Lem a écrit :Erion a écrit :Je n'ai pas à avoir d'accord idéologique.
Certes. Mais j'ai quand même eu l'impression que si l'analogie te semblait fondée (ce qu'elle n'est pas), c'est parce qu'elle permettait d'aboutir à une conclusion qui te convient. C'est le sens de ta citation au-dessus. Me suis-je trompé ?
C'est pas tant la conclusion que la démarche. L'analogie fonctionne à mes yeux, dans le sens où elle utilise un aspect que nous connaissons tous, c'est la coexistence en SF d'une littérature de quincaillerie/verroterie (ce que dans le fandom on appelle "sci-fi") et d'une approche plus conceptuelle.
Au lieu d'écarter l'une au profit de l'autre, Claude tient compte de ces deux aspects et fait de cette tension un élément de son approche.
J'ai répondu dès qu'on m'a posé la question et ma réponse est toujours la même : variable cachée = le sens qu'en donne les mots du dictionnaire, facteur agissant, non-repéré jusqu'ici. J'ai précisé que j'avais emprunté la métaphore à la mq pour faire joli, ce qui t'a fait hurler. Par contre, Claude peut parfaitement faire la même chose dans son papier en se justifiant de la même manière ("parce que ça s'accorde parfaitement au teint de la SF"). Tu trouves ça génial. C'est ce que j'appelle une lecture idéologique.
Non. Parce que tu as parlé de variable cachée, sans aucun élément pour la justifier. C'est une variable tellement cachée qu'elle est irréfutable (au sens poppérien) sauf par des preuves ad hoc.
J'ai eu l'occasion de citer le cas de la sociologie, où le concept de variable cachée existe. Dès que l'on parle de l'âge, il y a derrière des variables cachées (statut social par exemple), ce qui demande d'utiliser cette notion avec précaution, mais il est parfaitement possible de montrer la réalité des variables cachées par l'âge, avec une méthode, des calculs.
Dans le cas de ta variable cachée, tout ce que tu pouvais répondre quand on te disait que ca n'apparaissait pas dans les discours, c'était que c'était normal parce qu'il s'agit d'une variable cachée. Boucle rhétorique.
En effet, Claude Ecken prend l'analogie quantique, mais elle est assumée, elle est conduite de bout en bout, et il laisse régulièrement la place au doute ("si" "on pourrait"), signalant par là qu'il a conscience que pousser l'analogie est risqué. Il propose, il n'impose pas d'adhérer quand il s'aventure trop. Mais, même quand il s'aventure ainsi, il revient aux éléments factuels, aux citations, à la confrontation des textes et des discours après. Je n'adhère pas forcément à toutes les extrapolations quantiques qu'il essaime dans son texte, mais les analyses de texte, l'argumentation qui en découle me paraissent totalement convaincants.
L'enquête historique est remarquable et très fournie. Mais le texte de Claude est un article de recherche de 100 000 signes. Je n'ai écrit qu'une préface trois fois moins longue, sans ambition scientifique. Il faut demander aux textes ce qu'ils peuvent donner.
Un peu comme ne pas lire du Werber en s'attendant à lire du Borgès ?
D'autre part, tu l'as dit toi-même, tu n'as pas seulement écrit UNE préface, tu as écrit d'autres postfaces (celle sur les Terres Creuses) qui forment un ensemble, une progression de pensée sur plus de 10 ans.