Tu as raison, c'est ça le plus frustrant. C'est qu'on sent qu'il y a derrière un imaginaire qui ne demande qu'à explser, qu'à prendre corps. C'est la même chose avec La couleur de la faim. C'est sympa, c'est bariolé, on aimerait en avoir plus et... rien...Transhumain a écrit :Je reste pourtant persuadé que s'il se lâchait vraiment, s'il lâchait la bride à son imagination, s'il mettait son style et son inventivité au service d'un récit plus âpre, il pourrait frapper très fort. Ca fait beaucoup de si. Je n'y crois plus. Nous verrons.
Premier Johan Heliot et premiers enchantements
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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Mais je ne suis pas sûr qu'il n'est d'autre ambition que de se faire plaisir.
C'est ce qui est dommage d'ailleurs. Il a un talent naturel, sans se forcer. Mais est-ce qu'il a vraiment envie de se colleter à bras le corps avec son imaginaire.
J'avais pourtant cette impression avec la Harpe des Etoiles, qui affichaient tout de même certaines ambitions. Mais le sujet étaient, il est vrai casse-gueule.
C'est ce qui est dommage d'ailleurs. Il a un talent naturel, sans se forcer. Mais est-ce qu'il a vraiment envie de se colleter à bras le corps avec son imaginaire.
J'avais pourtant cette impression avec la Harpe des Etoiles, qui affichaient tout de même certaines ambitions. Mais le sujet étaient, il est vrai casse-gueule.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Eric
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Oui, mais est-ce que ce n'est pas suivre la voie de la facilité ? Je veux dire par là qu'écrire du pulp quand on est Alexis Aubenque, c'est normal, c'est tout ce qu'il peut se permettre de faire (et encore assez mal).
Quand on est Johann Héliot, ça devient du gâchis.
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"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Tout dépend de son ambition. Si celle-ci se cantonne au pulp, l'objectif est atteint. Et puis, le pulp c'est aussi un métier. Je suis toujours étonné de voir ce réflexe de snobisme de certains lecteurs de SF devant l'aspect populaire de leur littérature de prédilection, réflexe que par ailleurs, ils s'empressent de dénoncer quand ils en sont les victimes. Enfin, je dis ça sans faire de procès d'intention à personne.Oui, mais est-ce que ce n'est pas suivre la voie de la facilité ?
Personnellement, tout ce que je vois dans ce thread, ce sont des gens qui aimeraient lire des romans écrits avec une autre ambition (un peu comme lorsque certains ont lu dans La Lune seule le sait, un roman politique...). Il y a comme un malentendu, non ?
PS : Führer Prime Time est quand même un beau raté. Pas assez mordant, pas assez politique.
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Ben, c'est simplement qu'on sent derrière qu'il y a de la matière pour donner une autre ampleur à ses romans (pas tous, pas tous).kibu a écrit : Personnellement, tout ce que je vois dans ce thread, ce sont des gens qui aimeraient lire des romans écrits avec une autre ambition (un peu comme lorsque certains ont lu dans La Lune seule le sait, un roman politique...). Il y a comme un malentendu, non ?
Pour certains auteurs, faire du léger/facile à lire/juste sympa, c'est très bien. Ils remplissent leur cahier des charges, tu passes un bon moment et jamais tu te dis que ben, avec un peu plus de ceci ou de cela, on aurait un excellent roman au lieu d'un truc sympa. Mais c'est justement la réflexion qu'on se fait avec Heliot. La Couleur de la faim c'est sympa. Mais en le lisant, c'est dommage que ce soit "juste" sympa. Parce qu'on sent qu'il a le talent pour aller plus loin.
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Perso, j'aime bien le pulp. D'accord avec toi kibu, il ne faut pas renier d'où vient notre genre de prédilection. Seulement on en arrive maintenant à apprécier du pulp de luxe écrit par des auteurs qui peuvent faire mieux. Le cas de la plage de verre de Banks rentre pour moi dans cette catégorie.
Dans son cas c'est du foutage de gueule, dans celui de Héliot, je persiste, c'est du gâchis.
Dans son cas c'est du foutage de gueule, dans celui de Héliot, je persiste, c'est du gâchis.
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D’accord avec Kibu, aussi, et même un peu plus, en tant que Vieux
, je suis un lecteur très traditionnel, avec une nostalgie de l’age d’or que j’assume très bien !
Le rejet des Pulps a l’intérieur même de la SF est pour moi de même nature que le rejet de toute la SF du point de vue de la littérature général.
Aujourd’hui la SF se veut plus « littéraire », c’est a dire qu’elle porte une plus grande attention a la psychologie, aux relations entre les personnages, a la pertinence des développements sociaux et politiques, a la forme et au style. OK c’est très bien pour faire un bon roman, mais pour faire un bon livre de SF, cela n’est – pour moi - ni suffisant, ni même nécessaire. De mon point de vue le jugement que je porte sur un roman de SF n’est pas strictement littéraire et donc les qualités strictement littéraires, s’ils sont un plus, ne sont pas obligatoires.
Il y a dans la SF quelque chose d’indéfinissable de beaucoup plus viscérale, qui sort du domaine même de la littérature et qui est l’une des raisons de l’attraction quelle exerce sur ses lecteurs, mais aussi l’une des raisons de son rejet de la littérature général.

Le rejet des Pulps a l’intérieur même de la SF est pour moi de même nature que le rejet de toute la SF du point de vue de la littérature général.
Aujourd’hui la SF se veut plus « littéraire », c’est a dire qu’elle porte une plus grande attention a la psychologie, aux relations entre les personnages, a la pertinence des développements sociaux et politiques, a la forme et au style. OK c’est très bien pour faire un bon roman, mais pour faire un bon livre de SF, cela n’est – pour moi - ni suffisant, ni même nécessaire. De mon point de vue le jugement que je porte sur un roman de SF n’est pas strictement littéraire et donc les qualités strictement littéraires, s’ils sont un plus, ne sont pas obligatoires.
Il y a dans la SF quelque chose d’indéfinissable de beaucoup plus viscérale, qui sort du domaine même de la littérature et qui est l’une des raisons de l’attraction quelle exerce sur ses lecteurs, mais aussi l’une des raisons de son rejet de la littérature général.
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Je suis en train de lire l'antho de Lehman qui paraît chez Omnibus sur l'Âge d'or de la SF française, et il m'apparaît que le terme de pulp est largement en train d'être galvaudé.
Quand on lit La Lune seule le sait, excusez-moi, mais on est très loin d'un pulp. Certes il en reprend les codes, tout comme il reprend les codes du feuilleton, mais c'est au contraire un roman très actuel (pour faire mode je serais même tenté de dire post-moderne).
Il me semble qu'il ne faut pas confondre travail dans le sens de la pente et affiliation à un genre défunt.
Quand on lit La Lune seule le sait, excusez-moi, mais on est très loin d'un pulp. Certes il en reprend les codes, tout comme il reprend les codes du feuilleton, mais c'est au contraire un roman très actuel (pour faire mode je serais même tenté de dire post-moderne).
Il me semble qu'il ne faut pas confondre travail dans le sens de la pente et affiliation à un genre défunt.
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Johan Heliot à propos de son roman La lune seul le sait et de sa suite m'a répondu la chose suivante :
Maintenant, je veux bien savoir pourquoi tu juges ce roman très actuel ?
Simple curiosité, bien entendu.
Désolé, je n'avais pas pensé à roman post-moderne mais je ne suis pas très mode non plus.Question : Pour terminer, jouons à un jeu. Quel terme vous conviendrait s'il vous fallait classifier ces deux romans mentionnés ci-dessus. Steampunk, Steampulp, Elseworlds, Science Fiction à rebours, Rétro-Fiction, pastiche punk ou tout autre nom ?
Réponse : J'aime beaucoup Steampulp - j'aimerais l'avoir inventé ! -, parce qu'il dit tout... Les auteurs de pulp magazine racontaient des histoires, et basta... On monte dans le vaisseau, il décolle et c'est parti. Tout le reste n'est que littérature !
Maintenant, je veux bien savoir pourquoi tu juges ce roman très actuel ?
Simple curiosité, bien entendu.
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Le pulp c'est aussi un mode narratif bien paticulier. C'est un peu comme le vaudeville au théâtre. Un gentil, un ou des méchants, une belle un peu gourdasse sur les bords, et plein de sous-titres partout, sur le mode de l'explication lourdingue, genre :
"Clara cria "Au secours !"
Instantanément, John qui éprouvait pour la belle de tels sentiments qu'il se sentait d'attaque pour escalader le Kilimandjaro en claquettes, John donc, instantanément compris que Clara était en danger."
Trop fort John !
La Lune seule le sait, va tout de même un chouille plus loin que ça. Par contre, il joue avec ces codes, et même les intègre comme moteur de l'histoire.
Donc on n'est plus dans le pulp. Enfin... à mon avis.
"Clara cria "Au secours !"
Instantanément, John qui éprouvait pour la belle de tels sentiments qu'il se sentait d'attaque pour escalader le Kilimandjaro en claquettes, John donc, instantanément compris que Clara était en danger."
Trop fort John !
La Lune seule le sait, va tout de même un chouille plus loin que ça. Par contre, il joue avec ces codes, et même les intègre comme moteur de l'histoire.
Donc on n'est plus dans le pulp. Enfin... à mon avis.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Fred Combo
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Personnellement, je n'ai encore lu aucun livre de Johan Heliot, mais cette discussion me donne envie de le faire...
Pour mettre mon grain de sel dans le débat, je dirais qu'à mon avis, la grande différence entre la littérature pulp et la littérature plus... hummm... ambitieuse, c'est avant tout le FUN ! Il y a un plaisir viscéral, tripesque, dans la lecture d'un texte pulp, que l'on ne retrouve pas dans les autres oeuvres, dans lesquelles le plaisir que l'on en retire est plus cérébral.
C'est ce que semble vouloir dire J. Heliot quand il dit que :
)...
Pour mettre mon grain de sel dans le débat, je dirais qu'à mon avis, la grande différence entre la littérature pulp et la littérature plus... hummm... ambitieuse, c'est avant tout le FUN ! Il y a un plaisir viscéral, tripesque, dans la lecture d'un texte pulp, que l'on ne retrouve pas dans les autres oeuvres, dans lesquelles le plaisir que l'on en retire est plus cérébral.
C'est ce que semble vouloir dire J. Heliot quand il dit que :
C'est un peu le même genre de différence que l'on retrouve entre certains albums sophistiqués des Beach Boys et une galette, n'importe laquelle, par les Ramones (au hasardLes auteurs de pulp magazine racontaient des histoires, et basta...

Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
Sir Terry Pratchett
Sir Terry Pratchett