Thomas Geha a écrit :systar a écrit :
Bon, je précise ça, sans doute pour dire que le fond du problème n'est peut-être pas uniquement la mise en scène de l'Eglise dans le livre de N. Le Gendre
Bruno, pendant que je te tiens
Eh bien... je ne suis pas sûr de ça. Il y a une scène assez "osée" dans Je suis ta nuit qui se déroule dans une église...et qui"serait" au coeur de la censure (aïe pas taper moi) de Je suis ta nuit.
De toute façon, le débat ne porte pas sur la qualité des bouquins (les gamins ont fait leur choix) (et si j'étais un gamin je voterais pour le Noirez). D'ailleurs Nathalie disait elle-même quelque part que son roman Automates avait une jeune héroïne lesbienne, que c'était passé comme une lettre à la poste, et qu'elle avait eu le prix dont il est question dans ce débat
Notifications "officielles" ou pas, je trouve quand même qu'il y a un sacré malaise...
Je t'en prie, grand fou, si ça te fait plaisir de me "tenir"... ne te retiens pas
Ce que tu dis sur
Automates irait plutôt dans le sens de ce problème général, qui n'est pas tant "religieux" que "
political correctness" (j'aime pas trop qu'on sorte cette notion de son origine historique, mais bon, pour l'instant, gardons l'idée d'un discours
aseptisé dans le but d'être accepté du plus grand nombre sans choquer)
Maintenant que je suis prof, et que je vois l'impact des CDI, et des événements que les documentalistes choisissent de relayer ou de créer, je dois dire que je suis perplexe.
Je préfère que les élèves lisent Nathalie Le Gendre que rien du tout.
Je préfère que les élèves lisent Jérôme Noirez (ou Fabrice Colin) que Nathalie Le Gendre.
Je préfère que les élèves lisent Céline, Pierre Michon, Flaubert, Joyce, Faulkner, Kafka (et, dans l'idéal: Kant, Platon, Nietsche, Spinoza, Descartes, Hegel, Derrida) que tous ceux précédemment cités.
Tout dépend où et comment on met le curseur. (et sur ce point, je suis parfois plus "réaliste" qu' "idéaliste")
La question est: "quelle est la mission REELLE de l'école?"
Former le goût? éveiller la conscience de citoyen? de démocrate? ou simplement transmettre des connaissances, et laisser, pour le reste, agir la maxime d'Augustin: "Aime et fais ce que voudras"?
(les prix de SF ados n'étant qu'un épiphénomène du programme global d'éveil de la conscience citoyenne au lycée, soyons-en conscients; donc un arraisonnement de l'esthétique par le politique)
Là, à ce point-là de la discussion, ça devient décisif.
Si c'est juste pour rappeler que les curés ont tort de se défendre comme curés et comme prosélytes du message chrétien: aucun intérêt.
La discussion intéressante commence quand on réfléchit ensemble sur les missions de l'école (moi je suis dans la veine Milner/Kambouchner, mais on peut discuter), et sur le relai que la littérature ado SF (mango SF, autres mondes, royaumes perdus, albin wiz', etc) a trouvé sans trop de difficulté dans l'école, et surtout dans les CDI.