Cycle "Majipoor" de Silverberg

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sandrine.f
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Message par sandrine.f » jeu. déc. 28, 2006 10:34 am

Bonjour à tous, ravi de te retrouver Sandrine
merci.

Sinon, je suis de l'avis d'Eric, à savoir que le nom de Silverberg fait vendre et que, en tant que columniste (?) régulier du magazine, il doit avoir ses entrées.

Papageno
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Message par Papageno » jeu. déc. 28, 2006 12:14 pm

…comme il nous l'avait dit lui-même dans son itw…
Dans cette interview, j’ai eu comme l’impression que ses réponses etaient complètement désabusés !
Comme s’il nous en voulait un peu à nous, lecteurs ou éditeurs, de juger sa production récente inférieure a celle de sa grande période.
Ensuite, il réfute presque toutes les assertions que tu lui propose
On croit presque que l’entendre dire : Si vous pensez me connaître a travers les livres de cette époque, vous vous plantez complètement, non, je n’ai aucun rapport avec les mouvements californiens, non, leur musique ne m’intéresse pas, Non mes personnages ne me ressemble pas forcement. Il affirme même, amusé, presque comme un défis, vivre comme un bourgeois bien rangé!
Alors que Dick par exemple est presque exactement le personnage qu’on devine à travers ses livres. Silveberg ici (a mon avis) le nie presque complément. Comme si, il refusait de s’identifier avec le contenu des livres de cette période.
D’où (peut-être) le laisser aller de sa production actuelle, la désillusion fait qu’il n’en a plus rien à cirer, et comme il fait vendre, il sait qu’il est incontournable.
Enfin c’est que moi, j’ai ressenti !

Soleil vert
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Message par Soleil vert » jeu. déc. 28, 2006 7:24 pm

Dans les romans relativement récents et lisibles, je citerai :

- Le grand silence
- La face des eaux
- L'étoile des gitans
- les deux romans précités (cycle de Gilgamesh)
- Shadrak dans la fournaise
- peut être "Ciel brulant de minuit"

Soleil vert
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Message par Soleil vert » jeu. déc. 28, 2006 9:19 pm

Sinon je suis d'accord avec ce détachement exprimé par rapport à son oeuvre.

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Eric
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Message par Eric » ven. déc. 29, 2006 12:23 am

J'ai commis dans cette interview, une erreur de fan de base. J'ai sans doute voulu trop y chercher la confirmation du Silverberg que j'avais en tête. C'est étrange, en tout cas ça l'a été pour moi, parce qu'il est un de ces auteurs avec lequel on semble parfois développer une sorte d'empathie, et il est certainement celui en qui je me suis le plus reconnu. Celui qui me parle le plus. Et le découvrir si différent de ce que je m'en étais imaginé a été un choc. Cela dit, il reste, pour moi, la référence ultime. Le Maître.

Cette interview est néanmoins riche d'enseignement. D'une part pour moi, en tant qu'intervieweur (un exercice que je ne prise que modérément), et sur l'état d'esprit de Silverberg.

Qu'il réfute mes propositions, après tout, normal. Il ne va pas s'inventer un passé de hippie pour me faire plaisir. En revanche, on y lit un portrait en creux, par rapport justement à ce que j'avais cru percevoir de lui. Et je te rejoins sur cette impression de désenchantement qui sous-tend toutes ses réponses. Il me fait l'effet d'un ex angry young man qui se serait lassé des revoltes (l'expression est de lui, il l'avait employée dans un chat au début des années 2000). J'irais même plus loin, il me fait l'impression de quelqu'un qui regrette un peu d'avoir choisi de jouer le jeu de l'édition telle qu'il la conchiait au milieu des 70's. Quelqu'un qui s'ennuie. Il a constaté que son talent et sa mâitrise parfaite de l'écriture lui permettait de vivre très confortablement sans se fouler, et ça l'ennuie. Au point même que je me demande si une merde immonde comme Le Long chemin du retour, n'est pas un test, pour voir jusqu'où il peut se permettre de jouer le cynisme.

Sinon, pour reprendre la liste de Soleil Vert, tout d'accord partout sauf pour Shadrak qui n'a pas le moindre intérêt (mais on a déjà échangé sur le sujet, n'est-ce pas ? :wink: ).
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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sandrine.f
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Message par sandrine.f » ven. déc. 29, 2006 3:40 pm

Sinon, pour reprendre la liste de Soleil Vert, tout d'accord partout sauf pour Shadrak qui n'a pas le moindre intérêt (mais on a déjà échangé sur le sujet, n'est-ce pas ? ).
j'ai plutôt apprécié ce livre. Un setting assez original et une certaine réflexion sur le pouvoir.

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marc
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Message par marc » ven. déc. 29, 2006 4:04 pm

Une petite liste de référence des livres de Silverberg contiendrait quoi comme titres ? Quelques incontournables, et pourquoi ?
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings

Soleil vert
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Message par Soleil vert » ven. déc. 29, 2006 6:09 pm

-> Eric "J'ai commis dans cette interview, une erreur de fan de base"

Ouais enfin tu te débrouilles rudement bien comme interviewer

-> Marc "Une petite liste de référence des livres de Silverberg contiendrait quoi comme titres ? Quelques incontournables, et pourquoi ?"

Au débotté :

- L'oreille interne (bientôt réédité)
- Les ailes de la nuit
- L'homme dans le labyrinthe
- Le fils de l'homme
- Les profondeurs de la Terre
- mini cycle : A la fin de l'hiver + La Reine du Printemps
- mini cycle Gilgamesh (déjà cité)
- Le grand silence
- La face des eaux
- L'étoile des gitans
- Shadrak dans la fournaise
- Ciel brulant de minuit

Le recueil de nouvelles "Signaux du silence" chez Casterman (épuisé voir librairie Scylla)

Papageno
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Message par Papageno » ven. déc. 29, 2006 8:45 pm

Avec Silverberg c'est difficile d'avoir une liste courte tant il y a de chef d'oeuvre. faudrez pratiquement tous citer.
Histoire de dire dire quelque chose, je rajoute trois titres à la liste de Soleil vert (qui donne déjà celui que je préfère: "Le fils de l'homme") . Deux de sa grande période et un plus récent.

Le Temps des changements
Le livre des cranes
Les Royaumes du mur

et puis il y a les nouvelles, mais la, je renonce, c'est trop dure de choisir.

PS: Eric, des erreurs comme ça j'en redemande tous les jours! T'es un surdoué,
Modifié en dernier par Papageno le ven. déc. 29, 2006 8:48 pm, modifié 1 fois.

justine
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Message par justine » ven. déc. 29, 2006 8:47 pm

J'aime beaucoup aussi Shadrak. Et je rajouterais un livre dont on parle peu, "La tour de verre", très interressant pour les relations humains-androides.

Plus généralement, tous les silverberg parus au "livre de poche" ( a l'exception des majipoors) valent la lecture.

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Eric
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Message par Eric » ven. déc. 29, 2006 11:56 pm

En fait les gars c'est gentil, mais c'est surtout Silverberg qui a été assez gentil pour répondre à une interview aussi longue. Il n'y en a beaucoup qui aurait joué le jeu.

Le seul à avoir aussi classe c'est Moorcock, qui avait oublié de me répondre par mail, et qui m'a envoyé les réponses tapées à la machine. Mais ce monsieur est un très grand Monsieur !

Sinon, pour les listes, pas grand chose à rajouter :

Le Livre des Crânes est sans doute mon préféré, à cause de l'humanité qui s'en dégage.

J'aime beaucoup L'Homme programmé, qui est une splendide réflexion sur le travail de l'artiste et de la part d'ombre qu'il entretient.

L'homme stochasitque est étrange. C'est le divorce de Silverberg d'avec New York, et donc une partie de sa vie. Mais c'est aussi un travail assez troublant sur la destinée.

L'oreille interne, est magnifique aussi. A noter que la seule version longtemps disponible, était celle d'Omnibus – parue sous le titre original de Dying Inside pour des questions de droits – et qui était une retraduction intégrale (excellente au demeurant) signée par Claro. Normalement, ça ne sera pas celle-ci qui ressortira chez Folio.

Les Ailes de la Nuit, superbe recueil de nouvelles, qui signe son retour après l'incendie de sa maison en 68, donc emprunt d'un traumatisme par rapport à la méoire et à son passé.

Le Fils de l'Homme. On aime, ou pas. C'est un travail sur les sens particulièrement réussi. L'occasion de constater à quel point Silverberg est un maître de l'écriture.

Sinon, c'est marrant, mais je constate que personne n'a cité les Monades urbaines. Étrange, parce qu'il est régulièrement cité dans ses grands chef d'œuvre. Cela dit, moi non plus je ne le considère pas comme un de ses meilleurs. Probablement sa problématique a-t-elle moins bien résisté aux années.

Dans les plus récents, La Face des Eaux, bien qu'un peu vain, est un beau roman, le Grand Silence aussi. Ciel brûlant de minuit est en fait presque une fixed-up, donc parfois ça manque d'huile aux articulations, mais quelques excellents passages tout de même.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Jean24 » dim. août 05, 2007 8:47 am

J'en suis à "Valentin de Majipoor" le 3ème tome. Les 2 premiers m'ont accroché!

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Message par Eric » dim. août 05, 2007 3:13 pm

Et bien maintenant, c'est terminé. Tu arrives dans le très dispensable. Voire même le carrément contournable. Et vers la fin c'est franchement de l'argent foutu par les fenêtres.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Charlotte » lun. août 06, 2007 12:24 pm

C’est étrange cette nouvelle désaffection pour Les Monades urbaines. Si ce n’est pas le meilleur de Silverberg et que l’appellation de « chef d’œuvre » est peut-être un peu poussive –le terme de « classique » me semble mieux, il reste un livre assez troublant et touchant.

Une dystopie où la forme épouse le fond. La ficelle du fix up est utilisée intelligemment. Une société que l’on voudrait paradisiaque et bien huilée avec une forme d’habitat révolutionnaire (des tours qui peuvent contenir 800 000 personnes chacune –dans mes souvenirs-), une organisation sociale verticale qui s’inspire de ce qui existe déjà dans les entreprises, une liberté sexuelle qui empêche toute frustration… Oui mais voilà, la nature humaine est telle qu’il y aura toujours des grains de sable pour gripper la machine, certains veulent aller explorer le dehors, d’autres découvrent les affres de l’amour et donc de la jalousie. Ce que l’on voulait intrinsèquement cohérent est seulement juxtaposé. Les personnages sont obligés de vivre ensemble, de coexister mais leur désir est personnel, intime. D’où cette fausse forme de roman, des personnages pourtant liés, certains même par le sang, et intégrés qui découvrent et éprouvent leur unicité, et par là même leur humanité, à l’image de ces sept ou huit tranches de vie que le lecteur suit.

Dans mon cas, Les Monades urbaines a été mon premier Silverberg et je l’ai dévoré. Le Livre des Crânes est, je suis d’accord avec Eric, également un récit superbe. Un roman d’apprentissage, un road movie, une quête mystique, un récit fantastique, un livre inclassable et impossible à refermer avant d’avoir lu la dernière page.

En ce qui concerne L’Oreille interne - Dying Inside, je ne sais pas si d’autres seront d’accord mais l’ombre de Woody Allen m’a semblé planer sur le roman.

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Message par Eons » lun. août 06, 2007 12:41 pm

Charlotte a écrit :(des tours qui peuvent contenir 800 000 personnes chacune –dans mes souvenirs-),
Mille étages, 3000 personnes par étage : 3 millions d'habitants par tour.

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