Du sense of wonder à la SF métaphysique
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- dracosolis
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- Roland C. Wagner
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Lem a écrit :Eh bien alors ? Où est le problème à vouloir rétablir cette histoire-là ?Roland C. Wagner a écrit :Lire dans le Clute & Nicholls l'article "Proto-SF", signé Brian Stableford — qui, c'est bien connu, est un ignare.

« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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Même les années soixante, ça chauffera déjà...MF a écrit :Vois tu, je me demande si la question n'est pas celle-là ? L'œuvre en lieu et place de la cause...Lensman a écrit :La bonne citation, ce serait plutôt quelque chose comme: Si c'est une œuvre...MF a écrit :Maintenant, si c'est pour une cause...
Si l'objectif est de contempler le passé et d'écrire une nouvelle belle et bonne histoire de la SF en trois périodes et un tombé, ça va finir par être dans les clous.
Si l'objectif est de promouvoir la science-fiction (quoi que puisse être ce Machin Indéfinissable Mais Que Nous Savons Tous Distinguer), je ne suis pas certain que nous ayons donné une bonne orientation à la flèche du temps.
Pas grave ; j'attendrais que l'histoire atteigne les années 70 pour recommencer à ricaner comme une hyène.
Avec mes copains Guy Costes et Philippe Gontier, on travaille jour et nuit (comme tu le vois) à une encyclopédie de la cora de langue FRANÇAISE (oui, Monsieur! et on en est fiers!). Mais on n'est pas complètement fous, non plus: elle démarre de je ne sais quelle vieille utopie obscure rédigée en français (dénichée par Guy) et va jusqu'à 1950. Après, on n'est pas fous! On tient à la vie, même vieux comme on est!
Oncle Joe
- dracosolis
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Pas lu.Roland C. Wagner a écrit :Lem a écrit :Eh bien alors ? Où est le problème à vouloir rétablir cette histoire-là ?Roland C. Wagner a écrit :Lire dans le Clute & Nicholls l'article "Proto-SF", signé Brian Stableford — qui, c'est bien connu, est un ignare.
Peux-tu développer stp ?
Cela va dans le même sens que GK ?
Si c'est le cas, raison de plus pour diffuser plus largement cette approche.
Si non, quels sont les contre-arguments ?
Parce que, encore une fois, je suis très séduit par ce que propose GK.
Ark ark ark. C'est la définition de Lagarde et Michard, ça. Qui s'asseoient des deux fesses sur Le roman de la rose (parce qu'il y a le mot "pute" dedans) et sur Gargantua (parce qu'il y a le mot "couille", et le mot "bite", et le mot "braquemard", et le mot "biroute" dedans.).Fabien Lyraud a écrit :Il faut aussi faire de l'histoire littéraire. Le roman fondateur de la littérature française c'est La Princesse de Clèves, un roman psychologique.
Pfft.
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- Roland C. Wagner
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C'est à lehman de développer, là.Bull a écrit :Pas lu.Roland C. Wagner a écrit :Lem a écrit :Eh bien alors ? Où est le problème à vouloir rétablir cette histoire-là ?Roland C. Wagner a écrit :Lire dans le Clute & Nicholls l'article "Proto-SF", signé Brian Stableford — qui, c'est bien connu, est un ignare.
Peux-tu développer stp ?
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- Roland C. Wagner
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Fais attention : il y a des mots qu'il ne faut pas employer sur ce forum, et les modérateurs veillent.Katioucha a écrit :Ark ark ark. C'est la définition de Lagarde et Michard, ça. Qui s'asseoient des deux fesses sur Le roman de la rose (parce qu'il y a le mot "pute" dedans) et sur Gargantua (parce qu'il y a le mot "couille", et le mot "bite", et le mot "braquemard", et le mot "biroute" dedans.).Fabien Lyraud a écrit :Il faut aussi faire de l'histoire littéraire. Le roman fondateur de la littérature française c'est La Princesse de Clèves, un roman psychologique.
Pfft.
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Cuisine? fromage? science-fiction? Je m'en fous d'être viré, tiens : science-fiction, science-fiction, science-fiction, science-fiction... Na!!!Roland C. Wagner a écrit :Fais attention : il y a des mots qu'il ne faut pas employer sur ce forum, et les modérateurs veillent.Katioucha a écrit :Ark ark ark. C'est la définition de Lagarde et Michard, ça. Qui s'asseoient des deux fesses sur Le roman de la rose (parce qu'il y a le mot "pute" dedans) et sur Gargantua (parce qu'il y a le mot "couille", et le mot "bite", et le mot "braquemard", et le mot "biroute" dedans.).Fabien Lyraud a écrit :Il faut aussi faire de l'histoire littéraire. Le roman fondateur de la littérature française c'est La Princesse de Clèves, un roman psychologique.
Pfft.
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Oncle Joe
- Thomas Geha
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ouais, j'ai toute la série !Lensman a écrit :Ah, c'est TOI, l'amateur?Thomas Geha a écrit :Moi j'avais un faible pour Johny Sopper, une série du... Fleuve Noir.Erion a écrit :Surtout que les meilleurs westerns, ils sont italiens.Lensman a écrit : Aucun! mais il est vrai que je ne suis pas très amateur de western...
90% des musiciens que j'écoute sont allemands, et tu penses bien que c'est pour ça que je pense que les compositeurs français ne savent pas composer de la bonne musique.
Oncle Joe
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Dans ma folie j'ai même retrouvé quelques vieux textes d'Hubbard parus dans les pulps consacrés aux westerns, juste pour voir comment il s'en sortait !
(pardon à tous pour ce HS qui s'est faufilé entre les haches de guerre métaphysiques)
EDIT : j'aimais bien certains des romans de l'auteur signés Christopher Stork, genre l'envers vaut l'endroit. Assez sympa.
Ben Lehman a déjà indiqué qu'il était d'accord avec GK.Roland C. Wagner a écrit :C'est à lehman de développer, là.Bull a écrit :Pas lu.Roland C. Wagner a écrit :Lem a écrit :Eh bien alors ? Où est le problème à vouloir rétablir cette histoire-là ?Roland C. Wagner a écrit :Lire dans le Clute & Nicholls l'article "Proto-SF", signé Brian Stableford — qui, c'est bien connu, est un ignare.
Peux-tu développer stp ?
Ta réaction par contre, j'y ai bien vu la violence contenue, mais je n'arrive toujours pas à savoir si tu es d'accord avec l'approche de GK ou pas.
J'ai cru deviner que tu étais contre. Mais si c'est le cas, ta seule contre-argumentation est une ref que je n'ai pas lu.
Donc, avis perso toujours, j'aimerai plutôt avoir ta propre contre-argumentation (basée ou non sur cette ref) qu'un développement de la part de quelqu'un ayant déjà indiqué que nous étions sur la même longueur d'onde.
Il y a longtemps que des érudits, des chercheurs et des passionnés divers ont identifié des "ancêtres" de la science-fiction, sans effet particulier sur la perception des textes contemporains, ou sur l'écriture des nouveaux textes.
Or, qu'est-ce que la lecture des textes de Renard, de Rosny ou de Spitz nous révèle sur l'écriture des romans de Carsac, de Wul, des Henneberg, ou de Sternberg, ou de Hougron, ou de Duits ?
Sans contester nécessairement les premier et deuxième moments d' "interaction" entre USA et France, au moment du troisième, quelque chose de nouveau s'est produit. Gernsback, puis Campbell, ne sont pas des inventeurs qui auraient théorisé un genre. La théorie est absolument inutile en la matière, et elle n'est que l'écume de la littérature, car elle ne fait que révéler un mouvement de fond dont elle ne participe qu'à peine.
Dans le cas des essais de Maurice Renard, il s'agit plutôt d'une bouteille à la mer, qui a sombré bien vite dans l'océan littéraire. Ce qu'on exhume un siècle plus tard n'est plus un message à déchiffrer, mais un simple témoignage d'une époque enfouie : ce n'est plus la carte de l'île au trésor, car il y a longtemps que cette île a été colonisée par d'autres.
De même, nous ne sommes plus les destinataires de ces textes, même si nous pouvons les lire et en tirer des remarques historiques. Cela dit, comme personne n'a reçu les propositions de Renard parmi les écrivains contemporains (Rosny disait que le merveilleux scientifique c'était le truc de Renard, et qu'il faisait autre chose, par ex.) on peut estimer qu'il n'y avait pas de vrai destinataire à l'époque non plus.
J'admets volontiers les étapes diverses, antérieures à la fixation de la science-fiction en littérature.
Mais ce qui a précédé la subculture, ce qui existait de manière éparse, répandu dans une poussière de publications vite oubliées ou dans des collections qui les publiaient de manière indifférenciée, n'a rien à voir avec les oeuvres publiées au sein d'une dynamique littéraire consciente d'elle-même, pleine d'auteurs désireux d'imiter, de dépasser, d'innover sans cesse dans une démarche qu'ils concevaient comme commune, car destinée à faire partie d'un continuum éditorial.
En des termes plus simples : avant qu'il y ait une édition de science-fiction susceptible de porter une masse de textes associés les uns avec les autres sous une même étiquette, il n'y avait pas de science-fiction.
Je ne dis pas que les textes antérieurs à ce fonctionnement critique n'ont pas d'intérêt en eux-même, mais simplement que leur étude n'apporte guère à la compréhension des textes de science-fiction, et de ce fait ne peuvent, au mieux, que laisser indifférent des prescripteurs désireux de comprendre la science-fiction actuelle, et au pire brouiller le message.
Alors, OK pour une telle histoire, qui s'annonce passionnante, mais je doute qu'elle ait la portée légitimante que Lem espère, pour une simple et bonne raison. On peut dire que Renard et Rosny ont fait de la science-fiction. On peut par conséquent faire en sorte que des gens reprennent cette affirmation, et parlent du premier essai de Renard comme d'un acte de naissance de la science-fiction en France. Mais si un prescripteur se met à lire les romans de Renard, et les rapproche de ce qui se fait en science-fiction en France depuis cinquante ans, il ne sera pas plus avancé pour légitimer la SF actuelle.
Or, qu'est-ce que la lecture des textes de Renard, de Rosny ou de Spitz nous révèle sur l'écriture des romans de Carsac, de Wul, des Henneberg, ou de Sternberg, ou de Hougron, ou de Duits ?
Sans contester nécessairement les premier et deuxième moments d' "interaction" entre USA et France, au moment du troisième, quelque chose de nouveau s'est produit. Gernsback, puis Campbell, ne sont pas des inventeurs qui auraient théorisé un genre. La théorie est absolument inutile en la matière, et elle n'est que l'écume de la littérature, car elle ne fait que révéler un mouvement de fond dont elle ne participe qu'à peine.
Dans le cas des essais de Maurice Renard, il s'agit plutôt d'une bouteille à la mer, qui a sombré bien vite dans l'océan littéraire. Ce qu'on exhume un siècle plus tard n'est plus un message à déchiffrer, mais un simple témoignage d'une époque enfouie : ce n'est plus la carte de l'île au trésor, car il y a longtemps que cette île a été colonisée par d'autres.
De même, nous ne sommes plus les destinataires de ces textes, même si nous pouvons les lire et en tirer des remarques historiques. Cela dit, comme personne n'a reçu les propositions de Renard parmi les écrivains contemporains (Rosny disait que le merveilleux scientifique c'était le truc de Renard, et qu'il faisait autre chose, par ex.) on peut estimer qu'il n'y avait pas de vrai destinataire à l'époque non plus.
J'admets volontiers les étapes diverses, antérieures à la fixation de la science-fiction en littérature.
Mais ce qui a précédé la subculture, ce qui existait de manière éparse, répandu dans une poussière de publications vite oubliées ou dans des collections qui les publiaient de manière indifférenciée, n'a rien à voir avec les oeuvres publiées au sein d'une dynamique littéraire consciente d'elle-même, pleine d'auteurs désireux d'imiter, de dépasser, d'innover sans cesse dans une démarche qu'ils concevaient comme commune, car destinée à faire partie d'un continuum éditorial.
En des termes plus simples : avant qu'il y ait une édition de science-fiction susceptible de porter une masse de textes associés les uns avec les autres sous une même étiquette, il n'y avait pas de science-fiction.
Je ne dis pas que les textes antérieurs à ce fonctionnement critique n'ont pas d'intérêt en eux-même, mais simplement que leur étude n'apporte guère à la compréhension des textes de science-fiction, et de ce fait ne peuvent, au mieux, que laisser indifférent des prescripteurs désireux de comprendre la science-fiction actuelle, et au pire brouiller le message.
Alors, OK pour une telle histoire, qui s'annonce passionnante, mais je doute qu'elle ait la portée légitimante que Lem espère, pour une simple et bonne raison. On peut dire que Renard et Rosny ont fait de la science-fiction. On peut par conséquent faire en sorte que des gens reprennent cette affirmation, et parlent du premier essai de Renard comme d'un acte de naissance de la science-fiction en France. Mais si un prescripteur se met à lire les romans de Renard, et les rapproche de ce qui se fait en science-fiction en France depuis cinquante ans, il ne sera pas plus avancé pour légitimer la SF actuelle.
Ah bon ? Je croyais pourtant avoir exprimé mon point de vue de façon assez exhaustive.Roland C. Wagner a écrit :C'est à lehman de développer, là.
1) J'aimerais renverser l'impression dominante et fausse que la SF est née en Amérique dans les années 20 et qu'elle a été importée ici, sur un terrain vierge, trente ans plus tard.
2) Pour ce faire, j'aimerais ("je rêve de", serait plus juste) écrire une histoire qui commence à la fin du XVIIIème siècle et montre combien la première théorisation de Renard en 1909 fut à la fois un aboutissement logique en regard de ce qui la précède (la SF archaïque et les débuts de la SF moderne avec Rosny et Wells) et un échec relatif en regard de ce qui la suit (les heurs et malheurs du genre ici jusqu'en 1950)
3) Tout en rendant pleine et entière justice à la SF américaine dans son développement qui ne me pose aucun problème par ailleurs. Voir mon plan posté plus haut.
Je suis donc tout à fait pour qu'on divulgue ce qui touche à la protosf, quelle qu'en soit la source. C'est pourquoi je t'ai posé la question quand tu as signalé Clute et Nicholls : "Où est le problème à vouloir rétablir cette histoire-là ?"
Et toi, tu voulais dire quoi avec ton smiley ?