qui ça ?Roland C. Wagner a écrit :Plus de 130 pages et l'on ne sait toujours pas si Lovecraft...
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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Hé hé! C'est génial!!!Lem a écrit :Spécial dédicace pour l'Oncle du vendredi matin : Maurice Renard n'était pas Hugo Gernsback et le roman scientifique pas tout à fait la science-fiction mais ça s'est joué à pas grand-chose.
On comprend pourquoi les gamins t'écoutent quand tu sors des théories curieuses...
Oncle Joe
PS: en lisant l'intrépide brigade, je m'étais fait une réflexion, sur l'utilisation qui y est faite, de manière astucieuse et extrêmement drôle, d'éléments disparates qui ne sont pas du tout, et ne seront jamais de la même sphère (inutile d'essayer de me prouver le contraire: c'est sans espoir...). Par exemple, quand on trouve la Métamorphose de Kafka, avec le Nyctalope, ou le golem avec un personnage à la Wells (le nouvel accélérateur). Cela fait une bonne partie du charme du récit. En même temps, ce qui est plus démoralisant quelque part, c'est que cela confirme bien, en passant, le problème de la SF européenne, qui n'arrive pas à exister (j'y vais à la hache, mais c'est ce qui marche!), et que les scénaristes soient obligés de faire appel à des courants qui n'ont rien à voir (comme si on puisait les références dans un vieux numéro foutraque d' 'Horizons du Fantastique" de la grande époque). Vieilles interrogations, passionnantes et énervantes (dans le bon sens de l'énervement: qui asticotent)
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d’OccamLensman a écrit :Je ne comprends pas... Pourrais-tu préciser ta pensée?Eons a écrit :Avec 133 pages de verbiage, on est loin du rasoir d'Occam...
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Où avais-je la tête!Eons a écrit :http://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d’OccamLensman a écrit :Je ne comprends pas... Pourrais-tu préciser ta pensée?Eons a écrit :Avec 133 pages de verbiage, on est loin du rasoir d'Occam...
Oncle Joe
Oncle Joe
Peut-être que la science-fiction originelle, celle de Gernsback, n'était au fond qu'une esthétique générale capable de faire croire que des œuvres aussi hétérogènes que celles d'Edgar Poe, Jules Verne, H. G. Wells et Edgar Rice Burroughs étaient une seule et même chose. C'est peut-être pour ça qu'elle est si difficile à définir. Les titres en relief, les slogans tapageurs, les couvertures de Paul, pourraient être l'essence même de la SF : une illusion d'optique qui a fini par se prendre au sérieux. La Brigade, c'est le même genre de dispositif (agrandir la couverture et savourer le titre en bas).Lensman a écrit :l'utilisation d'éléments disparates qui ne sont pas du tout, et ne seront jamais de la même sphère
Il y a sans doute une analogie dans la mise en place formelle (surtout quand la mise en place est effectuée par quelqu'un qui connaît la science-fiction...). Mais Gernsback avait des idées très précises sur ce qu'il voulait réaliser et sur ce qui l'intéressait dans les textes disparates en question. Et ce qui s'est développé ensuite, justement, a pris ses distances avec les textes en question (d'où mon radicalisme concernant l'emploi du terme "science-fiction"). Après, de l'eau a coulé sous les ponts depuis son époque, et des tas de ramifications se sont développées, parfois sans grand rapport avec ses projets. Mais si on veut être un peu sérieux, il n'est pas possible de faire l'économie de sa démarche, et de ne voir ça que comme une espèce de catalogue pittoresque un peu farfelu qui donne des idées. Cela, c'est une démarche artistique et créatrice, c'est beau et c'est bien. Mais ça ne nous aidera pas à comprendre le phénomène de la naissance et du développement de la SF.Lem a écrit :Peut-être que la science-fiction originelle, celle de Gernsback, n'était au fond qu'une esthétique générale capable de faire croire que des œuvres aussi hétérogènes que celles d'Edgar Poe, Jules Verne, H. G. Wells et Edgar Rice Burroughs étaient une seule et même chose. C'est peut-être pour ça qu'elle est si difficile à définir. Les titres en relief, les slogans tapageurs, les couvertures de Paul, pourraient être l'essence même de la SF : une illusion d'optique qui a fini par se prendre au sérieux. La Brigade, c'est le même genre de dispositif (agrandir la couverture et savourer le titre en bas).Lensman a écrit :l'utilisation d'éléments disparates qui ne sont pas du tout, et ne seront jamais de la même sphère
Comment dire? L'équipe de la "Brigade" n'est pas DU TOUT dans le même esprit que Gernsback...(personne ne lui demande, d'ailleurs!!!)
Oncle Joe
Hé non. Mais on a une bonne strat sur les adds, avec deux paloufs en stuff blocage, et mass AE.marypop a écrit :C'est vrai quoi ! Ce suspense est insoutenableMatthieu a écrit :Alors, vous l'avez down ?Erion a écrit :Pendant ce temps, je vais wiper pendant une heure sur Anub'arak, en espérant passer en P3.
Sinon, je remarque :
etsystar a écrit : Attention, Erion, à P4, je crois que tu deviens inapte à enseigner...
Soit pour l'un comme pour l'autre, une manière de considérer ma phrase soit comme un propos de décérébré (allusion aux réformés P4), soit comme quelque chose de ridicule. Alors que, pour ceux qui connaissent World of Warcraft, c'est une phrase plutôt claire quand on a le contexte.Lem a écrit : Ne soyons pas trop sévère. Il essaie de produire un concept tranchant.
En réalité, cette forme de critique que vous constatez vis-à-vis de la SF, à travers les accusations de "décérébrés" ou "ridicule", vous êtes capable de la reproduire sans réfléchir face à ce que par ignorance ou manque de curiosité vous ne comprenez pas. Pas la peine d'invoquer la métaphysique, il s'agit juste d'une réaction psychologique basique.
La même qu'aurait un critique de littérature général face aux couvertures des pulps, ou qui serait tombé par hasard en plein milieu de technoblabla à la Star Trek. Dans le vocabulaire warcraftien que j'ai utilisé (et qui est simple, j'ai pas sorti les phrases les plus alambiquées qui font plus penser à un croisement furieux entre un expert comptable et un physicien fou), il n'y a pas d'objet métaphysique réifié, et pourtant vous avez produit la forme de déni que vous reprochez aux critiques de littérature générale.
Juste un réflexe vis-à-vis d'éléments dont on ne maîtrise pas toutes les composantes et le contexte.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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L'exemple d'Erion, bien qu'un poil démonstratif (nos camarades sont certainement moins ignares que moi en matière de jeu...) est très juste.
Il montre l'extrême difficulté que la critique "sérieuse" a pour gérer des phénomènes culturels qui nécessitent un apprentissage, une approche "experte".
Il me semble que c'est clairement le cas pour la SF en littérature. C'est évidement moins flagrant qu'avec les jeux, mais c'est au fond du même ordre. Cela ne peut pas être de la "grande" littérature, et ils ont d'ailleurs raison. Cet aspect des choses explique de manière suffisante ce que l'on appelle le déni.
Après, ça n'empêche pas de s'intéresser à d'autres aspects...
Oncle Joe
Il montre l'extrême difficulté que la critique "sérieuse" a pour gérer des phénomènes culturels qui nécessitent un apprentissage, une approche "experte".
Il me semble que c'est clairement le cas pour la SF en littérature. C'est évidement moins flagrant qu'avec les jeux, mais c'est au fond du même ordre. Cela ne peut pas être de la "grande" littérature, et ils ont d'ailleurs raison. Cet aspect des choses explique de manière suffisante ce que l'on appelle le déni.
Après, ça n'empêche pas de s'intéresser à d'autres aspects...
Oncle Joe
Et essayer de faire passer World of Warcraft comme une occupation normale digne d'intérêt est aussi peine perdue que de faire accepter la science-fiction ou le manga. Tant qu'à faire, autant cumuler.Erion a écrit : Soit pour l'un comme pour l'autre, une manière de considérer ma phrase soit comme un propos de décérébré (allusion aux réformés P4), soit comme quelque chose de ridicule. Alors que, pour ceux qui connaissent World of Warcraft, c'est une phrase plutôt claire quand on a le contexte.
En réalité, cette forme de critique que vous constatez vis-à-vis de la SF, à travers les accusations de "décérébrés" ou "ridicule", vous êtes capable de la reproduire sans réfléchir face à ce que par ignorance ou manque de curiosité vous ne comprenez pas. Pas la peine d'invoquer la métaphysique, il s'agit juste d'une réaction psychologique basique.
Il y a moyen d'avoir une réflexion métaphysique sur WoW.
Le dualisme est un fait établit, entre le personnage et l'entité mythique appelée joueur. La preuve en est la relation entre certains personnages, jamais présent simultanément, qui prétendent être différents aspects de la même personne au point de faire preuve entre eux d'un altruisme total.
La pluralité des mondes est prouvée, il est possible de rencontrer leurs habitants sur les champs de batailles. Sans compter que certains personnages prétendent venir d'un autre monde, au delà même de la portée du corps de bataille.
Par contre d'autres théories métaphysiques sont quasi-religieuses. Comme l'idée que les joueurs eux même sont des sortes de personnages dans un monde en 3D idéal, aux graphismes parfaits et surtout sans lag. Qui peut croire à de telle fadaises ? Sans lag...
Modifié en dernier par Matthieu le ven. déc. 04, 2009 2:16 pm, modifié 1 fois.
Oncle, soyons sérieux.Lensman a écrit :l'extrême difficulté que la critique "sérieuse" a pour gérer des phénomènes culturels qui nécessitent un apprentissage, une approche "experte".
Il me semble que c'est clairement le cas pour la SF en littérature.
C'est le cas pour tout.
Cinq minutes de prospection sur le net (blogs, forums, articles, fiches de lecture amazon, etc) :
Tout part d'un constat simple : les conférences faisant intervenir des scientifiques sont souvent incompréhensibles pour le grand public. Or, les questions qui y sont abordées concernent tout le monde. Depuis leur instauration, les entretiens sciences et éthique se font fort d'inclure les "néophytes" dans un débat. Dans ces conditions, les questions posées aux scientifiques ne sont plus simplement d'ordre technique, mais font intervenir d'autres notions avec lesquelles ils ne sont pas nécessairement habitués à jongler.
L'économie, c'est trop compliqué. Ou, pour être plus précis, elle est trop souvent racontée de manière incompréhensible
Mais toute la littérature est incompréhensible sans références biblique. Et la pensée occidentale est incompréhensible aussi !
c'est vrai que plusieurs philosophes sont complètement incompréhensibles (je pense entre autres à Heidegger). Il est peu plaisant de lire une oeuvre dont le propos est obscur et dont on "croit" en saisir le sens qui s'avère en vérité incompréhensible...
Il faut savoir que les hommes politiques ont fait tous ou presque de hautes études, et certains mots employés sont quelquefois difficile à comprendre pour le citoyen lamda, mais il existe des dictionnaires... Ceci dit certains discours sont fait pour "noyer le poisson ». La meilleure preuve c'est que l'on nous fait de belles promesses pour calmer le jeu, et ensuite , rien ne se fait ou si peu. Mais il n'y a pas que les hommes politiques qui sont souvent incompréhensibles, prenez les toubibs, les chirurgiens quand ils vous expliquent quelque chose, Hein? Cela fait sérieux et professionnel et cela flatte l'égo.
Tout simplement le meilleur ouvrage de cuisine existant. Rien a dire, il est parfait! Pas de recettes de 3 pages, pas de termes incompréhensibles, la cuillere d'argent est abordable a tout un chacun.
C'est toi qui n'est pas sérieux. Tu sais très bien que la SF demande un apprentissage qui se fait gamin, qu'il n'y a pas de solution de continuité entre les petits formats "Jet Logan" et les romans les plus sophistiqués de Iain Banks, dans l'esprit du lecteur de SF.Lem a écrit :Oncle, soyons sérieux.Lensman a écrit :l'extrême difficulté que la critique "sérieuse" a pour gérer des phénomènes culturels qui nécessitent un apprentissage, une approche "experte".
Il me semble que c'est clairement le cas pour la SF en littérature.
C'est le cas pour tout.
Tu ne m'as pas donné ton impression sur le problème de la prise en compte de l'aspect "enfantin" et "populaire" par la critique "sérieuse". D'après moi, c'est simple, elle ne PEUT PAS le prendre en compte, cela va contre la façon même dont est structurées la critique, de ce qu'est son appréhension d'une œuvre. Or, je vais me répéter, mais si tu vires de la SF française le Fleuve Noir Anticiaption, regarde à quoi ça ressemble.
Oncle Joe
Pourtant, l'exemple est clair. Et ce n'est pas parce que les remarques étaient au second degré que cela change les choses.Lem a écrit :Seul Roland C. Wagner A Droit Au Deuxième Degré.Erion a écrit :En réalité, cette forme de critique que vous constatez vis-à-vis de la SF, à travers les accusations de "décérébrés" ou "ridicule", vous êtes capable de la reproduire sans réfléchir
Oncle Joe