Edition de SF & Révolution numérique (réponse à Joe)
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Du temps que j'y suis je vais rebondir sur un argument avancé par certains, dont au moins un éditeur si ma mémoire est bonne, sur la probable lenteur de développement du ebook : la maigreur de l'offre, parce que les éditeurs ne se précipitent pas.
Le marché de la musique a au moins montré une chose : si l'offre légale ne se manifeste pas et rapidement, l'offre illégale prend le pas. Si en français on s'en sort pas mal, je rappelle quand même que ça fait des années (facilement dix ans) qu'on trouve toutes sortes de textes en anglais sur le net pour peu que l'on cherche un peu. Dernièrement j'ai essayé de trouver du Charles Sheffield, pas le plus grand vendeur du domaine, et j'ai trouvé sans peine une quinzaine de romans.
Bref, le marché et l'offre se feront, que les éditeurs y participent ou pas. A eux de voir s'ils veulent survivre.
Le marché de la musique a au moins montré une chose : si l'offre légale ne se manifeste pas et rapidement, l'offre illégale prend le pas. Si en français on s'en sort pas mal, je rappelle quand même que ça fait des années (facilement dix ans) qu'on trouve toutes sortes de textes en anglais sur le net pour peu que l'on cherche un peu. Dernièrement j'ai essayé de trouver du Charles Sheffield, pas le plus grand vendeur du domaine, et j'ai trouvé sans peine une quinzaine de romans.
Bref, le marché et l'offre se feront, que les éditeurs y participent ou pas. A eux de voir s'ils veulent survivre.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Faut avouer que les textes étaient quand même mieux gardés quand ils étaient seulement calligraphiés par des moines copistes analphabètes.Fabien Lyraud a écrit :Même en retirant cet argument les autres restent valables. On va vers le texte en tant qu'objet de consommation pure.
[edit] grillé par Erion [/edit]
Modifié en dernier par MF le sam. nov. 14, 2009 5:53 pm, modifié 1 fois.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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On ne peut pas leur faire confiance !Fabien Lyraud a écrit :le texte dans la catégorie de l'image. Or l'image c'est surtout une consommation passive. Cela veut dire que l'on aura des lecteurs qui ne voudront plus s'immerger dans le texte. Et les éditeurs vont s'adapter à cette nouvelle manière de consommer le texte.
C'est déjà eux qui ont fait basculer du registre texte pieusement récité et lu pour la collectivité dans le domaine personnel du texte lu par soi et pour soi. Quelle honte !
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- Eons
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Quoi ?Fifokaswiti a écrit :Je n'ai pas encore sauté le pas de l'achat de bouquins dématérialisés, parce que les DRM me lourdent (si je paie 8€ un bouquin, j'attends de pouvoir le garder sans durée limitée ; à 2 ou 3 € je m'en moquerais bien)

Tu n'as pas encore été voir chez Eons ? Là où il y a le plus gros catalogue de SF en français disponible en numérique hors domaine public ? Et en cours de mise à disposition dans deux formats sans DRM (pour le moment, 60 titres de faits sur une grosse centaine), avec la majorité des titres à bien moins de 8 €…
Ici, et tout de suite : http://www.eons.fr ! Raus !
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Un bouquin, on se le fait pas tirer dans le train avec menaces de mort (alors qu'un appareil électronique de valeur, oui. En l'occurrence, mon iPhone).
Le livre de poche est pour moi un objet qui a atteint, pour la plupart des utilisations qu'on en fait, un stade extrême d'adéquation aux besoins, de perfection et de qualité. Il est extrêmement difficile à abîmer au point de le rendre inutilisable (à part le feu ou l'immersion — et encore —, je ne vois pas). Il ne tombe pas en panne, n'est jamais à court d'énergie. Il est de faible valeur et on ne se soucie donc que peu de l'oublier, le perdre, le prêter à quelqu'un de peu soigneux, l'emporter dans des conditions hostiles (chaleur, froid, sable, pluie, écrasement dans un sac, etc.), le laisser en vue sans surveillance… Il est indépendant d'une quelconque norme technique susceptible de devenir obsolète, contrairement aux formats numériques. Il est immédiatement utilisable, sans avoir à employer un appareil de décodage. Il est d'une sobriété absolue, totalement propice à l'immersion dans le texte (carré de papier imprimé, sans contour, sans marqué apposée, sans design particulier — juste soi et le texte).
Après, il y a les aspects plus personnels. L'amour du papier, de l'imprimerie, de la composition, des caractères aux bords lisses, de la texture, de la préhension du livre. Je fais partie de ceux pour qui ça compte mais je conçois que ça n'intéresse pas tout le monde. Et ça dépend des usages. Je lis le journal sur mon téléphone. Pour quelques articles éphémères, ça me convient totalement.
En tout cas, jamais je ne balancerais un livre électronique (métonymie pour l'appareil, quel qu'il soit) négligemment au fond d'un sac à dos. Jamais je ne serais tranquille en le posant sans surveillance dans un lieu public, sur une serviette à la plage, etc. Ou, dans certains lieux, simplement en l'exhibant. La lecture étant par excellence l'activité qui me permet de décompresser, de me faire plaisir, de me déconnecter du monde et de ses soucis (ou de m'y connecter différemment), je ne suis pas prêt à en faire une source de soucis nouvelle.
Bref. Je ne crois pas du tout en la disparition du poche au profit de l'e-book, avec la subsistance unique du « beau livre », ce dernier n'ayant que peu des avantages du poche.
Par contre, je crois en un fort développement du livre électronique, à côté de la continuité du livre de poche. Je crois en la disparition ou la presque disparition du journal papier au profit d'un abonnement numérique avec accès sans fil. Je crois en la forte utilité du livre électronique pour les critiques, les universitaires, les scolaires… Les fonctions hypertexte, la recherche en texte intégral, l'encombrement minimal, la possibilité de créer des liens et des annotations plus évolués que des gribouillages en marge, sont des atouts évidents pour la recherche et l'enseignement. De même que la possibilité d'introduire de l'interactivité, des animations, des QCM, etc., est extrêmement intéressante pour l'apprentissage, les manuels scolaires et autres ouvrages didactiques… Pour ce qui est de la SF et de la littérature en général, voire de la narration en général, on verra sûrement apparaître des formes nouvelles. Des livres dont vous êtes le héros remis au goût du jour. Des hybridations entre le roman et le jeu vidéo. Entre la BD et le roman. Entre la photo et la narration. Ça va être formidable, sans aucun doute. Et je parie qu'à ma mort on achètera encore couramment des livres de poche, sans que ce soit devenu un marché de niche, contrairement, sans doute, au disque et à la vidéo sur supports physiques.
Le livre de poche est pour moi un objet qui a atteint, pour la plupart des utilisations qu'on en fait, un stade extrême d'adéquation aux besoins, de perfection et de qualité. Il est extrêmement difficile à abîmer au point de le rendre inutilisable (à part le feu ou l'immersion — et encore —, je ne vois pas). Il ne tombe pas en panne, n'est jamais à court d'énergie. Il est de faible valeur et on ne se soucie donc que peu de l'oublier, le perdre, le prêter à quelqu'un de peu soigneux, l'emporter dans des conditions hostiles (chaleur, froid, sable, pluie, écrasement dans un sac, etc.), le laisser en vue sans surveillance… Il est indépendant d'une quelconque norme technique susceptible de devenir obsolète, contrairement aux formats numériques. Il est immédiatement utilisable, sans avoir à employer un appareil de décodage. Il est d'une sobriété absolue, totalement propice à l'immersion dans le texte (carré de papier imprimé, sans contour, sans marqué apposée, sans design particulier — juste soi et le texte).
Après, il y a les aspects plus personnels. L'amour du papier, de l'imprimerie, de la composition, des caractères aux bords lisses, de la texture, de la préhension du livre. Je fais partie de ceux pour qui ça compte mais je conçois que ça n'intéresse pas tout le monde. Et ça dépend des usages. Je lis le journal sur mon téléphone. Pour quelques articles éphémères, ça me convient totalement.
En tout cas, jamais je ne balancerais un livre électronique (métonymie pour l'appareil, quel qu'il soit) négligemment au fond d'un sac à dos. Jamais je ne serais tranquille en le posant sans surveillance dans un lieu public, sur une serviette à la plage, etc. Ou, dans certains lieux, simplement en l'exhibant. La lecture étant par excellence l'activité qui me permet de décompresser, de me faire plaisir, de me déconnecter du monde et de ses soucis (ou de m'y connecter différemment), je ne suis pas prêt à en faire une source de soucis nouvelle.
Bref. Je ne crois pas du tout en la disparition du poche au profit de l'e-book, avec la subsistance unique du « beau livre », ce dernier n'ayant que peu des avantages du poche.
Par contre, je crois en un fort développement du livre électronique, à côté de la continuité du livre de poche. Je crois en la disparition ou la presque disparition du journal papier au profit d'un abonnement numérique avec accès sans fil. Je crois en la forte utilité du livre électronique pour les critiques, les universitaires, les scolaires… Les fonctions hypertexte, la recherche en texte intégral, l'encombrement minimal, la possibilité de créer des liens et des annotations plus évolués que des gribouillages en marge, sont des atouts évidents pour la recherche et l'enseignement. De même que la possibilité d'introduire de l'interactivité, des animations, des QCM, etc., est extrêmement intéressante pour l'apprentissage, les manuels scolaires et autres ouvrages didactiques… Pour ce qui est de la SF et de la littérature en général, voire de la narration en général, on verra sûrement apparaître des formes nouvelles. Des livres dont vous êtes le héros remis au goût du jour. Des hybridations entre le roman et le jeu vidéo. Entre la BD et le roman. Entre la photo et la narration. Ça va être formidable, sans aucun doute. Et je parie qu'à ma mort on achètera encore couramment des livres de poche, sans que ce soit devenu un marché de niche, contrairement, sans doute, au disque et à la vidéo sur supports physiques.
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D'un autre coté l'Ebook c'est la fin des plans marketing liés aux circuits de distribution. On va pouvoir publier des textes juste parce qu'ils sont de qualité et non parce que ils sont en adéquation avec la clientèle de tel ou tel point de vente. Et ça ce n'est finalement pas mal du tout en fin de compte.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Un ami qui préfère garder l'anonymat pour des raisons bien compréhensibles, me signale ce document d'époque qui montre que les problèmes soulevés par la technicité du support des textes ne datent pas d'aujourd'hui...
http://www.youtube.com/watch?v=zfhemo6oeoQ
Oncle Joe
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Oncle Joe