'autres éditeurs.