Voici l'article dans son intégralité tel qu'on peut le trouver
ici :
"Le Papillon des Etoiles"
Bernard Werber
(Albin Michel - 243 pages - 2006)
L'humanité met les voiles
Bernard Werber est une véritable star mondiale des têtes de gondoles en librairie. Les adolescentes l'adorent, les Coréens lui vouent un culte, et il a fait sensation à la Foire Internationale du Livre de Moscou cette année. Avec une quinzaine d'ouvrages traduits en trente-cinq langues et vendus à quinze millions d'exemplaires dans le monde, l'auteur français, pourtant boudé par la critique, fait figure d'épiphénomène de l'édition.
Par le biais du conte scientifique et utopique, ses cycles romanesques ont déjà exploré l'organisation sociale des insectes ("Les Fourmis", 1991), la vie après la mort ("Les Thanatonautes", 1994), l'origine de l'homme ("Les Pères de nos Pères", 1998), et les univers mythologiques ("Nous, les Dieux", 2004). Dans son nouvel opus "Le Papillon des Etoiles" (Albin Michel), à paraître le 5 octobre 2006, Bernard Werber réunit un ingénieur de l'Agence Spatiale, un milliardaire généreux, une championne de voile en solitaire et un biologiste psychologue qui partagent un pessimisme définitif : la guerre, le fanatisme, le terrorisme, la pollution, la surpopulation et la misère sont en train de détruire la planète et l'humanité. Un seule solution, le "Dernier Espoir" : la fuite à bord d'un gigantesque voilier de l'espace, capable d'emmener 144 000 passagers vers la première étoile hors du système solaire. Le voyage durera plus de mille ans et cinquante générations vont devoir se succéder dans le vaisseau spatial avant d'arriver à destination.
Ancien journaliste scientifique du Nouvel Observateur, vulgarisateur de concepts scientifiques dans l'ère du temps, Bernard Werber s'inspire ici d'une authentique expérience de propulsion photonique, celle du fameux voilier solaire Cosmos 1 de la Planetary Society, tiré depuis un sous-marin russe en juin 2005 ... qui s'est malheureusement écrasé en mer après avoir effleuré l'orbite terrestre !
On retrouve l'univers spirituel allégé cher à l'écrivain : les personnages très new-wave embrassent des papillons, sauvent des mouches de la noyade et caressent des chats dans un festival de bons sentiments et de clichés. C'est sans doute le revers d'un succès planétaire en forme de leçon de marketing. Privé de toute référence géopolitique, on baigne dans une sorte de vaste communauté mondiale uniforme, un peu artificielle et confortable comme une série télévisée. Toutefois, la pédagogie scientifique, l'intrigue inattendue et l'amusante mise en abîme qui conclut le roman font de l'ensemble une sympathique lecture de divertissement.
J-B.D.
article paru dans le Républicain Lorrain, le 08 octobre 2006
Apparemment, on peut être « journaliste scientifique au Nouvel Obs » et ignorer la vitesse de libération.
Ça fout la trouillet et/ou ça en dit long. Au choix.
Certaines des erreurs scientifiques qui criblent le roman sont signalées par Jean-Pierre Lion dans sa critique de n°46 de
Bifrost.
Pour ceux qui ne seraient pas au courant, je rappelle la nécessité de l'exactitude et de la précision des données scientifiques dans la science-fiction.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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