(Au fait, un forum pour discuter c'est pas super pratique. Là on a plein de parties et sujets, chaque sujet ayant 3 posts datant de 2017 en moyenne. Un canal Discord serait un outil bien plus simple et efficace à mon avis.)
1) Comprendre le lecteur.
Tout d'abord, il y a une chose primordiale dont il faut à mon avis vraiment prendre conscience si on veut régler quoi que ce soit: Il y a une déconnexion totale à tout les niveaux entre les acteurs du milieu et le lecteur moyen, un énorme décalage entre l'offre et la demande. Du coup ça ne peux pas fonctionner.
Il faut vraiment bien contextualiser et analyser le public cible. Les gens lisent. Mais pas tous. Et ceux qui lisent plus ou moins ne lisent pas forcément de la SF (plus des romans policiers, BDs, tranches de vies, autobios, Young Adult, fantasy érotique, ou bouquins de développement personnel en fait). Nous sommes sur un sujet de niche, il faut en tenir compte.
La plupart des gens ne sont pas intéressé par tout les médium d'une licence. Le film du seigneur des anneaux a vendu quelques livres en plus. Les films Marvels n'eu pas eu d'influence sur les ventes de comics qui périclitent. Tout le monde ou presque regarde game of thrones, mais ils n'achètent pas tous les livres, loin s'en faut. Les fans d'harry potter restent dessus et c'est tout. Même si moult jeux vidéos se passent dans un univers SF ou fantasy/tastique, ça ne créera pas forcément des lecteurs. Bref, on peut essayer de capitaliser, mais faut pas trop compter là dessus.
Sur ce forum - comme partout ailleurs - on veut que les lecteurs s'intéressent à ce qu'on vend.
C'est prendre le problème à l'envers.
Si on veut vendre il faut proposer des choses qui intéressent le client, répondre à une demande. Sinon ça ne marche pas. Si les gens n'achètent pas, soit c'est un problème de forme (et il faut mieux expliquer, éduquer, communiquer, présenter) soit un problème de fond (et il faut proposer un produit qui correspond plus à la demande).
Et ceux qui participent ou qui s'informent sont une minorité (règle du 1%). Il faut aller vers les gens. Le contraire ne marche pas.
Les évènements c'est bien, mais ça ne touche qu'une infime fraction du public cible. (Virtuellement tout le monde écoute de la musique, mais tout le monde ne va pas en concert par exemple)
2) Image et réputation.
A force de vouloir se différencier du reste de la littérature, l'imaginaire s'en est isolé. Définitions alambiqués, de plus en plus complexes, diverses et pointues, tout ça au dépend de l'accessibilité.
L'urban fantasy c'est bien gentil, mais des romans ou la ville est un élément prédominant on en retrouve plein en littérature classique (Zola, Hugo, etc) et personne n'en fait tout un plat. Une histoire sur Marco Polo c'est un roman, éventuellement historique. Mais on ajoute de la technomagie et ça devient du silkpunk? C'est quoi l’intérêt de pondre des classification pour le moindre détail, une catégorie pour un seul élément spécifique? Et même plus en général, une enquête sur meurtre commis avec un révolver c'est un roman policier, mais avec une baguette magique, ou un pistolaser, c'est quoi? Et si j'invente une histoire de meurtre, à moins d'être basé sur des évènement réels, elle sera de toute façon imaginaire même si l'arme du crime est un colt 45.
Il faut MOINS de définitions, pas plus, si l'on veut être crédible, accueillant et abordable. Ou au minimum moins se focaliser sur certaines au détriment des autres.
Exemple: Werber, Chattam (ou Nothomb) ne se réclament pas d'appartenance à la SF ou au fantastique/fantasy et réalisent les plus grosses ventes du genre.
Steven King produit lui aussi pas mal de SFFF mais ce n'est pas le point focal de ses œuvres, avec le succès que l'on sait.
... Qu'éviter l'étiquette SFFF soit plus vendeur alors qu'on en écrit, ça devrait très sérieusement faire réfléchir, non?
Il faut vraiment prendre du recul, se mettre à la place du client et se remettre en question. Je fais partie de communautés (IRL et sur le net) des 2 types, et la différence est frappante. Sur un topic de ce forum on s'étonne que les ventes soient surtout des poches d'auteurs américains.
Déjà, si on a le choix entre un gros pavé à 30€ qui rentre pas dans nos étagère et un bouquin de taille et poids raisonnable à un prix raisonnable (environ 10€), le choix est évident. Vous voulez vendre? Vendez des livres de poches! Et si c'est un super succès, là on peut se permettre de sortir des grosses éditions luxueuses (comme certains commencent à le faire). Il est grand temps de s'affranchir de ces dynamique des années 50.
Quand aux auteurs, c'est une fois de plus tout à fait normal. Le lecteur moyen ne cherche pas à tout savoir sur tout les livres et auteurs du genre. Il veut passer un bon moment, alors il prend le meilleur, le plus connu de chaque genre. Parce que personne ne veut prendre de risque et se retrouver avec un bouquin tout naze.
Tu veux de l'horreur, bah tu prend du Stephen King, logique. Quelque chose de fun, Adams ou Pratchett. La même pour Tolkien, Le Guin, Bujold, Herbert, Simmons, Kress, Gibson, Brunner, Stephenson, Vinge, Hamilton, Hobb, Martin, Dick, Ballard, etc...
Si on veut espérer vendre autre chose que les vieux classiques, il faut proposer aussi bien (voire mieux) dans le même genre.
Et soyons honnête, ça n'est pas le cas actuellement.
Quand j'ai commence à lire de la SF, les prix (hugo, nébula, locus, etc) et recommandations m'ont fait découvris des auteurs comme Bujold, Le Guin, Franck Herbert, Joan Vinge, etc.
Après avoir fait confiance à ces prix et aux recommandations du milieu pour des ouvrages plus récents, j'ai été très déçu, à multiples reprises, et ne prendra plus jamais le risque d'acheter neuf (et encore moins en grand format) un livre à moins d'être vraiment sûr de sa qualité. Je me limite donc aux classiques.
(Au passage Y'a plein de super bouquins à succès de Neal Asher & Stephenson qui n'ont jamais été traduits ni publié en France. Pourquoi? Je veux les acheter mais ça n'existe pas. (Edit: anathem arrive, mea culpa pour celui là))
Le milieu des acteurs est un microcosme, plutôt fermé et élitiste avec ses codes et sa culture, ou tout le monde se connait, qui fonctionne plus sur des critères sociaux que qualitatifs, d’où la déconnexion et le manque de recul abordé précédemment.
Le terme "Imaginaire" n'est JAMAIS connu ni utilisé hors dudit milieu par exemple. Vraiment.
Ça commence bien, on exclut tout notre public.
C'est au passage un mot un peu flou, à connotation négative (une histoire imaginaire c'est un mensonge, un travail imaginaire c'est du vent, des affabulations). Bref, y'a du travail de forme à faire là dessus.
Un autre angle est de regarder ce qui intéresse les gens. Leur demander, faire des sondages. Voir ce qui a du succès sans intermédiaires entre auteur et public. Les nouvelles de SFFF japonaises ou chinoises diffusée sur le net, chapitre par chapitre, c'est énorme. Ou l'auto édition (par amazon entre autres) ou des auteurs ignorés par le milieu rencontrent un succès dingue auprès du public.
Le manque de choix dans les bibliothèques vous inquiète. Mais les gens qui en sont à trouver la sélection limité sont déjà des convaincus et convertis. Et si les bibli ne s'en préoccupent pas, c'est peut-être que y'a pas de demande chez elles.
En gros, toute amélioration devra passer par un travail sur l'identité du genre, une meilleur communication, plus claire et accueillante, et surtout une meilleure qualité d'offre, toutes focalisées et adaptée au lecteur/client.
Et un serveur Discord pour pouvoir organiser tout ça efficacement.

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