Et quels sont, d'ailleurs, les arguments pour écarter Verne? De fait, non seulement Gernsback ne l'écarte pas, mais il en fait un emblème. Le paradoxe, il serait surtout... français. Et encore: les auteurs français de romans scientifiques qui se réclament de Verne à partir de la fin du XIXe siècle ne sont pas rares, c'est même une règle assez générale (voir tel numéro du "Rocambole"). Ce serait donc certains théoriciens français du genre qui l'en écarteraient? Ce serait un comble!Lensman a écrit :Lem a écrit :Il faut se méfier des effets créés par des fragments isolés. Il y a un raisonnement qui court tout le long du texte (un de ces jours, je vais le saisir en entier pour que tout le monde puisse le lire dans la continuité mais il est long !). Cela dit, tu n'as pas tort. Il y a tout un aspect de la SF telle que Gernsback la conçoit qui n'est pas dans Renard. Mais intuitivement, j'irais bien le chercher du côté de Verne justement. Renard prend grand soin (et Messac après lui) d'écarter Verne du "nouveau genre" alors que Gernsback, au contraire, l'intègre pleinement avec toute la technologie spéculative associée, à la fois plus clinquante, mais aussi plus susceptible de déboucher sur des textes actifs et non contemplatifs. La SF de l'ingénieur, quoi (la future hard science). Si cette représentation est juste, ce serait un étrange paradoxe : que la SF américaine ait acquis son caractère spécifique en intégrant le grand-père français qui embarrassait tout le monde ici.Lensman a écrit :Ce qui frappe, à relire l'extrait de Renard…
En passant, mais c'est un autre problème, il me semble, le discours critique mettant en avant la méfiance, voire l'hostilité de Verne vis à vis de la science (technoscience?) est un discours récent, à chaque fois qu'on faisait référence à lui, c'était comme chantre du progrès technologique..
La tête de Verne doit être sur le premier numéro de "Fiction" (ou le 2e, ou le 3e... et je pense qu'il est là pour attirer le lecteur potentiel de SF...). Il faut vraiment avoir l'esprit compliqué pour ne pas voir en Verne de la proto SF (mais si que proto...)
Oncle Joe