Puisque les (largement hypothétiques) angoisses wagnériennes ont été dissipées, en quoi le désir de remplacer les préjugés sur la SF par une représentation plus proche de la vérité pose-t-il problème ?Roland C. Wagner a écrit :En niant au passage le rôle central de la science-au-sens-large dans le genre ?Lem a écrit :Oui : déplacer le label de la catégorie des préjugés (sf = ridicule) vers celle des savoirs (sf = un certain état d'esprit).Don Lorenjy a écrit :Si je puis me permettre une simplification : la légitimation, c'est ce qui empêchera le grand public de dire "je n'aime pas la SF" alors qu'il ne sait pas ce que c'est.
En niant qu'il a été fondé aux États-Unis par Hugo Gernsback qui, le premier, lui a donné une histoire ?
En tordant l'expression "sense of wonder" jusqu'à la vider de toute signification ?
En effaçant plusieurs générations d'auteurs français qui ont fait la science-fiction ?
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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Donc, pour retendre le fil sur sa bobine…
Ah, c'est donc toi qui m'as piqué mon cerveau second!dracosolis a écrit :merde on a la même gorgeLensman a écrit :Perso, le Notre Club, il est toujours là, coincé dans ma gorge.Lem a écrit :Merci de cette analyse si fine de mes motivations.Erion a écrit :Ca, ca signifie que toi-même, tu as un problème avec le fait d'écrire de la SF. Je ne vois pas en quoi la légitimation par je-ne-sais-trop-quelle-puissance-magique y changera quoi que ce soit.
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Ben déjà juste comme ça
comment comptes-tu faire passer ça "dans l'air du temps" ?
parce que tes objectifs ok tu les as définis, mais si le moyen c'est le Notre Club and that's all, euh...
comment dire j'ai peur que ça leur en touche une sans faire bouger l'autre aux Grands Prescripteurs de la litt gen (dont l'existence reste à démontrer)
Ben déjà juste comme ça
comment comptes-tu faire passer ça "dans l'air du temps" ?
parce que tes objectifs ok tu les as définis, mais si le moyen c'est le Notre Club and that's all, euh...
comment dire j'ai peur que ça leur en touche une sans faire bouger l'autre aux Grands Prescripteurs de la litt gen (dont l'existence reste à démontrer)
je te le rends tout de suite, j'avais une addition à faireLensman a écrit : Ah, c'est donc toi qui m'as piqué mon cerveau second!
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bormandg a écrit :dracosolis a écrit :Lensman a écrit :Lem a écrit :Oui, il faudrait que tu la précises (Georges) parce qu'il y a plein de texte proto-SF populaire en France avant les deux guerres, lesquels ne risquaient pas de prendre leurs références chez Gernsback et Campbell...Erion a écrit :Ca, ca signifie que toi-
Dois-je rappeler mon idée qu'il y a plusieurs sortes de SF dont une sorte "littéraire" qui prend ses références chez Rosny Ainé etBarjavel, pas chez Gernsback et Campbell?
Et il y a des auteurs "littéraires" qui n'ont pas honte de se référer à la SF, comme Merle et Atwood?
Pas si simple...
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Modifié en dernier par Lensman le mer. déc. 16, 2009 3:36 pm, modifié 1 fois.
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Au DXM, alors, je ne supporte pas la codéine, ça me donne des démangeaisons.Lensman a écrit :Un peu de sirop pour la gorge, Roland? J'ai acheté un stock...Roland C. Wagner a écrit :Non.Lem a écrit :Puisque les (largement hypothétiques) angoisses wagnériennes ont été dissipées
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ben relis, L'île Mon Oncle, sans rire, c'est bâti comme un roman de sf ^^Lensman a écrit :C'est marrant... A l'école, on nous avait forcés à lire "L'île", et j'avais trouvé ça mortellement ennuyeux. Mais après, je me suis aperçu qu'il avait écrit de la SF comme monsieur Jourdain... c'était mieux...dracosolis a écrit : Draco-j'ai-tout-lu-merle-et-je-vous-emmerle
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Je me souviens que des gens s'entretuent pour des motifs idiots, mais ce n'est pas spécifique à la SF... quand ça me prendra (de relire, pas de m'entretuer...)dracosolis a écrit :ben relis, L'île Mon Oncle, sans rire, c'est bâti comme un roman de sf ^^Lensman a écrit :C'est marrant... A l'école, on nous avait forcés à lire "L'île", et j'avais trouvé ça mortellement ennuyeux. Mais après, je me suis aperçu qu'il avait écrit de la SF comme monsieur Jourdain... c'était mieux...dracosolis a écrit : Draco-j'ai-tout-lu-merle-et-je-vous-emmerle
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Si on considère la littérature comme un système, la SF est donc un sous système au sein du système littérature. Sauf que c'est plus compliqué. Le sous système SF appartien au sous système littérature de l'imaginaire qui lui même appartient au sous système littérature populaire.
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(Rêverie d'un écrivain désœuvré) : en écrivant une histoire de la science-fiction en France (et non : française) qui nous permette enfin d'échapper aux clichés et contre-vérités que condense l'article du Larousse cité plus haut, métaphore de la plupart des représentations ambiantes. Il n'existe ici qu'une seule Histoire (je ne parle pas d'encyclopédie ou de dictionnaire critique, comme ceux de Versins ou Van Herp), celle de Sadoul. Et ce n'est pas lui faire injure que de remarquer combien son plan est orienté :dracosolis a écrit :comment comptes-tu faire passer ça "dans l'air du temps" ?
Introduction
I. Le domaine anglo-saxon, 1911-1971 (230 pages)
II. Le domaine français, 1905-1972) (85 pages)
(Dans la première édition, celle d'Albin, mais la réédition chez Laffont ne modifie substantiellement ni la hiérarchie implicite du plan, ni la pagination relative des deux parties).
Ce n'est un mystère pour personne : Sadoul aimait les pulps. Il en possédait une collection quasi-complète qu'il a très largement utilisée dans son travail d'éditeur chez J'ai Lu. En tant que lecteur, je lui en suis toujours reconnaissant : j'ai adoré son Histoire, ses anthos Les Meilleurs récits et tous les classiques US qu'il a remis en circulation. Mais en tant qu'auteur et critique, je pense qu'il a créé du domaine une image préjudiciable. Dans son essai, il ne cite même pas l'article de Renard, par exemple (peut-être ne le connaissait-il pas ?) Pourtant, son chapitre "Fondation" ne concerne pas Amazing mais Modern Electrics et les pulps généralistes, Argosy, All-Story et les Munsey mag. Pourquoi choisir de voir la "fondation" de la SF en Amérique, dans des journaux où elle n'était pas définie en tant que genre, alors que cette définition existait en France depuis dix ans ? Par ailleurs, il suffit de scruter le catalogue J'ai Lu pour voir que si Sadoul s'est démené pour faire connaître les vieux pulpsters, il n'a réédité aucun des classiques français d'avant 1950 – à l'exception moyennement intéressante et significative de Paul d'Ivoi. Dans la mesure où la représentation "né aux USA" n'est pas présente chez Versins ou Van Herp, je pense que c'est bien chez Sadoul et les clichés qu'il a créés qu'il faut chercher la source d'articles erronés comme ceux du Larousse. Mettre à disposition une histoire plus proche de la vérité, c'est ouvrir la possibilité d'une correction à mon avis désirable.
Si j'avais à écrire une telle Histoire (de la science-fiction en France), j'opterais pour un plan de ce type :
I. Origines
1) La proto SF de la fin du XVIIIème siècle jusqu'au milieu du XIXème
2) 1ère interaction américaine : Poe
3) Verne
4) Cros, Villiers, Flammarion, Rosny et tout le courant non-vernien dans la furia de la fin du naturalisme
5) La grande interaction anglaise : Wells et son impact en France (avec une histoire détaillée de la protoSF anglaise depuis Frankenstein)
3) Naissance du merveilleux-scientifique et le premier âge d'or : 1900-1914
II. Le roman scientifique
1) 1918-1925 : Les difficultés et timidités thématiques de l'après-guerre
2) 1925-1935 : Le deuxième âge d'or (jusqu'aux Hypermondes de Messac)
3) La 2ème interaction américaine : une histoire détaillée de la SF US depuis Poe (O'Brien, Le movement de San-Francisco, Mitchell, les pulps généralistes, l'arrivée de Gernsback, Amazing) puis retour en France avec l'amitié Gernsback-Messac, mais aussi l'introduction de la BD US (en particulier Guy l'Eclair, LE modèle) et les premiers fans français, Bergier, Gallet et la tentative de magazine français: Conquêtes (1935-1939)
4) Fin brutale de l'interaction et la décennie de retard de la SFF (1939-1950)
III. La science-fiction
1. 3ème interaction américaine : l'âge d'or Campbellien découvert a posteriori par le public français (1938-1950)
2) Les premières revues et collections spécialisées, en soulignant l'importance des gens de l'avant-guerre dans cette re-fondation (Bergier, Gallet, Queneau, LeLyonnais, Vian) (1951-1965)
et ainsi de suite jusqu'à nos jours.
Cette histoire serait celle de la science-fiction telle qu'elle a été vécue ici. Elle intégrerait la multitude des influences qui l'ont façonnée, de ses moments de définition, de ses relations avec la Générale de Littérature, de ses difficultés, aussi. Au minimum, elle nous sortirait de la représentation "née en Amérique dans les années 20 et importée trente ans plus tard" qui nous plombe, à tous points de vue.
Modifié en dernier par Lem le mer. déc. 16, 2009 4:42 pm, modifié 2 fois.
Je ne vois pas trop ce que ça plombe, même dans ton optique de déni (puisqu'il y a déni depuis la fin du XIXe siècle, dans ton interprétation). Qu'importe l'origine américaine, anglaise ou française de la SF, dans ce problème?Lem a écrit : Au minimum, elle nous sortirait de la représentation "née en Amérique dans les années 20 et importée trente ans plus tard" qui nous plombe, à tous points de vue.
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