Esther
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Esther
Relative déception pour ce film dont on m'avait dit beaucoup de bien mais dont je ne sais pas trop que penser. J'ai eu l'impression tout du long que le film racontait trois histoires distinctes qui ne se rejoignaient jamais vraiment, pour donner un résultat pas inintéressant, mais bancal. Je suis prête à pardonner beaucoup de facilités à ce genre de films d'horreur/films à suspense quand ils reposent sur une base "réaliste" forte, et c'est le cas ici : la mise en place est remarquable de subtilité et de détails qui sonnent juste, dans la présentation de cette famille qui ne se remet pas de la perte d'un bébé. Une famille qui a ses failles sur lesquels va forcément jouer Esther, la "petite fille modèle" de plus en plus inquiétante qu'ils viennent d'adopter. Le film bascule alors dans quelque chose de très classique, dans la lignée de tout ce qui a pu se faire en matière d'histoires d'"enfants maléfiques", tout en restant assez prenant. Notamment grâce aux personnages qui sortent un peu du lot - j'ai particulièrement aimé le personnage de la petite Maxine, plutôt original dans ce genre d'histoires (de par son très jeune âge, et de par sa surdité sur laquelle joue une partie du film), et le rapport qu'elle noue avec Esther. On se dit qu'on a déjà vu tout ça, mais on marche.
Mais c'est la dernière partie qui laisse perplexe. Elle repose sur une idée assez gonflée, qui se perd au milieu d'une course-poursuite sans grand intérêt. Je veux bien reconnaître cela dit que je suis très mauvais public pour les sacro-saintes "confrontations finales" dans lesquelles tombe souvent ce genre d'histoires - personnellement, c'est souvent la mise en place qui me passionne le plus. On n'arrive pas à décider si la tournure que prend l'histoire est grotesque ou dérangeante, elle est les deux à la fois, et elle fait franchement regretter que cet aspect-là ne soit pas développé davantage. On sort du film en se disant qu'il aurait fallu plus de subtilité ou au contraire plus de grandiloquence, là où le film hésite entre plusieurs registres. Dommage. En empruntant des voies un peu moins rebattues, ça aurait pu donner quelque chose d'assez marquant. En l'état, ce n'est franchement pas inintéressant - les personnages y sont pour beaucoup - mais pas vraiment réussi non plus.
Mais c'est la dernière partie qui laisse perplexe. Elle repose sur une idée assez gonflée, qui se perd au milieu d'une course-poursuite sans grand intérêt. Je veux bien reconnaître cela dit que je suis très mauvais public pour les sacro-saintes "confrontations finales" dans lesquelles tombe souvent ce genre d'histoires - personnellement, c'est souvent la mise en place qui me passionne le plus. On n'arrive pas à décider si la tournure que prend l'histoire est grotesque ou dérangeante, elle est les deux à la fois, et elle fait franchement regretter que cet aspect-là ne soit pas développé davantage. On sort du film en se disant qu'il aurait fallu plus de subtilité ou au contraire plus de grandiloquence, là où le film hésite entre plusieurs registres. Dommage. En empruntant des voies un peu moins rebattues, ça aurait pu donner quelque chose d'assez marquant. En l'état, ce n'est franchement pas inintéressant - les personnages y sont pour beaucoup - mais pas vraiment réussi non plus.
- Lisore
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Hum... moi qui voulais aller le voir... tu m'as un peu refroidie, pour le coup.
J'ai une question, cependant : comment sont les jeunes acteurs ? Il y a souvent un problème de jeu avec les enfants acteurs, qui sont rarement bons (sauf exceptions remarquables) et je me demandais comme s'en sortait la petite fille qui joue Esther. Convaincante ou pas ?
J'ai une question, cependant : comment sont les jeunes acteurs ? Il y a souvent un problème de jeu avec les enfants acteurs, qui sont rarement bons (sauf exceptions remarquables) et je me demandais comme s'en sortait la petite fille qui joue Esther. Convaincante ou pas ?
...!
Elle joue un personnage décalé, et joue très bien ce décalage. Je ne peux pas t'en dire beaucoup plus. Sinon, les personnages des deux enfants de la famille sont assez réussis, loin des clichés habituels, surtout la petite fille sourde-muette dont je parlais plus haut.Lisore a écrit :J'ai une question, cependant : comment sont les jeunes acteurs ? Il y a souvent un problème de jeu avec les enfants acteurs, qui sont rarement bons (sauf exceptions remarquables) et je me demandais comme s'en sortait la petite fille qui joue Esther. Convaincante ou pas ?
Cela dit, j'ai eu des échos très positifs d'autres personnes qui ont été assez marquées par ce film, donc ne laisse pas mon avis te décourager. Je n'ai marché qu'à moitié, mais je ne regrette pas de l'avoir vu.
Vu aussi. L'ennui, c'est qu'une fois de plus, la réalisation (pourtant réussie côté atmosphère hivernale) fait tellement téléfilm, avec scope a l'appui, qu'on se demande pourquoi le voir en salles…
En effet, c'est juste le traitement des personnages qui fait qu'on s'accroche à une trame prévisible (l'un des personnages pourrait aussi bien porter un écriteau "première victime désignée !" au-dessus de la tête. Mais manifestement, on a au moins cherché à réaliser un film, pas juste une drouille de studio cynique conçue pour rapporter un max en première semaine avant d'être sabordée par le bouche à oreille.
Sinon, on le sait à Hollywood, tout orphelin est forcément à jeter du haut de la roche Tarpéienne, surtout s'il est d'origine métèque (on sait comment sont ces étrangers-pas-d'chez-nous) et, en plus,intelligent, ce qui est un signe certain que le MAL est en lui. Eugénisme pas mort.
Et encore un trait très actuel et politiquement correct :
SPOILER
Il semblerait que toute Hollywooderie mettant en scène une famille quelconque ait pour but ultime l'extermination du père et la reconstitution autour de la mère (fini le temps ou l'holocauste de l'élément perturbateur reconstituait la famille mononucléaire à la "Liaison Fatale") pour une faute quelconque ou perçue comme telle. Ou qu'il a fait il y a longtemps. Ou il y a pensé. Oh, puis ces mecs, de toute façon, faut tous les tuer. Tous les mêmes, toujours à faire des généralités…
En effet, c'est juste le traitement des personnages qui fait qu'on s'accroche à une trame prévisible (l'un des personnages pourrait aussi bien porter un écriteau "première victime désignée !" au-dessus de la tête. Mais manifestement, on a au moins cherché à réaliser un film, pas juste une drouille de studio cynique conçue pour rapporter un max en première semaine avant d'être sabordée par le bouche à oreille.
Sinon, on le sait à Hollywood, tout orphelin est forcément à jeter du haut de la roche Tarpéienne, surtout s'il est d'origine métèque (on sait comment sont ces étrangers-pas-d'chez-nous) et, en plus,intelligent, ce qui est un signe certain que le MAL est en lui. Eugénisme pas mort.
Et encore un trait très actuel et politiquement correct :
SPOILER
Il semblerait que toute Hollywooderie mettant en scène une famille quelconque ait pour but ultime l'extermination du père et la reconstitution autour de la mère (fini le temps ou l'holocauste de l'élément perturbateur reconstituait la famille mononucléaire à la "Liaison Fatale") pour une faute quelconque ou perçue comme telle. Ou qu'il a fait il y a longtemps. Ou il y a pensé. Oh, puis ces mecs, de toute façon, faut tous les tuer. Tous les mêmes, toujours à faire des généralités…
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"A trop vouloir rationaliser la création, on tue la création, on enfante l'uniformisation. La barbarie s'approche. — Jean-Jacques Beineix
"A trop vouloir rationaliser la création, on tue la création, on enfante l'uniformisation. La barbarie s'approche. — Jean-Jacques Beineix