Lensman a écrit :Il a fallu le coup de pied aux fesses de l'arrivée de la SF américaine après la guerre pour réveiller ce petit monde de sa torpeur. Peut-être retourne-t-il doucement dans cette situation de demi-sommeil du temps d'avant. Dommage.
Personne ne sait
mieux que toi combien l'histoire est
plus longue que ça. Il n'y a pas eu un coup de pied aux fesses – mais de multiples et dans les deux sens de l'Atlantique (pour ne parler que des US et de la France).
– Il y a des sources françaises dans l'œuvre de Poe.
– La traduction de Poe a carrément changé l'histoire de la littérature et la poésie ici.
– Verne n'existe pas sans Poe, mais c'est Verne (et non Poe) qui entraîne le monde dans le sillage de la protoSF géographico-technique.
– Et c'est par réaction aux limites de cette protosf que Wells apparaît comme un nouveau coup de pied salvateur (Verne traçant lui-même ses propres limites : "j'utilise la science, il l'invente").
– Et il y a autant la conscience d'avoir inventé encore autre chose que, peut-être, un brin de nationalisme, dans le fait que Gernsback commence à revendiquer, au début des années 30, la paternité d'une science-fiction authentiquement américaine.
– Et il y a l'éblouissement devant cette sf-là qui réveille la sff à partir de 1950
– Et ce sont les créateurs graphiques nés dans cet éblouissement (dans les pages de garde d'Opta et les couves de Fiction, Druillet, Mœbius, and co) qui font basculer le graphisme sf dans la modernité à partir des années 70 (Heavy Metal)
– Et il y a les anglais et un certain australien qui secouent le cocotier au début des années 90
Les coups de pied circulent. Ils n'ont certes pas la même force, la même importance mais voir dans Gernsback le seul fait décisif de l'histoire de la sf… Non.
L'histoire continue. Reste à comprendre/deviner/organiser vers quoi elle va.