Bien sûr, parce que c'est un point essentiel de la SF. Dans l'oreille interne, c'est le fait que ce soit possible un jour qui est important, le fait que ce soit dans un cadre contemporain, c'est pour introduire une proximité avec le lecteur, ou, plus exactement, parce que le fait de se projeter dans un futur plus éloigné n'apporte rien au problème soulevé par Silverberg.Lem a écrit :Oui, oui. C'est comme quand, devant les textes SF situés au présent, tu te demandes si on est bien sûr que les lecteurs les lisent comme situés dans le présent.Erion a écrit :[Des textes qui disent L'INVERSE.
Si tu enlèves cette dimension, alors ce n'est plus de la SF, mais du fantastique. Carrie, Charlie, Shining, que des individus avec des pouvoirs. Ce qui est intéressant de savoir, c'est de déterminer si ces oeuvres de King n'ont pas à voir avec la SF, et en quoi elles s'en distinguent fondamentalement. Et la réponse n'est pas si évidente que ça, par exemple, on pourrait arguer que Charlie est de la SF, alors que Shining n'en est pas, et Carrie non plus. Dans Carrie, ce sont des histoires qui sont totalement dans le présent, on souhaite juste qu'elles n'arrivent pas, mais il n'y a aucune potentialité, il n'y a même aucune raison pour le lecteur d'imaginer que ça adviendra. Ca a pu exister, ca peut exister, mais le fait que ça pourra exister n'a aucune importance.
Ce n'est pas le cas de l'oreille interne. Le final est éclairant à ce propos, puisqu'il joue avec le désir d'une compréhension totale de l'humanité, ce qui est désir futur, à construire.
Il y a bien le futur dans l'oreille interne. Pas dans Carrie, pas dans Shining.
Parce qu'il s'intéresse à la métaphysique, tout simplement, il ne la traite pas comme une matière ridicule, au contraire. Ca lui "pose des questions". Se poser des questions, c'est bien "prendre au sérieux". Or, ce que tu désignes sous le terme de déni de la SF, parce qu'elle serait considérée comme ridicule par les élites, c'est justement que les élites ne se posent PAS de question autour de la SF. Ils ne la regardent pas, elle leur est invisible.Comment fais-tu pour affirmer que ce passage dit le contraire de ce qu'il dit, voilà qui m'échappe. Quant à Bovary, il faut là aussi revenir aux sources. L'auteur ne dit pas que Madame Bovary est métaphysque ou eschatologique. Il dit qu'avec…
Dans le cas de ton gars, la métaphysique le préoccupe, et Madame Bovary lui pose des questions métaphysiques, eschatologiques, etc. Je n'y vois rien d'un parti-pris ridicule vis à vis de la métaphysique. Il n'y a pas REJET de la métaphysique.
D'ailleurs, il n'y a même pas de rejet de la SF, juste que ça l'intéresse pas.
Mais on est pas obligés de s'intéresser à la SF, non ? C'est quand même pas un signe de maladie mentale que de ne pas s'intéresser à la SF ?
Ca n'a rien à voir avec le déni et avec le rejet. C'est juste qu'on peut préférer Wagner à Led Zep. Il peut effectivement être beaucoup plus sensible à Madame Bovary qu'à l'Oreille interne. De même que je préfère "les belles endormies" ou "l'éducation sentimentale" aux robots d'Asimov ou aux Monades urbaines. Ca ne signifie pas que je considère Asimov ou Silverberg comme des auteurs ridicules.Veux-tu connaître mon interprétation de cette phrase ? C'est comme un amateur de musique classique à qui on plaiderait l'intensité électrique du hard rock et qui répondrait : "moi, quand j'écoute Wagner, j'ai tout ce qu'il me faut comme intensité électrique". Qu'en concluerais-tu ? Que Wagner jouait sur des instruments électrifiés ?