bormandg a écrit :dracosolis a écrit :je parlais de la saignée^^
Autrement dit tu prends parti pour la position de Gérard et limites les causes du non-développement du merceilleux scientifique au seul motif démographique?
Je n'ai jamais limité la question au "seul" facteur démographique. Il est tout de même incroyable de voir combien de mauvaises fois peuvent s'immiscer dans ce débat. On est dans l'idéologie sans fard.
J'ai dit et je maintiens que c'est un facteur important. Parmi d'autres. Mais celui-là est énorme.
Sur le nombre des auteurs, trois sélectionnés et disons peut-être une dizaine de lisibles. Les autres on ne sait pas. Oui, la saignée est passée par là.
Du côté des lecteurs aussi sans doute: les hommes jeunes qui constituaient et constituent toujours l'essentiel du lectorat se sont beaucoup réduits. Les morts lisent peu et mal.
Sur le long terme et en considérant ce qui s'est passé après la Seconde Guerre Mondiale en France jusqu'à nos jours, ôtons de la production éditoriale tout ce qui est importé, pour l'essentiel de l'anglais, que reste-t-il? Pas grand chose. Et si l'on se montre qualitativement délicat et qu'on exclut les neuf-dixièmes du Fleuve Noir (en se montrant généreux), c'est une toile d'araignée avec quelques fils.
La qualité du Fleuve est comparable à celle des pulps des années 1920 à 1950. Mais ici, la tradition ne s'est pas constituée, celle qui aux USA et en GB a conduit à l'émergence d'un grand nombre d'auteurs notables et parfois grands surtout à partir des années 1950, les Sturgeon, Dick, Bradbury, Silverberg et des dizaines d'autres (J'allais oublier de citer l'immense Van Vogt).
Cette tradition en France commençait à se constituer comme au Royaume-Uni au tout début du Vingtième siècle; elle tente, sans y parvenir, de se reconstituer entre les deux guerres. Depuis les années 1950, il y a en France des collections, des revues, des fanzines, des conventions, etc. Mais ça ne prend toujours pas. Je pense que plusieurs trous, durant les guerres notamment, n'ont jamais été comblés et que la place a été prise largement par les productions anglo-saxonnes ce qui n'a pas facilité le développement d'une tradition autochtone.. Aux USA et dans une moindre mesure en GB, la tradition, bien antérieure à Amazing, n'a jamais été rompue et n'a cessé de progresser. Jusqu'aux quinze dernières années, où là, c'est mauvais.
Mon immortalité est provisoire.