L'inquiétude des (vieux) SFans...

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Le_navire
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Message par Le_navire » dim. nov. 08, 2009 2:10 pm

Faut publier chez les D'Ormesson. Parait qu'un jeune auteur peut toucher 15 000 pour un bon bouquin...


:twisted:
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » dim. nov. 08, 2009 2:17 pm

On devrait arrêter sur le sujet : il paraît qu'il y a des gens que ça met mal à l'aise qu'on évoque des choses aussi bassement matérielles que la (misérable) rémunération de la plupart des écrivains, ça leur gâche de plaisir d'apprendre qu'ils ne sont pas millionnaires, ne roulent pas en Cadillac rose, ne se mettent pas plein de coke dans le nez avec des bimbos, ne passent pas leur temps à voyager dans des pays exotiques et ont beaucoup d'amies très collantes prénommées Facture.
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Lensman
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Message par Lensman » dim. nov. 08, 2009 3:02 pm

Roland C. Wagner a écrit :
Lensman a écrit :Gilles a fait remarquer la difficulté qui va en augmentant à entreprendre des traductions couteuses en SF.
C'est bon pour les auteurs locaux, ça.

Enin, ça serait bon s'ils étaient convenablement payés.
Malheureusement, ce n'est pas le cas: quand un genre se vend moins bien (pour des raisons variées à analyser) sous sa déclinaison anglo-saxonne, il a tendance à se vendre encore moins bien sous sa déclinaison locale... C'est pas ça qui va inciter à augmenter les à-valoir des Français ("Tu sais, Coco, les temps sont dur pour tout le monde...") ... Enfin, je crois.
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Le_navire
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Message par Le_navire » dim. nov. 08, 2009 3:41 pm

Quand tu penses qu'avec mes malheureux 1500€ d'à-valoir (et 8% de premier tirage) au Navire, on me disait que je payais "trop bien mes auteurs"... :evil:
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Lensman
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Message par Lensman » dim. nov. 08, 2009 4:24 pm

Le_navire a écrit : on me disait que je payais "trop bien mes auteurs"... :evil:
... ça fait un peu penser à des conversations de planteurs de Virginie sur le traitement des esclaves à la veille de la Guerre de Sécession ... Marrant!
Oncle Joe

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McCorjeag
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Message par McCorjeag » dim. nov. 08, 2009 4:35 pm

On a hélas l'impression que ce système, où suffisamment d'amateurs motivés arrivaient à trouver ce qu'ils cherchaient, en tout cas suffisamment pour que les éditeurs vendent assez de livre pour continuer, est doucement en train de se... gripper. Pourquoi?
D'ailleurs: est-ce qu'on peut citer d'autres exemples de courants culturels qui connaissent, ou ont connu, le même type de difficulté que la SF littéraire?
Oncle Joe
A nouveau, un point de vue de lectrice amateur et pas de professionnelle. J'avancerai le mot de surproduction des puissances éditoriales actuelles qui noient sous un flot d'informations les lecteurs, j'ai vraiment l'impression de me trouver dans une tour de Babel SF parfois. Comme le disais Marypop dans les premiers messages toutes les semaines les rayons de ma librairie habituelle sont changés, des nouveautés, des nouveautés, et encore des nouveautés au nombre desquelles une grande représentation de maisons d'éditions comme Bragelonne, Milady et Pocket. Tant et si bien qu'un lecteur non habitué au genre mais qui souhaiterait se laisser tenter pour X raison par un livre peu importe lequel, se retrouvera avec dans les mains Brasyl de Ian Mc Donald en ce moment ou " terminator renaissances sous les cendres" de T. Zahn ou des machins comme les aventures d'Anita Blake (attention pas de jugement de valeur pour les deux premiers, je les ai pas lu mais c'est ce que donne ma recherche quand je regarde sur la FNAC) .

Du coup, les amateurs en pâtissent car où trouver des rééditions soignées, des traductions léchées et autres perles littéraires qui ne sont certes pas commerciales mais qui donnent aux maisons d'éditions leurs vraies médailles d'honneur et leur colle à jamais une étiquette de prestige et d'honneur. Certes l'argent est une chose mais on ne peut nier qu'il y a une sorte d'élitisme qui se créé en toute spécialisation et qu'il faut savoir accepter.

On ne peut vulgariser afin d'en faire un succès commercial du Lévi-Strauss, alors que nous reconnaissons les valeurs intrinsèques de ses écrits, la preuve en est que la mort de ce grand homme n'a pas obligé les éditeurs de réimprimer Tristes tropiques dont la dernière édition ce me semble date de 1955... Ce livre est toujours aux abonnés absents des rayons (ah moins peut-être d'être fortuné et de s'acheter la Pléiade dans laquelle il a peut-être été édité et encore j'en doute.)

Enfin, pour répondre à la question" d'Oncle Joe" je pense que l'histoire du roman policier et plus tard du polar a vécu et vit toujours les mêmes soubresauts.
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dracosolis
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Message par dracosolis » dim. nov. 08, 2009 5:07 pm

Roland C. Wagner a écrit :On devrait arrêter sur le sujet : il paraît qu'il y a des gens que ça met mal à l'aise qu'on évoque des choses aussi bassement matérielles que la (misérable) rémunération de la plupart des écrivains, ça leur gâche de plaisir d'apprendre qu'ils ne sont pas millionnaires, ne roulent pas en Cadillac rose, ne se mettent pas plein de coke dans le nez avec des bimbos, ne passent pas leur temps à voyager dans des pays exotiques et ont beaucoup d'amies très collantes prénommées Facture.
8) tu vois que les éditeurs se préoccupent de notre bonheur, songe à toutes ces horreurs auxquelles nous échappons...
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jeandive
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Message par jeandive » dim. nov. 08, 2009 5:22 pm

hum , triste tropique est tj edité , en poche chez pocket ( et peut etre ailleurs)...
il y a aujourd'hui bq ( tout est relatif ) de reeditions sf ( voir les collections chez bragelonne , eons-jusqu'a il y a peu , et d'autres )

dune a peut etre mis 15 ans ( euh , en france ou aux usa ?) a etre un succes , cela dit j'ai decouvert Egan en 98 chez DLM , et je ne sais pas si depuis Egan cartonne pour autant
ce serait bien d'etoffer avec d'autres exemples , des chiffres , ce qui a fait démarrer ce topic

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » dim. nov. 08, 2009 5:56 pm

Beaucoup d'excellentes questions et quelques bonnes réponses sur ce fil.

Oui, Oncle Joe, bien d'autres domaines culturels et les produits associés ont connu les mêmes difficultés, parfois pires, ce qui nous prévient peut-être de l'avenir.
Ainsi: la poésie. Après la Seconde Guerre Mondiale, il y avait des best-sellers qui faisaient des tirages considérables, par exemple Prévert. Pierre Seghers a fondé sa maison sur la poésie et elle a bien fonctionné pendant une vingtaine d'années. Je l'ai, longtemps après, dirigée pour la redresser au début des années 1980, et j'ai pris conscience des difficultés énormes et insurmontables du domaine. Même un poète connu et célébré par ses pairs ne vend aujourd'hui que quelques dizaines ou au mieux quelques centaines d'exemplaires.
Ainsi aussi la musique classique dont les ventes se sont littéralement effondrées. Le jazz aussi du reste. Ne parlons pas de la musique contemporaine dont les enregistrements nouveaux ont presque disparu.
On pourrait multiplier les exemples. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait plus d'amateurs et de lecteurs-auditeurs dans ces domaines mais que ceux-ci sont écrasés par d'autres productions et que les amateurs sont cantonnés dans des réserves.
Ah, j'allais oublier un domaine essentiel: le porno. Il paraît que cela marche de moins en moins bien, voire plus du tout.

Oui, la surproduction, générale et spécialisée, joue un rôle néfaste considérable. Je rappelle comme je fais souvent, qu'en gros, le nombre de titres publiés a doublé en vingt ans, passant de 35 000 titres à plus de 70 000, alors que le chiffre d'affaires de l'édition a au mieux stagné et à mon avis a baissé d'au moins 10% en termes réels. Il en résulte mécaniquement une baisse des ventes moyennes, des retours plus rapides et des taux de retours effroyables. Les éditeurs dans leur ensemble, et certains éditeurs spécialisés, pratiquent une fuite en avant qui ne peut que se solder par une catastrophe. Là aussi, il y a des précédents.

Pour ma part, je me suis toujours refusé, malgré des pressions insistantes de mes éditeurs, à cette inflation. Je publie en Ailleurs et demain en moyenne cinq nouveautés par an, contre sept au cours des vingt premières années, et trois ou quatre rééditions/réimpressions avec remises à l'office limitées. Je publie au Livre de Poche environ dix titres par an, contre quatorze dans les premières années. Cette restriction est volontaire et ne résulte ni de questions de financement (au moins pour l'instant) ni d'une difficulté insurmontable à trouver des titres.

La surproduction dans le domaine de "l'imaginaire" est flagrante et destructrice. Les retour se font dès le premier mois et sont massifs. Tous domaines confondus, il y a place pour moins de cent titres par an. Il en paraît plus de quatre cents.
Or, dans le domaine de la science-fiction de qualité, l'essentiel des ventes s'est toujours fait par la prescription des critiques spécialisés et le bouche à oreille. Les revues qui ne publient de critiques qu'après plusieurs mois n'ont presque plus d'impact puisque leurs ventes sont très faibles, en dessous de deux mille exemplaires contre quinze à vingt-mille pour Fiction à la grande époque. Le bouche à oreille n'est perceptible qu'au bout d'un an à dix-huit mois alors que les livres ont disparu depuis longtemps de la plupart des étals.
L'apparition de best-sellers, à des niveaux inconnus jusqu'à ces dernières années, et liée à la transformation de la distribution, pénalise évidement considérablement les autres titres puisque les ventes globales demeurent au mieux stables. Si l'on achète un Marc Lévy ou un Dan Brown, ou un Beigbeder ou qui vous voudrez, on n'achète pas autre chose. Il y a en effet deux budgets à considérer, le budget financier et le budget temps. Les Français ne vont pas consacrer deux fois plus d'argent et deux fois plus de temps à la lecture parce qu'il paraît deux fois plus de livres.

J'ai de bons contacts avec les commerciaux et représentants, quoique plus rares avec ces derniers, dans les deux réseaux, et je suis toujours agréablement surpris, lorsque je les rencontre de la qualité de ces personnes et de l'intérêt qu'ils portent à mes productions, pour certains, grands lecteurs, extrêmement vif. D'autres n'aiment pas la science-fiction, c'est normal. Mais le problème n'est pas là. Chez Laffont, ils ont à défendre chaque mois une vingtaine de titres dont tout le monde sait que seuls cinq ou six se vendront vraiment bien. Ailleurs et demain n'est pas prioritaire et je ne le leur reproche pas. Au Livre de Poche, c'est plus de quarante titres, parfois cinquante ou soixante, et la science-fiction voire la fantasy ne sont pas prioritaires pour des raisons évidentes.

La proportion de livres vendus par les libraires traditionnels (dits spécialisés) dans le jargon commercial ne cesse de décroître au profit des ventes en grands réseaux (Fnac, Virgin, etc.) et de plus en plus en réseaux dit alimentaires (Grandes surfaces, type Leclerc, Grand U, etc.). J'avoue ne pas avoir de regrets excessifs en ce qui concerne les librairies traditionnelles dont pendant longtemps huit sur dix refusaient de vendre Ailleurs et demain, au motif que "la science-fiction, ce n'est pas de la littérature", par exemple pour donner dans la vile délation, à Paris, la Hune. Sans les FNAC et plus tard Virgin, Ailleurs et demain n'aurait peut-être pas survécu.
Mais ces réseaux qui font aujourd'hui plus de la moitié des ventes et en particulier l'alimentaire qui croît le plus vite ont des méthodes de gestion qui les rendent inapprochables par les représentants habituels (en particulier pour les réseaux alimentaires) ou qui sont carrément pervers pour tout ce qui n'est pas de grosse vente. C'est ce qu'on appelle la gestion "à l'ordinateur": ce qui se vend sera repris en plus grosses quantités et remis en piles; ce qui ne se vend pas, lentement ou peu, sera impitoyablement refoulé, retourné, parfois malgré les souhaits des responsables de rayons.
Je n'insisterai pas sur les pratiques "tête de gondole" parce que je ne les connais pas vraiment quoique des rumeurs insistantes circulent à leur propos.

Les ventes sur Internet, longtemps présentées idéologiquement comme devant sauver les domaines mineurs, notamment par la longue traîne, sont au mieux décevantes et dans la plupart des cas quasiment inexistantes. En réalité, ce qui se vend sur Amazon est ce qui est sur la première page. Ensuite, c'est exponentiellement décroissant: en très gros, la page 2 vend quatre fois moins et la page 10, 100 fois moins. Je simplifie, mais c'est pour donnner une idée.
Inutile de dire que la page 1 est chère, deux fois (voir gestion à l'ordinateur).
Voilà qui n'incite pas à l'optimisme en ce qui concerne le livre électronique. Mon sentiment est qu'il renforcera encore la part des best-sellers, sauf peut-être, et encore, pour ce qui est des gratuits, qui, comme leur nom l'indique, ne rapportent rien à personne, sauf aux sites abritant de la publicité.

Voilà. J'ai énoncé un grand nombre de banalités que certains connaissent sans doute par cœur mais d'autres comprendront peut-être mieux ce à quoi nous avons à faire face.
Modifié en dernier par Gérard Klein le dim. nov. 08, 2009 6:22 pm, modifié 4 fois.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » dim. nov. 08, 2009 6:14 pm

En complément, je suis toujours très amusé quand Erion ressort son antienne sur le marketing nécessaire et les efforts que devraient consentir les éditeurs pour convertir les acheteurs à la bonne science-fiction. Malheureusement, il ne précise pas ses conseils et se contente d'évoquer le domaine du manga qui précisément s'est développé tout seul à l'étonnement même de Jacques Glénat qui, sur un coup de flair, en a tiré gloire et fortune.
Donc, Erion, encore un effort, des conseils pratiques et précis.

Il se trouve que je me suis beaucoup occupé pendant une vingtaine d'années de marketing sur le terrain, pas dans la théorie, certes dans un domaine différent, celui des produits financiers et de l'épargne des ménages. Et cela à tous les niveaux, des études préliminaires au suivi des produits dans différents réseaux.
Donc je connais un peu. Enfin, je crois.
Dans l'édition aussi, quoique ayant moins de pratique. Mais il faut dire que le chiffre d'affaires total de l'édition est très probablement inférieur au montant des seules études de marketing de l'ensemble de l'économie.
Je peux dire ceci: la publicité ne sert à rien, en dessous d'une masse critique très élevée. Faire de la publicité pour un livre qui n'a pas déjà atteint cinquante mille ou cent mille exemplaires ou qui est certain de les atteindre pour une raison ou pour un autre, c'est de l'argent perdu.
La PLV est coûteuse et généralement peu efficace sauf pour amplifier ce qui marche déjà (voir ci-dessus).
Le travail des commerciaux et représentants est onéreux en temps et en argent. Il a donc tendance à se concentrer sur ce qui marche déjà (voir ci-dessus).

Le seul très bon conseil que j'ai jamais donné en édition, ce fut à Jacques Sadoul lors de la sortie de Le Talisman, de Bloch-Dassault. Comme il s'inquiétait de savoir comment doper les ventes d'un livre nul mais d'un auteur puissant et difficile autant que généreux sur le budget de lancement, je lui ai conseillé, le livre coûtant trois francs, de coller à l'intérieur de chaque un billet de cinq francs.
Mon conseil n'a pas été suivi mais les procédés utilisés ont été du même ordre.

Le problème de l'édition, c'est qu'on ne sait jamais ce qui va marcher, et que le public est aussi conservateur et entêté qu'une bourrique.
Dans le domaine financier, c'est plus simple: il suffit de promettre la Lune. En ce qui me concerne, je crois l'avoir toujours donnée.

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Erion
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Message par Erion » dim. nov. 08, 2009 6:36 pm

Gérard Klein a écrit :En complément, je suis toujours très amusé quand Erion ressort son antienne sur le marketing nécessaire et les efforts que devraient consentir les éditeurs pour convertir les acheteurs à la bonne science-fiction. Malheureusement, il ne précise pas ses conseils et se contente d'évoquer le domaine du manga qui précisément s'est développé tout seul à l'étonnement même de Jacques Glénat qui, sur un coup de flair, en a tiré gloire et fortune.
Donc, Erion, encore un effort, des conseils pratiques et précis.
Si on me paye pour les conseils, je veux bien y réfléchir.
Le fait est que toi et d'autres, vous vous lamentez depuis plus de 10 ans, en ne regardant que le résultat à l'arrivée, sans remonter à la source.

Il ne faut pas beaucoup de moyens si on connaît le public à qui on s'adresse. Ce public potentiel est toujours là, il est toujours intéressé par la SF, mais il n'est plus le même qu'il y a 10 ou 20 ans.
Si tu fais de la publicité dans le Monde, alors oui, c'est de l'argent foutu en l'air. Si tu fais de la publicité sur les supports consultés par le public potentiel, le rendement sera plus grand pour un investissement limité.
Encore faut-il savoir à qui on veut s'adresser.

Tonkam, au grand temps de Dominique Véret, avait choisi de ne pas être présent à la Fnac ou chez Virgin, ça ne leur a pas trop mal réussi (modulo quelques ratages monumentaux et industriels). Ils se faisaient connaître autrement.

On ne peut pas exporter les recettes de l'un à l'autre, mais une chose est certaine, il faut à un moment savoir qui ont veut atteindre, et chercher les moyens pour l'atteindre.
A partir du moment où l'essentiel du lectorat SF ne lit pas ou peu de quotidiens, regarde de moins en moins la télé, au profit d'internet, c'est pas en faisant de la publicité dans un quotidien, à la radio ou à la télé qu'on touchera le lectorat potentiel.

Quand j'ai commencé à acheter et lire de la SF, ma SEULE source d'information, c'était Casus Belli, et aller en bibliothèque (vu que la librairie de ma ville était dépourvue de SF ou presque). Casus Belli a disparu, quels sont les nouveaux supports équivalents ? Ca, c'est aux éditeurs de trouver la réponse, de chercher. Il n'y a pas de réponse unique, parce que chaque éditeur a une idée du lectorat potentiel en fonction de ce qu'il publie.

Mais, à chaque fois que j'engage la conversation sur ce terrain, tôt ou tard, une grand mère à moustache ronchonnante me dira "ouais, mais faut que les lecteurs soient curieux et ne soient pas assistés, on peut pas tout faire à leur place". C'est une attitude très noble, mais totalement archaïque. Les autres loisirs culturels font l'effort, savent utiliser leurs moyens (parce qu'il faut pas croire que les éditeurs de manga ont énormément de moyens, c'est comme partout pareil, beaucoup de pub pour les gros titres et moins pour les petits titres) à bon escient.

Le lectorat SF a changé en 20 ans, ses canaux d'informations se sont modifiés. Avoir une approche classique ne suffit plus. Certes, le bouche à oreilles demeure le canal numéro un, mais un bon papier dans un quotidien n'atteint qu'une frange limitée de ce lectorat. Comment avoir le reste ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Message par McCorjeag » dim. nov. 08, 2009 7:19 pm

jeandive a écrit :hum , triste tropique est tj edité , en poche chez pocket ( et peut etre ailleurs)...c
Mince je me serais fait avoir ? toujours est-il que le lendemain de la mort de Lévi-Strauss, la recherche info montrait que ce titre était indispo... Peut-être ai-je coché la case d'une reliure particulière ou alors l'édition est supra réactive en ce moment... Désolée pour cette fausse info qui était vraie le mardi 31octobre...
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Message par Gérard Klein » dim. nov. 08, 2009 7:21 pm

Erion,

dire qu'il y a un problème n'est pas se lamenter.
Je ne me suis jamais lamenté.

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Message par orcusnf » dim. nov. 08, 2009 7:26 pm

McCorjeag a écrit :
jeandive a écrit :hum , triste tropique est tj edité , en poche chez pocket ( et peut etre ailleurs)...c
Mince je me serais fait avoir ? toujours est-il que le lendemain de la mort de Lévi-Strauss, la recherche info montrait que ce titre était indispo... Peut-être ai-je coché la case d'une reliure particulière ou alors l'édition est supra réactive en ce moment... Désolée pour cette fausse info qui était vraie le mardi 31octobre...
sachant qu'on a bien fêté ses 100 ans l'an dernier, il eut été étonnant que TT ne soit pas réédité.
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire

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Message par McCorjeag » dim. nov. 08, 2009 7:35 pm

:mrgreen:
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