Lem a écrit :Lensman a écrit :Les littéraires(…) sont juges et partis dans cette description...
Ça s'appelle le pouvoir.
Oui... le pouvoir dans leur cercle. D'autres cercles se sont formés, se forment.
C'est une constatation banale, déjà faite plusieurs fois sur le fil, mais la SF est assez souvent lue par des gens ayant un cursus scientifique ou technique, en tout cas peu littéraire (je grossis le trait, bien sûr) qui considèrent la "grande" littérature (Joyce et cie) d'assez loin. Il n'y a aucun mépris de leur part, vis à vis la Littérature avec un grand L, le plus souvent, mais ce n'est pas non plus pour eux un objet d'adulation (ils l'admirent de loin). Disons le crument, le style, ils n'y font souvent pas très attention de manière consciente (ce sont des lecteurs de traductions qui valent souvent... hum... ce qu'elles valent), ils n'ont pas une approche tellement "raffinée" de la littérature à ce niveau. D'ailleurs, ces lecteurs de SF, le plus souvent, ne s'offusquent pas plus que ça quand d'autres leurs disent: "ton truc est mal écrit...", ils en tirent juste la conclusions que, la SF, c'est pas le truc de ces "autres".
Tout ceci est très banal, mais pèse beaucoup. Et comme beaucoup de choses banales, nous oublions leur poids.
La SF n'est pas tellement un littérature du raffinement littéraire. Elle peut évidemment l'être, ponctuellement, mais ce n'est pas si fondamental. C'est par contre une littérature d'un grand investissement affectif et ludique.
Quand on dit ça, on est en porte à faux avec la notion même de littérature, et les critiques "prescripteurs" ont une moue de mépris, un geste de rejet. Admettre une littérature "non littéraire"! Ils se feront tailler en pièces sur place plutôt que de céder, et au fond, ils auront bien raison. Il ne s'agit pas du même type de culture.
Attention aux représentations biaisées que l'on peut se faire, au travers d'un tout petit milieu, d'un mico-milieu de gens qui apprécient la SF ET ont un intérêt puissant pour la Littérature (Joyce et toutes ces choses). Je ne suis nullement certain qu'ils soient représentatifs de grand chose à part d'eux-mêmes (c'est déjà ça, et c'est une excellente chose, par ailleurs).
Oncle Joe