c'est un bon plan... et il peut marcher si les prescripteurs (les petits gris qui nous gouvernent) n'aiment effectivement pas lire ce dont ils parlent.Lensman a écrit :Pour la légitimation, on peut partir de l'idée que les "prescripteurs" ne vont pas "lire" les textes: ce qui compte, c'est qu'ils CROIENT qu'il y a eu une grande SF française passée, qu'on ne lit plus, mais d'une grande qualité littéraire, et qui rend des points aux cow boys étrangers, vifs mais mal dégrossis...
Oncle Joe
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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Et depuis quand est-ce une raison pour ne pas continuer.dracosolis a écrit :"l'approche pertinente" est connue, tentée avec plus ou moins de bonheur, et n'a EU aucun effet sur les mundanes
Une manip, qui semble avoir été réalisé à chaque fois dans les mêmes conditions, peut après 100 échecs finir par marcher parce qu'enfin les paramètres adéquats ont été réunis.
Dans les essais précédents que tu cites (et que je ne connais pas), un outil de communication comme Internet existait ?
Des succès "populaires" incommensurable existaient au même moment (cinéma et livres) ?
Etc...
Qui sait ce qui peut faire marcher le schmilblick ?
Je continue donc à penser que diffuser largement et adéquatement l'approche de GK me semble une excellente idée.
C'est tout le problème : il faut payer pour voir. Il faut écrire la fameuse histoire.silramil a écrit :Je rectifie : au mieux, cette littérature pourra être partiellement exhumée et légitimée. Une telle légitimation n'aura aucun effet, à mon avis (mais je ne suis pas prescient), sur la légitimation (par ailleurs en cours) de la science-fiction.
Bull :
Je suis en général d'accord avec ce que dit GK. Je précisais simplement ma position, pour que mes postulats soient clairs.
En ce qui concerne la portée légitimante d'une croisade en histoire littéraire, je dirais que tous les avis se valent, malheureusement.
Ma conviction est que l'histoire littéraire s'écrit en grande partie par blocs formant sens. Et que la cohérence d'un bloc incluant Renard, Rosny et Spitz d'un côté, et Wul, Bordage et Ayerdhal de l'autre (pour ne prendre que quelques exemples), ne me paraît pas évidente du tout. Et que tous les efforts de relecture et de mise en avant des ancêtres oubliés n'y changeront rien.
Maintenant, je peux me tromper, et je suis prêt à discuter, avec l'esprit ouvert, d'une telle association. même si je ne changerai probablement pas de point de vue immédiatement, je suis avec attention les argumentations.
Je suis en général d'accord avec ce que dit GK. Je précisais simplement ma position, pour que mes postulats soient clairs.
En ce qui concerne la portée légitimante d'une croisade en histoire littéraire, je dirais que tous les avis se valent, malheureusement.
Ma conviction est que l'histoire littéraire s'écrit en grande partie par blocs formant sens. Et que la cohérence d'un bloc incluant Renard, Rosny et Spitz d'un côté, et Wul, Bordage et Ayerdhal de l'autre (pour ne prendre que quelques exemples), ne me paraît pas évidente du tout. Et que tous les efforts de relecture et de mise en avant des ancêtres oubliés n'y changeront rien.
Maintenant, je peux me tromper, et je suis prêt à discuter, avec l'esprit ouvert, d'une telle association. même si je ne changerai probablement pas de point de vue immédiatement, je suis avec attention les argumentations.
Une démarche, non scientifique j'en conviens, mais parfois pertinente, consiste à poser la question au schmilblick.Bull a écrit :Qui sait ce qui peut faire marcher le schmilblick ?
Évidemment, ça oblige à l'identifier
Et Guy Lux est, lui, bel et bien mort
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Et je le redis : je lirai cette histoire avec un grand plaisir.Lem a écrit :C'est tout le problème : il faut payer pour voir. Il faut écrire la fameuse histoire.silramil a écrit :Je rectifie : au mieux, cette littérature pourra être partiellement exhumée et légitimée. Une telle légitimation n'aura aucun effet, à mon avis (mais je ne suis pas prescient), sur la légitimation (par ailleurs en cours) de la science-fiction.
Tu ne joues pas assez au poker.Lem a écrit :C'est tout le problème : il faut payer pour voir. Il faut écrire la fameuse histoire.
Qui a les autres mains ?
Et, plus important, qui a la banque ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Pas d'accord sur les peintres. Atelier de Rembrandt ou élève de Rembrandt signifie que Rembrandt n'y a pas touché et ne l'a même peut-être jamais vu. Mais tous les grands peintres italiens de la Renaissance, à l'exception de quelques uns comme Vinci, et encore, travaillaient en atelier, qui servaient d'école et les généalogies artistiques sont bien connues. C'est également le cas pour les Flamands et beaucoup d'Espagnols. Ils faisaient l'esquisse et s'occupaient des personnages principaux ou des détails importants, laissant le reste aux petites mains qui sont parfois devenus de grandes signatures.Katioucha a écrit :Hem. Pas vraiment. On différencie nettement les tableaux de, mettons, Rembrandt de ceux de "l'atelier de Rembrandt" ou "un élève de Rembrandt". A l'époque comme aujourd'hui.Gérard Klein a écrit : Je plussoie transfiniment. Mais j'ajouterai ces précisions historiques. Le reproche fait à Dumas qui au fond travaille en atelier est daté à la fois par rapport au romantisme et à un point de vue bourgeois. Personne, durant les siècles antérieurs (et même au dix-neuvième), n'a reproché à d'immenses peintres de travailler en atelier et parfois de n'apporter qu'une touche finale ou qu'une direction de composition à la manière d'un metteur en scène.Si, d'innombrables lettres aux éditeurs leur proposant tel livre sur un sujet précis. Il y a eu des études sur ces écrivains de l'ombre qui vous mettent la larme à l'oeil.De même, le personnage de l'écrivain maudit est très étroitement circonscrit dans le temps. Des écrivains peu fortunés, voire pauvres, il y en a eu à toutes les époques. Ils se cherchaient alors et se trouvaient un protecteur riche et puissant (s'ils n'en trouvaient pas, on ne le saura jamais parce qu'ils n'ont rien laissé)
Pour les peintres, c'était plus difficile, vu le prix des pigments naturels.La silhouette du peintre maudit a été dessinée au pigment synthétique.
il y a cette monstrueuse rupture épistémologique qui envoie à la benne Dieu et tous ses saints, bouleverse les représentations mentales du temps et de la destinée, et (mais vraiment entre autres) arrache l'art des bras des mécènes fortunés, des murs des églises ou des chateaux, l'affranchit de la nécessité d'avoir une fin (morale) à sa finalité, avant de faire la peau à l'obligation de représenter le vrai, puis le beau, puis le bon, et c'est comme ça qu'on en arrive à des bruits de guitare électrique et à des tableaux qu'on sait même pas ce que ça représente.À partir de la fin du dix-huitième,
Limiter ça (bon, on appelle ça "la fin du Moyen Age", ou "la transposition de l'horizon d'attente depuis l'au delà jusqu'au sensible contemporain dans le psychisme de masse", ou "la naissance de l'homme moderne" ou "la plus grande révolution mentale depuis l'apparition du monolithe") à un romantisme bourgeois, oh, quand même...
Pour le reste, peinture ou livres, il faut avoir une clientèle solvable. Il y en a un peu avant la fin du 18°, en Flandre, puis en France et en Angleterre, d'où l'apparition des galeries (cf Watteau) mais ce sont déjà des riches bourgeois.
Mon immortalité est provisoire.
Et il va falloir faire passer Wull, Henneberg et Carsac pour de vrais écrivains, et ça, c'est pas gagné, à mon avis... Passe pour Sternberg (il a écrit autre chose que de la SF et à suffisamment fait le malin pour se faire remarquer) et Hougron (encore que ne suis pas sûr que sa réputation soit si considérable...)silramil a écrit :Et je le redis : je lirai cette histoire avec un grand plaisir.Lem a écrit :C'est tout le problème : il faut payer pour voir. Il faut écrire la fameuse histoire.silramil a écrit :Je rectifie : au mieux, cette littérature pourra être partiellement exhumée et légitimée. Une telle légitimation n'aura aucun effet, à mon avis (mais je ne suis pas prescient), sur la légitimation (par ailleurs en cours) de la science-fiction.
J'imagine le "prescripteur" en train de lire "La Plaie"... ça va décoiffer!
Oncle Joe
Aucun besoin de faire passer ces auteurs pour de vrais écrivains. Certains de leurs textes se défendent très bien et La Plaie en fait partie.Lensman a écrit :Et il va falloir faire passer Wull, Henneberg et Carsac pour de vrais écrivains, et ça, c'est pas gagné, à mon avis... Passe pour Sternberg (il a écrit autre chose que de la SF et à suffisamment fait le malin pour se faire remarquer) et Hougron (encore que ne suis pas sûr que sa réputation soit si considérable...)silramil a écrit :Et je le redis : je lirai cette histoire avec un grand plaisir.Lem a écrit :C'est tout le problème : il faut payer pour voir. Il faut écrire la fameuse histoire.silramil a écrit :Je rectifie : au mieux, cette littérature pourra être partiellement exhumée et légitimée. Une telle légitimation n'aura aucun effet, à mon avis (mais je ne suis pas prescient), sur la légitimation (par ailleurs en cours) de la science-fiction.
J'imagine le "prescripteur" en train de lire "La Plaie"... ça va décoiffer!
Oncle Joe
Le souci, à mon sens, est plutôt dans l'articulation entre ce qui fait qu'il est intéressant de lire Renard et ce qui fait qu'il est intéressant de lire Wul ou Henneberg.
"Vous avez aimé Le docteur Lerne ? lisez donc... hum, quoi, au juste?"
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Le proto-polar pourrait tout à fait revendiquer Œdipe (il y a meurtre et énigme, finalement résolue) et pas mal d'histoires comme celle des Atrides. D'ailleurs je crois que Boileau-Narcejac l'ont plus ou moins fait mais ma lecture est préhistorique.dracosolis a écrit : le polar, qui est respecté, n'a pas Lucien de samosate dans sa poche et il s'en sort très bien non ?
En cherchant bien, il y a aussi des trucs dans le Satyricon de Pétrone et peut-être même chez Apulée. Sans parler de toute la littérature populaire qui a disparu parce que surtout orale.
Sans négliger Crime et châtiment, mais là, on est dans le polar archaïque.
Ma bonne dame, les gens d'aujourd'hui n'ont plus aucune culture.
La généalogie des thèmes littéraires me semble une discipline trop négligée.
Mon immortalité est provisoire.
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Nous, nous avons le roman colonial, trop peu étudié.Lensman a écrit :Aucun! mais il est vrai que je ne suis pas très amateur de western...Lem a écrit :Le western a été (est peut-être encore) un genre littéraire important aux USA.Lensman a écrit :Mais à supposer (expérience de pensée) que la SF serait vraiment uniquement un genre d'importation, qu'est-ce que cal changerait? Quel est ce problème de "fausse image"?
En cherchant bien, on peut trouver quelques auteurs français de western (Pelot…). Mais l'idée qu'il puisse y avoir ici un courant profond, ancien, important et durable de ce genre littéraire est à peu près impossible à penser. La catégorie n'existe pas, tout simplement. Comment le pourrait-elle puisqu'il s'agit d'un truc américain ?
Et maintenant transpose à la SF et demande-toi en quoi sa perception "from USA only" nous pose problème.
90% des musiciens que j'écoute sont allemands, et tu penses bien que c'est pour ça que je pense que les compositeurs français ne savent pas composer de la bonne musique.
Oncle Joe
Tu n'écoutes jamais d'italiens? Attention aux additions de pourcentages. C'est comme pour les probabilités. On dépasse facilement l'unité.
Mon immortalité est provisoire.
Tu veux dire, qu'est-ce qui relie Renard à un "space opera" comme "La Plaie"?silramil a écrit :
Aucun besoin de faire passer ces auteurs pour de vrais écrivains. Certains de leurs textes se défendent très bien et La Plaie en fait partie.
Le souci, à mon sens, est plutôt dans l'articulation entre ce qui fait qu'il est intéressant de lire Renard et ce qui fait qu'il est intéressant de lire Wul ou Henneberg.
"Vous avez aimé Le docteur Lerne ? lisez donc... hum, quoi, au juste?"
Oncle Joe