Fabien Lyraud a écrit :On peut concevoir une littérature hybride mélant des morceaux de SF, de fantasy et de fantastique. Il suffit simplement de mélanger les jouets et de les mettre en scène correctement.
Je ne vois pas vraiment la différence entre la fantasy et le fantastique, de toute façon, à part pour la mise en scène et en situation. Dès lors qu'on fait du fantastique assumé, ça devient de la fantasy, et quand on rend la fantasy rare et troublante, ça devient du fantastique.
Et pour ce qui est de mélanger SF et fantasy, on peut le faire nominalement, faire se rencontrer un robot et des elfes, transformer un vaisseau spatial en épée magique, mais il s'agit soit de fantasy présentant des objets nommés en référence à la science-fiction, soit de science-fiction dans laquelle on appelle magie des phénomènes réguliers et régulables.
edit : ça peut aussi être du "post-genre", mais alors c'est foncièrement parodique et ne concerne plus un rapport à la réalité, mais simplement à la littérature.
Le cas de Moorcock est particulièrement intéressant ici : il joue dans son mutlivers avec les différentes approches ontologiques, mais foncièrement son cadre de référence me paraît être la fantasy. Hawkmoon, Jerry Cornelius, les danseurs de la fin des temps utilisent une "science" obscure, qu'ils ne comprennent ni ne maîtrisent.
L'opposition entre Loi et Chaos est une fausse opposition, à ce compte. Tous ces principes sont magiques, mais la Loi consiste à imposer des conventions et réguler à tout prix les phénomènes (preuve que cette régulation ne se fait pas par elle-même, ce qui est le principe de la physique) tandis que le chaos essaie de multiplier les exceptions, jusqu'à faire en sorte qu'aucune répétition ne soit possible.