Janvier :
Zen City de Grégoire Hervier
Février :
Le Sceau de Cyané de Ménéas Marphil
Mars :
Le Feu de Dieu de Pierre Bordage
Avril :
Des choses fragiles de Neil Gaiman
Voici les résumés
Zen City de Grégoire Hervier :
Zen city, cité du bonheur : « L’une des activités principales de ce pôle de compétitivité est la recherche sur l’identification par radiofréquence, ces fameuses puces RFID qui équipent déjà nos passeports biométriques, nos clés de voitures et la majeure partie des produits manufacturés, en remplacement des codes barres, et permettent de retracer nos déplacements en vélo libre service ou en transport en commun, via les passes sans contact. Le fait que, malgré les multiples avis défavorables de la CNIL, chaque habitant de Zen City, la Ville Transparence, soit lui-même porteur d’une puce RFID, passa presque inaperçu, en tout cas sans faire suffisamment débat. »
« Dominique Dubois a commencé à rédiger son blog huit mois avant son arrivée à Zen City, sous la forme conventionnelle d’un journal intime. Il l’a poursuivi pendant un an et demi, avant d’arrêter de le mettre en ligne. À partir de ce moment, il continue d’écrire mais uniquement pour lui. Ce témoignage est donc à la fois inconnu du grand public et en grande partie inédit. » Ainsi présenté par l’éditeur et préfacier du livre comme un véritable journal intime, le roman use de tous les effets de réel pour reconstituer avec une précision d’historien la « tragédie de Zen city ».
Alternant journal intime d’un résident d’une absolue banalité, et récit de son éditeur à la troisième personne, le roman multiplie coups de théâtre et surprises narratives, rebondissements et faux-semblants, pour se lire finalement comme un techno-thriller. Mais pour autant, il fait sur un mode quasi journalistique le récit réaliste, hallucinant mais tout à fait probable, d’une manipulation à grande échelle qui pose les questions de nos libertés individuelles, de la consommation, du marketing et des technologies de contrôle des esprits.
Plaçant son roman sous deux citations en exergue de Voltaire et Bernanos, Hervier se revendique ici pour ce qu’il est : un écrivain moraliste dont la facture narrative baignée de pop cultures ne peut faite oublier l’ambition.
L’imposante bibliographie documentaire qu’il a utilisée (consultable sur le site du roman) le prouvera aux sceptiques : Zen city ne met rien d’autre en scène que notre monde d’aujourd’hui, tel qu’il va, un monde où « vos origines, vos croyances, vos convictions nous importent peu, ce qui compte c’est que vous soyez notre client, ça nous suffit largement. »
Le Sceau de Cyané de Ménéas Marphil
Plus très sûr de vouloir encore apprendre la magie. Brisé par les révélations des maîtres d’Élatha, Épihane fait appel à l’oiseau sîmorgh et quitte l’Arbre-Mère pour réfléchir loin de tout. Si Kimyan, son meilleur ami depuis l’enfance et en réalité son frère jumeau, est l’enfant désiré par le sombre Seigneur Sarpédon, Piphan’, doit lui sa naissance à la seule volonté de leur mère Gaïa. Et pour sauver ce frère, Piphan’ doit achever sa formation.
Après son initiation dans l’île fabuleuse luxuriante, il va aborder des contrées sauvages. Mais les arbres-pieuvres, les gargouilles des sables, et même le redoutable dragon noir genka, ne sont que le prélude à une bien plus terrible bataille. Partout sur la planète, d’étranges mutations se produisent. Pour trouver la partie manquante du sceau de Cyané, le puissant talisman transmis par sa mère, Épiphane va-t-il pouvoir assumer son rôle d’élu ? Et résister aux dangers de la magie…
Ménéas Marphil poursuit son fabuleux voyage dans l’île merveilleuse d’Abracadagascar. À la luxuriance de la nature, la diversité de ses créatures dans la chaleur des origines, magiques ou non, au récit fantastique et héroïque, se superposent des références au cinéma, à l’illustration ou à la bande dessinée dont notre imaginaire est nourri. Et le lecteur se retrouve entrainé à travers un espace-temps où les mythologies s’entremêlent et les histoires et légendes, réelles et imaginaires, sont bien plus liées qu’il n’y paraît…
Le Feu de Dieu de Pierre Bordage
Quand demain tout à coup, à bout de souffle et de douleurs,
la terre inversera ses cycles et basculera dans l’hiver et la nuit…
Un grand Bordage apocalyptique au rayon littérature !
Franx a prévu le cataclysme planétaire qui détruira une grande partie de l’humanité. À l’aide de trois autres familles, il a réalisé une arche dans un coin perdu du Périgord, un domaine appelé le Feu de Dieu prévu pour une autonomie totale de sept ou huit ans, afin de passer les années difficiles. Mais les familles se sont lassées, disputées, et ont abandonné le projet l’une après l’autre.
L’histoire commence quand Franx, à Paris pour quelques jours et apprend que ses amis les plus fidèles viennent à leur tour de quitter le Feu de Dieu, y laissant seuls sa femme et ses deux enfants. Seuls ? Pas tout à fait : Jim, un parasite, s’est incrusté dans la communauté et ne semble pas décidé à en partir.
Quand le cataclysme se déclenche sous ses yeux à Paris, Franx comprend tout et décide de rentrer immédiatement chez lui. Il entame alors son périple dans un pays dévasté, une obscurité perpétuelle et un froid de plus en plus intense. Au sortir de Paris, une femme mourante lui confie sa petite fille muette qui semble autiste mais n’est peut-être pas étrangère aux visions et aux perceptions étranges de Franx. À deux, ils vont entreprendre l’impossible voyage vers le Périgord, peinant à pieds dans des ténèbres perpétuelles.
Pendant ce temps, dans le Feu de Dieu, Alice et les enfants transforment l’arche en bunker autarcique dont Jim se croit bientôt le maître…
Prenant sur leur terrain les grands du scénario catastrophe, Bordage conduit son roman à un rythme et dans un suspense impitoyables. D’un côté, la fuite solitaire à travers une France dévastée et des ténèbres gelées, de l’autre le huit-clos claustral d’une femme et deux ados terrorisés, aux prises avec un psychotique paranoïaque. Le lecteur suit, halluciné, cette quête pour la survie dont il sortira, comme les personnages du roman, transformé, pacifié et grandi.
Merci Monsieur Bordage et, nous, heureux lecteurs, transformons ce cadeau en succès de librairie !
Des choses fragiles de Neil Gaiman
Un somptueux recueil incluant Le Monarque de la Vallée,
court roman où l’on retrouve le héros du best-seller American gods.
« Les histoires, tels les gens et les papillons, les œufs d’oiseaux et les cœurs humains, les rêves, sont aussi des choses fragiles ne se composant de nul matériau plus solide ou plus durable que vingt-six lettres et une poignée de signes de ponctuation. Ou bien de paroles faites de sons et d’idées – abstraites, invisibles, disparues sitôt prononcées –, et saurait-on imaginer plus fragile ? Certaines d’entre elles, pourtant, simples et minuscules, mettant en scène des personnages qui partent à l’aventure ou qui accomplissent des merveilles, des miracles et des monstres, ont survécu à tous ceux qui les ont racontées. Certaines ont même survécu aux pays dans lesquels elles ont été créées. » Neil Gaiman
Ces histoires merveilleuses et effrayantes confirment le talent de Neil Gaiman, conteur inégalable qui manie la même aisance l’humour et l’horreur, le fantastique et le réalisme, la douceur et la cruauté pour peindre avec délicatesse ces choses fragiles qui, dans leur apparence éphémère, marquent pourtant les esprits, parfois pour toujours.
Tantôt délicieuses, tantôt dérangeantes, toujours surprenantes, les nouvelles qui composent Des choses fragiles sont un cadeau, un enchantement littéraire que nous offre l’un des écrivains les plus originaux de son époque.
Si ce recueil constitue une entrée idéale pour les lecteurs qui ne connaissanent pas encore l’oeuvre de Gaiman, les fans seront comblés par cette alternance somptueuse de nouvelles courtes, novela ou véritables romans comme Le Monarque de la Vallée, ou l’interview inédite de Neil Gaiman en fin d’ouvrage.
« Des choses fragiles confirme la réputation de Gaiman de conteur virtuose d’histoires effrayantes, dont l’écriture érudite et originale rappelle, à ses meilleurs moments,
M. R. James et Edgar Allan Poe. »
The Observer
« Un écrivain qui régalera les lecteurs... L’œuvre de Gaiman combine l’imagination de H.G. Wells, l’atmosphère sinistre de H.P. Lovecraft et l’esprit comique de P.G. Wodehouse... Il peut tout autant faire vous faire dresser les cheveux sur la tête que vous faire mourir de rire. »
Minneapolis Star Tribune

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