Lensman a écrit :
Il faudrait peut-être que je relise tout le fil... mais des volontaires pourraient-ils donner des exemples de textes de SF que l'on pourrait considérer comme positifs? (au sens, qui montrent un monde sympa ou désirable). Ce serait assez intéressant, pour voir ce que les uns et les autres entendent par positif. Dans le concret, ça sera plus clair (et si on pouvait éviter "Star Trek" et taper plutôt dans des romans ambitieux, ce serait mieux...)
Oncle Joe
la Culture, de Banks, tu préfères ?
On peut aussi parler d'Asimov. La Tour de Verre de Silverberg aussi, d'une certaine manière. La main gauche de la nuit. Certains romans de Bester. Passerelles pour l'infini de John Barnes. Une bonne partie de ce qu'écrit Vance aussi. Voilà, pour citer des oeuvres dans des domaines très différents.
Le futur désirable est un cadre. On voit bien que ça n'a rien à voir avec le positif/négatif. Mais bien sur le fait de décrire un avenir possible et dans lequel on pourrait se déplacer. Il ne s'agit pas d'être naïf, il s'agit déjà (et apparemment, c'est énorme et quasiment subversif) de dire que l'avenir est quelque chose qui peut exister et qu'on peut y vivre sans regretter un éventuel "âge d'or" où l'Humanité était plus heureuse. J'adore Bradbury, mais on peut pas vraiment dire que ce soit un super progressiste. Même Heinlein est moins conservateur si on y regarde bien.
Ensuite, comme je l'ai dit auparavant. Y'a une question de contexte. La SF est un genre populaire, ce qui signifie que sa force réside dans sa réactivité. Quand la civilisation occidentale européenne et industrielle était toute puissante, qu'un roman comme "la guerre des mondes" existe, c'est très bien, c'était un véritable contrepoint. Quand les deux grandes puissances font la course au nucléaire, il est aussi bon de rappeler qu'il n'y aura qu'un seul perdant : l'Humanité. On voit bien qu'il s'agit d'aller à l'encontre de la pensée dominante.
Et bien, quand dans tous les médias, dans toute l'élite politique, on ne fait QUE manipuler la peur et qu'on fait même passer les idées du XIXe siècle pour des idées de progrès (à quand le travail des enfants ?), faut trouver autre chose.
Si les auteurs de SF ne s'intéressent pas à l'avenir, comment espérer que les lecteurs s'y intéressent aussi ? Dans le même temps, ils liront des thrillers, des polars, qui disent la même chose, sans termes compliqués.
Et on est pas obligé d'en arriver aux extrémités d'un Bernard Werber (bonjour les papillons), mais il a saisi le truc. Y'a sans doute un juste milieu que l'on puisse atteindre.