Du sense of wonder à la SF métaphysique

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Lensman
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Message par Lensman » mer. janv. 06, 2010 3:53 pm

Shalmaneser a écrit : Je ne dis pas que la SF n'est que littérature. Je dis simplement qu'on peut étudier les textes de SF comme des textes littéraires, que le champ d'investigation de la SF recoupe celui de la littérature à partir du moment où elle utilise les ressources de la fiction. C'est une perspective possible parmi d'autres.
Je n'en disconviens nullement, on avait d'ailleurs abordé ce sujet. Je voulais juste rappeler que dans une tentative de faire une théorie de la SF (et non donner une définition, ce qui est sans espoir), il faut voir l'ensemble. Sinon, la manière dont sont perçus les textes de SF par les lecteurs de SF, par exemple, est très mal comprise, et cela vide la SF d'une bonne part de ce qui fait que c'est spécifique. Encore une fois, je dis cela si l'on s'intéresse à une théorie du phénomène SF.
Oncle Joe

Shalmaneser
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Message par Shalmaneser » mer. janv. 06, 2010 4:00 pm

Tiens, je pensais qu'en qualité de fossoyeur-charognard sans utilité écologique, je n'aurais pas de réponse de ta part.
Roland C. Wagner a écrit :
Toi, tu n'as pas lu l'article.
Mauvaise pioche.
Roland C. Wagner a écrit : Œuvre dont cet article fait partie.
Non. Ou alors, on considère aussi que tes messages sur le forum font partie de la tienne ?
Je ne m'y risquerais pas...
Son "oeuvre" : je voulais parler de son oeuvre de fiction, mais tu l'avais bien compris.
Inutile de te départir de ton "excellente humeur", je m'en vais. J'ai mieux à faire. :arrow:

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dracosolis
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Message par dracosolis » mer. janv. 06, 2010 4:07 pm

Shalmaneser a écrit :Tiens, je pensais qu'en qualité de fossoyeur-charognard sans utilité écologique, je n'aurais pas de réponse de ta part.
merde t'aurais pu tousser, de quoi j'ai l'air maintenant 8)
(oui je sais)

Shalmaneser a écrit :Mauvaise pioche.
méfies-toi, l'autre option c'est :
"t'as rien capté"
Shalmaneser a écrit :
C'est donc aussi l'un des aspects du métier de forumeur ?
Zut, c'est un métier ?
je croyais que c'était juste pour le fun
je file*




Shalmaneser a écrit :Quant à Hal Duncan, je ne pense pas que ce soit vraiment lui que certaines personnes "portent aux nues" (encore que ce terme soit exagéré), mais son oeuvre.
ça dépend
vers trois heures du mat, bien bourré, on aurait plutôt tendance à le porter au lit

et sinon bouh le sophiste ! bis.
les moon boots de Hal brillaient de bave aux utops : :lol:

et sinon Roland a raison, le blog de Hal c'est son oeuvre aussi. Désolée mais Hal le construit bien trop soigneusement pour que pas, là c'est pas des propos de forumeurs





* muhahah vous y avez pas cru hein? :twisted:
** zut alors mon blog c'est mon oeuvre ? kaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïe
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Antéchrist N°4 :

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Erion
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Message par Erion » mer. janv. 06, 2010 4:19 pm

Citation, histoire que tout le monde sache un peu de quoi on parle :

The irony is that many down in the SF Café have forgotten its origins; every so often you’ll hear grumbling about how literary fiction doesn’t suffer the indignity of a similarly demeaning sobriquet. Apart from disregarding the fairly common Pomo abbreviation for postmodernism and the coinage of Lit-Fic (which appears to also have its roots in the ghetto creole of Genre), this illusion of victimhood is disingenuous. It would be nice to imagine the label as an act of semantic marginalisation perpetrated by the elitists of Literature and mundanes of Mainstream, a deliberate dismissal with its roots — like the term “genre” — in the Culture Wars; but this is simply not the case. The label was created by us, taken up as a membership badge, printed on black T-shirts to be sold over the counter at the SF Café, worn with pride. We brought it on ourselves.

Still, there’s an undeniable irk invoked when we hear it in the mouths of idiots and ignorants who don’t know their Asimov from their Ellison, and this is not without good reason. In its uptake by the public at large it has become an index of ignorance. Their perceptions shaped by mass-market eye-candy, and by the stereotypes of subculture that impinge on their consciousness — media tie-ins, spin-offs, derivatives; the costumes and cranks of the convention scene — for the majority of the public that label means genre crap. It means the clunk-click plots and cardboard characters, power-fantasies and happy endings of the pulp idiom. It means sub-literate shit served up to sweaty-palmed geek-boys with a hard-on for gadgetry. It means adults playing dress-up when it’s not even Halloween.

When your aged Aunt Agnes sees Delany’s DHALGREN on your shelf and asks, Is that Sci-Fi? you know exactly what she’s thinking.

The term Sci-Fi signifies the sort of vacuum of critical nous that this same aged Aunt Agnes displays when she hears you playing your Sonic Youth album and complains that “all of that Heavy Metal stuff is just noise”. Her perception of rock music formed by fragmentary horrifying glimpses of Motley Crue, Whitesnake and Slayer on MTV back in the 80s, she hears those loud guitars and has no idea that there’s a difference between Heavy Metal and rock, that there’s punk rock, prog rock, post rock and more. It’s all just Heavy Metal to her, the shriek of guitars evoking an image in her mind’s eye — crude self-caricatures of posturing adolescent moppets in spandex and mullets. To that aged Aunt Agnes, similarly, Sci-Fi is a strange unfathomable spectre shaped from prejudice and preconceptions: the literary equivalent of spandex and mullets.

So we cringe at her question. It’s not Sci-Fi, we wince. It’s science fiction. What we are trying to articulate here is that their image of science fiction as genre is erroneous, that their image of genre is erroneous, that science fiction is unbound by the constraints they imagine. The science fiction we assert in opposition to Sci-Fi is its antithesis. It is not even Science Fiction; it is not a genre but a genre, with all the undefineable diversity that entails. It is the equal of Literature, if not better because it is not constrained by the dictates of mundane realism.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mer. janv. 06, 2010 4:21 pm

Shalmaneser a écrit :Tiens, je pensais qu'en qualité de fossoyeur-charognard sans utilité écologique, je n'aurais pas de réponse de ta part.
Tu confonds avec quelqu'un d'autre.
Shalmaneser a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :
Toi, tu n'as pas lu l'article.
Mauvaise pioche.
Alors mon petit doigt me suggère que tu es de mauvaise foi.
Shalmaneser a écrit :
Roland C. Wagner a écrit : Œuvre dont cet article fait partie.
Non. Ou alors, on considère aussi que tes messages sur le forum font partie de la tienne ?
Les articles et les critiques postés sur Génération Science-Fiction en font partie car il y a un travail, une construction et une réflexion. (D'ailleurs, beaucoup sont déjà parus sur papier.)

Les messages des forums, c'est de la conversation, avec tout ce que ça comporte de bruit, de flood et de bordel. Ceux qui ont déjà discuté dans un bistrot savent de quoi je parle.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

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Lensman
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Message par Lensman » mer. janv. 06, 2010 4:25 pm

Roland C. Wagner a écrit :Ceux qui ont déjà discuté dans un bistrot savent de quoi je parle.
Sais-tu que les jeunes d'aujourd'hui ne vont plus au bistrot? c'est une pitié!
Oncle Joe

Shalmaneser
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Message par Shalmaneser » mer. janv. 06, 2010 4:36 pm

Lensman a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Ceux qui ont déjà discuté dans un bistrot savent de quoi je parle.
Sais-tu que les jeunes d'aujourd'hui ne vont plus au bistrot? c'est une pitié!
Oncle Joe
Tiens, justement, je suis au bistrot : vous savez que maintenant, la plupart ont le Wifi ?
Roland C. Wagner a écrit : Les messages des forums, c'est de la conversation, avec tout ce que ça comporte de bruit, de flood et de bordel. Ceux qui ont déjà discuté dans un bistrot savent de quoi je parle.
Sauf que d'habitude, dans les bistrots, ce sont les tabourets qui font du bruit.

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Lensman
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Message par Lensman » mer. janv. 06, 2010 4:40 pm

Shalmaneser a écrit :
Lensman a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Ceux qui ont déjà discuté dans un bistrot savent de quoi je parle.
Sais-tu que les jeunes d'aujourd'hui ne vont plus au bistrot? c'est une pitié!
Oncle Joe
Tiens, justement, je suis au bistrot : vous savez que maintenant, la plupart ont le Wifi ?
.
Ivrogne! Ah, bel exemple pour les jeunes qui nous lisent!
Oncle Joe

arsenie
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Message par arsenie » mer. janv. 06, 2010 4:43 pm

:roll: le post du "raton-laveur"
-qu'a bien du mal à digérer le fil
- le "sense of wonder" m'a enthousiasmée : j'ai eu l'impression de comprendre un truc, de trouver une filiation, et j'ai cru que c'était généralisable
... erreur : surtout en me rendant compte que ma culture SF est trop lacunaire
Cependant, je crois valable pour une frange? de lecteurs SF++FF ma motivation perso de "merveilleux", d'épique
Par l'imprégnation de "littérature populaire" avec mépris inside de l'establishment toute époque (j'aime surtout les feuilletonistes XIX ème ! )
- cette filiation me semble évidente pour Brussolo - qui je crois, a du avoir le mépris de ses pairs en cerise sur le gâteau :roll:
De mon côté, je me dis aussi que la SF fait toujours partie des "mauvais genres"
et que s'il y a quelque chose à faire, c'est uniquement pour la gloire du futur
S'adresser au Big Commercial ou au mainstreet , ça c'est de la fiction :mrgreen:

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dracosolis
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Message par dracosolis » mer. janv. 06, 2010 4:46 pm

arsenie a écrit : - cette filiation me semble évidente pour Brussolo - qui je crois, a du avoir le mépris de ses pairs en cerise sur le gâteau :roll:
n:
faut reconnaître qu'il le leur a bien rendu :lol:
c'est comme tout, ça arsenie
c'est pas grave, et au fond tout le monde s'en fout, mais ça fait passer le temps ailleurs que devant la starac 8)
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Christopher

Message par Christopher » mer. janv. 06, 2010 5:00 pm

Shalmaneser a écrit :Sauf que d'habitude, dans les bistrots, ce sont les tabourets qui font du bruit.
Mais nous savons comment les discussions sur la métaphysique finissent dans les bistrots.

Image
Modifié en dernier par Christopher le mer. janv. 06, 2010 5:13 pm, modifié 1 fois.

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mer. janv. 06, 2010 5:08 pm

Christopher a écrit :
Shalmaneser a écrit :Sauf que d'habitude, dans les bistrots, ce sont les tabourets qui font du bruit.
Mais nous savons comment les discussion sur la métaphysique finissent dans les bistrots.

Image
B… de d… !

Le grand type en veste à carreaux, c'est le portrait craché de mon père !
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Message par Christopher » mer. janv. 06, 2010 5:13 pm

Roland C. Wagner a écrit :B… de d… !

Le grand type en veste à carreaux, c'est le portrait craché de mon père !
Ton père est le portrait craché de John Wayne !?

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. janv. 06, 2010 5:21 pm

Erion a écrit : N'est-ce pas exact ? je veux dire "Planète interdite" n'est-il pas EFFECTIVEMENT kitsch niveau décor ? A chaque fois, tu pars du principe qu'il est impensable de considérer les productions SF comme étant ridicules, et que si quelqu'un trouve une oeuvre de SF ridicule, c'est qu'il est atteint de myopie ou de maladie mentale.
Quand la jeep avec Robbie se déplace, et que le robot est bringuebalant dedans, faut avoir l'âme vraiment SF pour pas trouver ça un peu kitsch et ridicule.

Et là, dans ce que tu viens de citer, il y a désintérêt pour la métaphysique, mais il ne considère pas que la métaphysique est RIDICULE. Bon sang, on est pas OBLIGE de s'intéresser à la métaphysique. On peut préférer Lucrèce. C'est un CHOIX. Et faire un choix, ce n'est pas une maladie mentale.
Le film Forbidden Planet n'est ni kitsch ni ridicule. Il est intentionnellement ironique et se moque de certaines représentations propres au genre dans lequel il se situe. Ou plus précisément encore des représentations que s'en fait un public qui le connaît mal ou seulement à travers des expressions caricaturales, ce qui nous ramène au fil de ce sujet.
Comme du reste il y a dans La Tempête des passage très ironiques (Ô brave new world). C'est bien, du reste ce qu'on a reproché en France au grand Will, ne pas hésiter à mélanger la comédie et la tragédie. Pays de snobs.
Ne pas voir ça, c'est ne rien comprendre au film tel qu'il a été vu lors de sa sortie et tel qu'il peut être vu aujourd'hui. C'est le prendre au premier degré alors qu'il est construit, comme beaucoup de films américains du reste, au second degré et ainsi destiné à retenir l'attention de plusieurs publics. Voir Total Recall.
On peut aussi considérer les films de James Bond, au demeurant très inégaux, au premier degré et les considérer comme des représentations de la politique internationale de leur temps. Mais cela leur ôte beaucoup de charme.

Lucrèce est un métaphysicien, athée sans doute, mais métaphysicien. Je le relis souvent et je ne m'en lasse pas.
Mon immortalité est provisoire.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. janv. 06, 2010 5:32 pm

Fabien Lyraud a écrit :Si nous plaçons dans les années 30 à l'époque où les pulps apparaissent nous remarquons qu'à leurs manières Gernsback et surtout Campbell (plus ouvert aux sciences humaines si je ne me trompe pas) comblent un vide existant depuis le 18éme siècle.
En effet aux 17éme et 18éme l'on trouve toute une littérature de voyage, littérature exotique dont la raison d'être est de parler du relativisme culturel.
On trouve une littérature d'Utopie dont le but est de réfléchir sur les structures sociales et les bases de la civilisation et à travers l'angle politique c'est également d'altérité qu'elle parle.
Au 17éme fleurit aussi une littérature d'aventures et de voyages extraordinaires qui préfigure la fantasy d'aujourd'hui ou peu s'en faut.
Remarquons aussi qu'à la fin de la période des auteurs comme Restif de la Bretonne mélangent un peu tout ça (CF le Voyage en Terre Australe).
Après au 19éme plus rien. La littérature est littérature réaliste de critique sociale. L'altérité n'est plus un thème à la mode. Avec la révolution industrielle et l'exploration du monde ce thème paraît hors de propos sans doute. Au début du 20éme siècle l'altérité réapparaît avec la thématique du monde perdu. Mais bien vite elle est rattrapé par la réalité.
Et c'est finalement dans les pulps que la SF finalement avec ses planètes lointaines, ses extra terrestres, ses autres dimensions va reprendre à son compte cette thématique de l'autre et ce sera son fonds de commerce jusqu'à aujourd'hui. Le vide laissé au 19éme était comblé. Point de métaphysique là dedans mais bien de l'anthropologie. Et c'est à Campbell qu'on le doit plus qu'à Gernsback.
Carrément pas sérieux. Le 19° siècle est le siècle des récits de voyages. On en publie des bibliothèques entières. Un des plus grands magazines de l'époque en France s'appelle Le Tour du Monde. La Géographie Universelle d'Élisée Reclus (curieux personnage) est un best-seller. C'est l'époque de Richard Burton et des grands explorateurs aux conférences desquelles toute la bonne société se bouscule. Les Grandes Expositions sont toutes centrées sur l'exotisme. Verne et Hetzel intitulent Voyages extraordinaires leurs communes publications. La science-fiction archaïque s'inscrit du reste dans cette tradition, et paraît, en France, dans le Journal des Voyages et dans Sciences et Voyages.
Le 19° siècle est aussi le siècle des utopistes par excellence.
Un peu de culture élémentaire, svp. Et d'attention à l'Histoire réelle.
Mon immortalité est provisoire.

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