Oui, mais là, je parle d'un investissement très fort, dont on a très souvent des témoignages chez les auteurs de SF eux-mêmes.C'est un rituel: "J'ai découvert la SF à l'âge de 6 ans en lisant les aventures de Fripounet chez les Martiens". Il y a des contre-exemples, mais encore une fois, les exemples, eux, sont en nombre écrasant. Et ces lecteurs et auteurs ont une tendance très forte aussi à se réunir, à se rencontrer, à échanger, d'une manière parfois caricaturale pour certains (les conventions, souvent raillées, même dans le milieu). Une volonté aussi, furieuse chez certains, d'écrire et réécrire l'histoire du genre.silramil a écrit :intuitivement, j'aurais tendance à dire que les autres littératures font l'objet de ce type d'apprentissage également, mais que c'est un cercle vicieux, ou vertueux. Si beaucoup de gens en lisent, ils vont inciter leurs enfants à en lire, sinon, non.Lensman a écrit : Mais ça, pour le gros des lecteurs, et pour la critique en général, ça n'arrive pas.
Voilà un aspect non négligeable du problème: cette littérature demanderait un apprentissage considérable (et subi avec joie...), et ne pourrait donc toucher qu'une frange particulière du public.
Je ne connais pas beaucoup de cas de gens qui se mettent à lire un genre à partir de l'âge adulte.
Je sais bien qu'on pourra trouver certains de ces facteurs et comportements ailleurs, mais en SF, ça prend des proportions que je crois unique dans le monde de la culture. Et ce, avec un "déni" critique (apparemment).
On est tout de même dans un phénomène sociologique, et je pense que ceux de l'extérieur nous regardent souvent bizarrement, à cause de ça (ils ne savent pas ce qu'ils perdent... hé hé!)
Oncle Joe