De quoi la fantasy est-elle le nom?

[systar]

J'ai l'impression que les amateurs de Fantasy sont encore plus tortueux dans leurs raisonnements que les amateurs de SF, ce qui n'est pas peu dire... mais d'un autre côté, ils sont moins gênés par les confusions et contradictions... c'est peut-être un plus...
Oncle Joe

C'est que le lecteur de fantasy assume totalement d'être un métaphysicien.
Et de se laisser psychanalyser et par le roman de fantasy qu'il lit, et par le commentaire qui peut en être proposé!
Le fantasyste est un être de fusion, de conciliation.
Pas comme le science-fictionneux, sécessionniste, hargneux, méfiant...

[Roland C. Wagner]

Et l'été indien d'une paire de lunettes, combien de lecteurs arrivent-ils à croire que ça se voudrait le futur possible de notre monde ?

Oh, le coup bas!
On pourrait dire que c'est de la Fantasy d'honneur... non?
Oncle Joe

C'est l'horreur.

Pour le lecteur.

[Sarmate]

Le fantasyste est un être de fusion, de conciliation.

Très juste. Ca amalgame et ça encolle au syncrétisme, la fantasy !

[Lensman]

J'ai l'impression que les amateurs de Fantasy sont encore plus tortueux dans leurs raisonnements que les amateurs de SF, ce qui n'est pas peu dire... mais d'un autre côté, ils sont moins gênés par les confusions et contradictions... c'est peut-être un plus...
Oncle Joe

C'est que le lecteur de fantasy assume totalement d'être un métaphysicien.
Et de se laisser psychanalyser et par le roman de fantasy qu'il lit, et par le commentaire qui peut en être proposé!
Le fantasyste est un être de fusion, de conciliation.
Pas comme le science-fictionneux, sécessionniste, hargneux, méfiant...

... ça me plait... on revient à mes tentatives de catégorisations des genres basées sur l'état d'esprit des lecteurs...
Oncle Joe

[systar]

Quelques questions pour pinailler un peu, et ne pas les oublier, puisqu'elles ont surgi de nos discussions aujourd'hui:

- la fantasy: métaphysique immersive et intuitionniste (tendance Bergson) ou psychanalyse? est-ce conciliable?

- la psychanalyse est-elle ce qui se passe pendant la lecture, ou la méthode qui donne sens de manière privilégiée à une lecture de fantasy? L'objet de notre réflexion sur la fantasy, ou la méthode de notre réflexion? les deux à la fois? (mais alors: nous aurions un objet qui s'analyse lui-même??)

- si la fantasy est un espace transitionnel, quelle est la subjectivité première depuis laquelle il s'agit de négocier la mise en oeuvre d'une perception objective du monde?

- la magie occupe-t-elle structurellement, dans un récit de fantasy, le rôle qu'occupe la théorie (scientifique) dans la SF?

- et enfin: peut-on totalement concilier l'hypothèse d'une fantasy comme mise en images (dans la forme d'un monde) de la forme symbolique (un des éléments du "transcendantal impur" dont parlait Cassirer) qu'est le mythe, et l'hypothèse d'une fantasy comme mise en images (dans la forme d'un monde) d'événements psychiques de mon histoire consciente et consciente, ou de l'histoire collective que nous vivons?

[Roland C. Wagner]

- si la fantasy est un espace transitionnel, quelle est la subjectivité première depuis laquelle il s'agit de négocier la mise en oeuvre d'une perception objective du monde?

Traduction ?

[Mélanie]

- la psychanalyse est-elle ce qui se passe pendant la lecture, ou la méthode qui donne sens de manière privilégiée à une lecture de fantasy? L'objet de notre réflexion sur la fantasy, ou la méthode de notre réflexion? les deux à la fois? (mais alors: nous aurions un objet qui s'analyse lui-même??)

J'y vois plus un angle de lecture possible que l'objet même du genre.

[systar]

- si la fantasy est un espace transitionnel, quelle est la subjectivité première depuis laquelle il s'agit de négocier la mise en oeuvre d'une perception objective du monde?

Traduction ?

Oh, c'est Winnicott.

Un espace transitionnel, ça sert à sortir d'une existence totalement subjective, où maman n'est qu'une extension de moi, à une existence qui fait place à un rapport objectif aux choses (maman et le reste du monde extérieur sont distincts de moi).

Ma question était donc: est-ce que la fantasy m'aide réellement à assumer le sevrage, et à regarder "normalement" les choses comme extérieures à moi?

ça te va mieux, comme ça?

(ça découle de ce qu'a dit Sarmate plus haut)

[systar]

- la psychanalyse est-elle ce qui se passe pendant la lecture, ou la méthode qui donne sens de manière privilégiée à une lecture de fantasy? L'objet de notre réflexion sur la fantasy, ou la méthode de notre réflexion? les deux à la fois? (mais alors: nous aurions un objet qui s'analyse lui-même??)

J'y vois plus un angle de lecture possible que l'objet même du genre.

Mais nous avons eu les deux hypothèses qui se sont parfois croisées, confondues..., dans le fil de la discussion, d'où ma question

[Sarmate]

Pour ma part, je ne conçois absolument pas la fantasy comme une psychanalyse. Je trouve juste stimulant d'employer la psychanalyse comme outil d'analyse d'un objet littéraire (et culturel).

[Lensman]

Quelques questions pour pinailler un peu, et ne pas les oublier, puisqu'elles ont surgi de nos discussions aujourd'hui:

- la fantasy: métaphysique immersive et intuitionniste (tendance Bergson) ou psychanalyse? est-ce conciliable?

Si j'ai un conseil à donner aux amateurs, c'est d'éviter l'option Bergson, et d'opter plutôt pour la psychanalyse où, au moins, on peut arriver à parler de sexe...
Oncle Joe

[Aldaran]

(…) le conteur se montre un "sous-créateur" qui réussit. Il fabrique un Monde Secondaire dans lequel l'esprit peut entrer. A l'intérieur, tout ce qu'il relate est "vrai" : cela s'accorde avec les lois de ce monde. L'on y croit donc tant qu'on se trouve, pour ainsi dire, dedans. Dès qu'intervient l'incrédulité, le charme est rompu ; la magie, ou plutôt l'art, a échoué.

Ceci n'est-il jamais applicable à des romans de SF ?

[kibu]

Genre une autre planète ?

[Sarmate]

J'incline à penser que par Monde Secondaire, il faut entendre un univers autre que le nôtre. Une autre planète ou notre planète dans le futur restent notre monde, affecté d'un déplacement spatial ou temporel.

[Lensman]

(…) le conteur se montre un "sous-créateur" qui réussit. Il fabrique un Monde Secondaire dans lequel l'esprit peut entrer. A l'intérieur, tout ce qu'il relate est "vrai" : cela s'accorde avec les lois de ce monde. L'on y croit donc tant qu'on se trouve, pour ainsi dire, dedans. Dès qu'intervient l'incrédulité, le charme est rompu ; la magie, ou plutôt l'art, a échoué.

Ceci n'est-il jamais applicable à des romans de SF ?

Si, mais c'est fait "exprès", en ce sens que le lecteur est censé se dire: "Ah, c'était ça! j'ai bien marché!" (et non pas: "Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie? le bouquin ne tient pas debout!")
Enfin, en principe... il y a des auteurs moins doués que d'autres (en SF et en Fantasy) et des lecteurs pas toujours subtils (en SF et en Fantasy...).
Oncle Joe