Colloque de Cerisy "Comment rêver la Science fiction à présent?"

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Le colloque de Cerisy va s'interroger sur la science fiction cet été du 20 au 30 juillet 2009.

Voici le descriptif. Les infos sont ici

"DIRECTION : Danièle ANDRÉ, Daniel TRON, Aurélie VILLERS

La science-fiction serait-elle moribonde? Elle est moins populaire que la Fantasy. Mais surtout, elle peine à se renouveler, tant du point de vue du contenu que de la forme (rien de bien nouveau depuis le Cyberpunk ou le Steampunk, oubliées les expérimentations d’un Ballard ou d’un Dick). L’avenir du genre sera-t-il assuré?

Ce colloque tente de dresser un constat de l’état de la SF contemporaine en abordant, sans exclusive, tout en favorisant une approche pluridisciplinaire, les interrogations suivantes. La SF peut-elle prolonger son existence en rejouant de vieux mythes dans des contextes futuristes? Peut-elle trouver des sources de régénération dans de nouveaux supports et/ou dans des civilisations ou aires géographiques autres que celles qui ont produit les chefs-d’œuvre de son âge d’or? Comment le processus d’hybridation avec d’autres genres l’a-t-elle transformée? D’où proviennent les nouveaux modèles? L’hybridation est-elle le signe d’un renouveau ou au contraire le symptôme d’une crise profonde?

COMMUNICATIONS :

* Sylvie ALLOUCHE: "... lorsque, brusquement, un Programme de Recherche en Science-Fiction Blanc aux yeux roses passa en courant tout près d’elle"
* Marc ATALLAH: Pour une "esthétique de l’inversion structurelle": l’avenir n’est sombre qu’en regard d’un présent aveugle
* Sylvie BERARD: L’univers science-fictif d’Elisabeth Vonarburg ou la mise en scène du rêve
* Anne BESSON: La science-fiction dans la culture de masse contemporaine: un monde à part?
* Roger BOZZETTO: Crises dans l'univers de la SF?
* Yann CALVET: C'était demain...
* Isabelle CASTA: Quand les raisons de craindre sont les raisons d’espérer: l’hypothèse science-fictive
* Christian CHELEBOURG: "Y’A PLUS DE SAISONS, MA PAUV’DAME !". Poétique des écofictions climatiques
* Adela CORTIJO: Ars et natura dans le devenir du Cyberpunk. De Moebius à Enki Bilal
* Jérôme DUTEL: Evaluation et évolution de la science-fiction contemporaine à travers Lupus (2002-2006) de Frederik Peeters
* Margaret GALVAN: "To Boldly Go Where No Man... Exists": enquête sur la liberté grandissante des femmes en science-fiction
* Irving GOH: Southland Tales, comment penser le post-séculaire
* Lauric GUILLAUD: Le cycle Indiana Jones: les limites de l’hybridité générique
* Laura HILTON: Le futur est dans le passé: la science-fiction gothique contemporaine dans la bande-dessinée steampunk
* Thierry JANDROK: Whitley Strieber: dogmatisme ou science-fiction?
* Anne KUSTRITZ: Eugénisme postmoderne: l’avenir de la politique reproductive et de la pensée raciale en science-fiction
* Sophie LÉCOLE-SOLNYCHKINE: Du paysage-image au faire-paysage, représentations paysagères dans la SF et paysagisme contemporain
* Isabelle LIMOUSIN: Installation, science-fiction et utopie: l’autre monde de Dominique Gonzalez-Foerster
* David MARTENS: Comment la scientologie rêve la science-fiction
* Gilles MENEGALDO: Cronenberg aux limites de la SF
* Juan Ignacio MUNOZ: Le cyberpunk vernaculaire de l’Amérique Latine: dystopies, virtualités
* Keren OMRY: I, CYBORG
* Olivier PAQUET: Manga, science-fiction et personnages: quand le Japon inventa la postmodernité
* Isabelle PERIER: Dan Simmons ou "Que se passe-t-il lorsque la science-fiction rêve de littérature?"
* Maryse PETIT: "Cap au Pire": J.-M. Truong, d'aujourd'hui à demain matin
* Jean-Marc ROHRBASSER: Science-fiction et démographie: surpopulation et politiques de population
* Yannick RUMPALA: Ente anticipation et problématisation: la science-fiction comme avant-garde
* Chiara SGRO: Quand la science-fiction rencontre le récit policier: la nouvelle orientation des séries télévisées de science-fiction, des X-Files aux 4400
* Benjamin THOMAS: Le Cinéma de science-fiction japonais et la fonction politique de l'art
* Natacha VAS-DEYRES: Quand l'utopie s'éveillera dans la science-fiction française contemporaine
* Xiaolu WANG: L’Espace de l’imagination et de l’innovation: comment la science-fiction survit à l’idéologie en Chine?
* Liu YAN: Vivre ou mourir? Etude du choix d’Andrew dans l’adaptation cinématographique de L’Homme bicentenaire

RÉSUMÉS :

Marc ATALLAH: Pour une "esthétique de l’inversion structurelle": l’avenir n’est sombre qu’en regard d’un présent aveugle
D’inspiration interdisciplinaire, ma communication aura pour objectif l’analyse des relations qui se font jour entre le processus — réflexif — de la conjecture science-fictionnelle et l’imaginaire — prospectif — de la technoscience: alors que celui-ci dit aujourd’hui en inventant, ostensiblement, demain, celui-là, écrit demain pour dire, subrepticement, aujourd’hui. Or, une telle "inversion structurelle" est la chance — peu étudiée jusqu’à présent — d’une esthétique propre à la littérature de science-fiction: le cognitive estrangement, comme l’appelait Darko Suvin, a par exemple trop souvent été décrit par sa seule fonction philosophique, au détriment de ses atouts strictement littéraires — ce qui a de quoi étonner, puisque ce concept est originellement construit par Bertolt Brecht pour caractériser l’esthétique propre à son théâtre. Pourtant, mettre à distance une contemporanéité opaque, c’est instituer une réflexion et une esthétique novatrices — l’une ne pouvant être pensée sans l’autre; c’est à l’étude de cette consubstantialité que je me confronterai et ce, au travers d’un exemple fédérateur: le roman d’Andreas Eschbach, Le Dernier de son espèce.

Anne BESSON: La science-fiction dans la culture de masse contemporaine: un monde à part?
A partir de deux ouvrages de hard science récemment traduits, le recueil Axiomatique de Greg Egan et Rainbow’s End de Vernor Vinge, nous montrerons que la science-fiction, loin d’être reléguée à une position marginale dans les imaginaires contemporains par la concurrence de la fantasy, en informe au contraire en profondeur les représentations. Elle occupe une place centrale dans la manière dont sont pensés, et décrits, les univers multimédiatiques proposés à la consommation. Le rêve partagé de notre époque, celui d’un autre monde qui soit le nôtre, peut en effet y devenir la matière même de la narration, via l’opération de concrétisation de la métaphore qui caractérise le genre: prise de drogue ou modifications neurologiques chez Egan, extension des technologies du virtuel chez Vinge, en permettent l’exploration, y préparent les esprits...

Roger BOZZETTO: Crises dans l'univers de la SF?
La crise actuelle de la SF est-elle le dernier sursaut d'un genre moribond? La fantasy profite du désamour du public pour les effets des conquêtes de la science et de la technique, et de leurs effets, que la SF magnifiait. Aujourd'hui l'ex-public de la SF se focalise sur les aspects de dangerosité de la science. Le XIXème siècle avait inventé des formes et des figures neuves pour donner un visage à sa modernité. C'est le cas avec Frankenstein (1818) ou avec La machine à explorer le temps (1895). Ces figures s'ancraient sur le nouvel esprit de la Révolution industrielle. Cette imagination spéculative existe-t-elle encore chez nos écrivains de SF? Des espaces neufs sont à inventer, qui semblent faits d'oxymores: l'écologie industrielle, les démocratures, les utopies réalistes, etc... Ce sont des réservoirs d'images à inventer. L'un des atouts de la "fantasy", outre son socle recyclable, c'est la fluidité et le poétique de sa narration alors que la SF, est supposée n'être qu'une "littérature d'idées". Pourtant certains de ses textes offrent parfois au lecteur une séduction par un usage poétique du langage. Ce qu'Ursula Le Guin a réussi aussi bien dans l'univers de Terremer que dans celui de l'Ekumen par exemple. La crise actuelle de la SF est-elle le dernier sursaut d'un genre moribond?

Yann CALVET: C'était demain...
Depuis le début des années 2000, le succès international de films de SF et de Fantasy montre le retour en force d’une forme de mentalité magique rémanente dont il est tentant de dire qu’elle est le contre point d’un rationalisme que le vingtième siècle a fini par transformer en une forme supérieure de cynisme. Chaque époque, chaque période de l’histoire de la SF, adapte ainsi les mêmes histoires de base à ses préoccupations du moment mais depuis septembre 2001 la SF est devenu plus sombre, plus critique vis-à-vis de la civilisation "moderne" capitaliste et des conséquences (sociales, politiques, climatiques...) de la mondialisation.
Cette communication se proposera de réfléchir sur l’imaginaire socio-culturel et mythologique de la SF depuis le début du nouveau millénaire. Quel est le devenir culturel du genre et quel est l’arsenal d’imaginaire qui l’accompagne et même le signale?

Isabelle CASTA: Quand les raisons de craindre sont les raisons d’espérer: l’hypothèse science-fictive
Même si l’affirmation peut sembler paradoxale, on peut tout à fait défendre l’idée que le plus pur écrivain de SF française s’appelle, aujourd’hui, Michel Houellebecq... car il réunit, en particulier dans Les Particules élémentaires et dans La Possibilité d’une île, les ingrédients indispensables à l’élaboration science-fictive: un récit très charpenté, et l’irruption, à la fois motivée et sidérante, d’une thèse scientifique inédite, bouleversant l’humanité tout entière et transformant en profondeur individus et société. Mais l’habillage habituel de la science-fiction (galaxie lointaine, super-pouvoirs ou héros surdimensionnés) fait évidemment défaut, tout comme chez l’autre "grand" de ce début de XXIème siècle, Antoine Volodine. Là, l’imagerie est encore autre, entre le trash à la "Mad Max" et la désespérance de Tarkovski ; nous sommes dans la SF utopique, plus exactement contre-utopique, et les nouveautés sont plus régressives que porteuses d’un quelconque progrès... La confrontation entre le traitement littéraire "haut de gamme" de la SF et ses occurrences actuelles les plus populaires — donc télévisuelles — amène à formuler un certain nombre d’hypothèses: dans Lost comme dans The lost room ou Jericho, l’arsenal SF est toujours au service d’une interrogation éthique, voire eschatologique ; le temps et l’espace, conditions a priori de toute expérience sensible, y sont maltraités, mutants, insaisissables ; les objets, tout comme chez Houellebecq, y acquièrent (ou y retrouvent?) une dimension salvatrice et sacrale — la fameuse "clé" de la Lost Room — et le retournement final ("seul l’amour peut sauver le monde") est perceptible aussi dans les romans cités: mais c’est sur le mode "incapacitant"... C’est à partir de ces deux domaines (romans français versus séries américaines) que j’aimerais construire mon approche ; en clair: comment le rationalisme laïc français rejoint-il la mystique américaine d’une "seconde chance" pour le monde? la science fiction désenchantée de Volodine a-t-elle quelque chose à dire aux errants de Lost? peut-on subsumer une "construction esthétique" commune, qui permette d’architecturer l’offre science-fictive? En conclusion, je m’efforcerais de revenir sur la question des "visualités", en soulignant combien les échanges entre heroic fantasy et science fiction sont à la fois problématiques et prometteurs, et comment l’écriture romanesque française actuelle (Brussolo, Chattam, Musso, Lévy) apprivoise ces engrammes et parvient à les sublimer.

Christian CHELEBOURG: "Y’A PLUS DE SAISONS, MA PAUV’DAME !". Poétique des écofictions climatiques
L'imaginaire représente le temps selon deux grands schémas, l'un cyclique ou agrolunaire, l'autre progressiste et messianique. Le rythme des saisons constitue le modèle du premier; son dérèglement, de quelque ordre qu'il soit, postule une fin des cycles débouchant sur une réalité neuve, autrement dit un progrès. De là, sans doute, le découpage des ères géologiques en tranches volontiers climatiques. Penser le dérèglement du climat, c'est donc substituer à la pensée cyclique une pensée progressiste, si sombre soit-elle; c'est aussi prolonger les angoisses millénaristes de la fin du XXème siècle. Ce sont les rêveries attachées à cette révélation d'un avenir possible que je m'efforcerai de cartographier en me livrant à une synthèse de leurs manifestations tant en littérature (Storm of the Century de S. King, His Dark Materials de Ph. Pullman) qu'en BD (SOS Météores, t. VIII de "Blake et Mortimer") ou en jeu vidéo (SimCity de Will Wright, 1er épisode), tant que dans les séries télévisées (K-Ville, Tsunami, Jericho) que dans le cinéma de fiction (Peut-être de C. Klapisch, The Day after Tomorrow de R. Emmerich, Twister de J. de Bont, The Avengers de J. S. Chechik) ou le documentaire (An Inconvenient Truth d'Al Gore, Earth d'A. Fothergill). Plusieurs topiques devraient se dégager: un nouveau complexe de Cassandre prolongeant la vague millénariste une conception darwinienne de l'homme comme espèce dépendante de son milieu ; une inversion de l'histoire conduisant du cosmos au chaos; une représentation du climat comme arme du châtiment, comme figure de la fatalité, conduisant à une proximité des discours savant et religieux sur le sujet. Ce sera l'occasion de confronter la science-fiction à la science et de constater son adhésion globale au discours dominant. On verra que ce phénomène induit naturellement une poétique de l'illustration qui tend à rapprocher la fiction du documentaire, quitte à les confondre dans un docu-fiction comme Paris 2011 - La Grande Inondation de Bruno Portier. Ce faisant, la science-fiction contemporaine tend à revenir aux sources du genre, puisque cette option était aussi celle de Jules Verne par exemple. On verra également que la SF climatique renouvelle les codes de l'héroïsme dans la mesure où les fictions de la catastrophe écologique remplacent les traditionnels affrontements entre forces ennemies par une prise de conscience de la responsabilité humaine invitant tout un chacun à ne lutter que contre lui-même. La cosmologisation de l'héroïsme apparaît du même coup indissociable de son intériorisation. Au fond, le discours scientifique sur le réchauffement climatique et les presciptions qu'il induit peuvent apparaître comme une forme de propagation sociale de l'esprit romanesque de la SF: grâce à eux, l'héroïsme commence avec le tri sélectif des ordures ménagères.

Adela CORTIJO: Ars et natura dans le devenir du Cyberpunk. De Moebius à Enki Bilal
Le cyberpunk surgit en tant que réponse à l’imposition extensive de nouvelles technologies, qui semblaient faciliter la vie quotidienne mais, qu’en contrepartie, exerçaient un pouvoir de contrôle sur l’individu. La percussion dans la société des avances scientifiques, réelles ou imaginaires, est perçue d’une manière négative, nuisible et sinistre. L’ère cybernétique et les perfectionnements informatiques produisent des dystopies post-industrielles où prolifèrent les marginalités sociales. La paranoïa, les limites flous entre le réel et le virtuel, se déploient dans une ambiance noire, similaire à celle du hard-boiled américain. Une science-fiction avec une touche de Chandler et de Métal Hurlant, que nous analyserons sous l'optique de la bande dessinée. En concret, sur la présence angoissante d'animaux insolites dans les univers créés dans les bandes dessinées de Moebius et d’Enki Bilal.

Jérôme DUTEL: Evaluation et évolution de la science-fiction contemporaine à travers Lupus (2002-2006) de Frederik Peeters
A travers le "roman graphique" Lupus (une œuvre nommée en 2004, 2005 et 2006 pour le prix du meilleur album au Festival d’Angoulême pour ses trois premiers épisodes et élue "Essentiel d’Angoulême" en 2007 pour son dernier volet) de l’auteur suisse Frederik Peeters (1974-...), il est possible de discerner comment le médium de la bande dessinée contemporaine peut illustrer aussi bien la continuité d’une certaine tradition poétique de la science-fiction, lieu d’évasion et d’imagination, que son renouvellement. A l’intérieur d’un champ pictural hybride, autant nourri de références littéraires que cinématographiques, Lupus est ainsi une œuvre forcément transtextuelle et intertextuelle où les inspirations formelles et classiques subissent une déformation empreinte d’originalité et de nouveauté. Introduisant une dimension éminemment intime, l’auteur entraîne ainsi la narration de son récit dans une direction bien particulière où les notions d’influence, de déviation, d’évolution et de réciprocité deviennent inévitables et inextricables les unes des autres.

Margaret GALVAN: "To Boldly Go Where No Man... Exists": enquête sur la liberté grandissante des femmes en science-fiction
Bien que la science-fiction soit traditionnellement dominée par les auteurs masculins, c'est également un genre ouvert sur l'exploration de nouveaux mondes et de nouveaux peuples, éléments qui ont suscité l'intérêt de nombreuses féministes pour ce genre. En s'appuyant sur une analyse du genre masculin/féminin, informée par Gender Trouble de Judith Butler et Female Masculinity de Judith Halberstam, cette étude va explorer la manière dont les auteurs ont utilisé les mondes science-fictifs peuplés uniquement de femmes pour problématiser le concept de genre ("gender") vu comme un système binaire. Ces mondes aux codes sexués non conventionnels altèrent le sens et la forme que prennent la sexualité et l'identité. Néanmoins, un système patriarcal règne toujours sur les étagères des librairies où le domaine de la science-fiction croule sous le poids des textes produits par des hommes. Qu'en est-il alors du progrès opéré pour abolir cette idée fausse de la binarité du genre ("gender"), si l'on considère que les progrès reconnaissables dans les textes ne sont pas nécessairement transférés dans le monde "réel"?

Irving GOH: Southland Tales, comment penser le post-séculaire
En me basant sur le film Southland Tales (Richard Kelly, 2007), je souhaiterais développer l’idée que le genre science-fictif nous donne une meilleure image — sinon une meilleure idée — du monde post-séculaire que ne le fait la théorie contemporaine. Cette dernière semble souvent échouer à donner un éclairage sur ce qu’est le post-séculaire et sur la façon de le penser. Southland Tales, en revanche, y parvient. L’on pourrait arguer qu’il s’agit d’un monde de rebuts, ce qui transparaît dans le pouvoir politique tel qu’il est présenté dans ce film où les postes gouvernementaux sont détenus par des incompétents et des indésirables. Néanmoins, si ce n’est à l’exception d’un petit groupe qui œuvre à améliorer cet état de fait, le reste du monde dédaigne plutôt l’action politique. Quant à la fin de ce monde, elle ne verra aucune figure messianique ou christique. Et lorsque ce monde aspire au Salut, c’est une star de film d’action qui œuvre à le racheter — bien que ce dernier ne soit pas une "star" à proprement parler, puisque personne ne le reconnaît dans le film. Si ce monde doit connaître une fin apocalyptique, le coup fatal ne viendra pas d’un infâme groupe terroriste, mais d’un inconnu, un citoyen hispanique de Los Angeles. Le monde post-séculaire appartient donc aux rebuts. Ce que Southland Tales nous donne à méditer, c’est bien que penser ce monde post-séculaire implique de considérer cette notion de "rejet".

Lauric GUILLAUD: Le cycle Indiana Jones: les limites de l’hybridité générique
Dans le quatrième volet de sa série, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (2008), Spielberg reprend les ingrédients habituels de la saga, en y ajoutant le thème de "l'archéologie fantastique" des années 60-70 ("l'archéologie spatiale"). Cette régression thématique nous conduit à questionner le devenir de la science-fiction à travers le recyclage cinématographique d’éléments hétéroclites appartenant à la BD (Tintin, Black et Mortimer), au cinéma des années 30 (Tarzan), à la (sous-)culture pop des années 50, aux séries TV contemporaines (X-Files), à la fantasy, à l’ufologie (Roswell, Zone 51), à la mythologie sud-américaine (L’Eldorado), à l’ésotérisme (Arche d’Alliance, quête du Graal) et à la parascience. La nostalgie d’un âge d’or de la SF, la frénésie d’hybridité générique (horreur, fantastique, anticipation, mondes perdus) sont-ils l’indice d’un cul-de-sac du cinéma de SF, ou au contraire d’une volonté de retrouver les origines mêmes de l’inspiration: le mythe? Pour retrouver son originalité, la SF, confrontée au retour de l’irrationnel, est-elle nécessairement condamnée à verser dans une quelconque "nostalgie des origines"? Notre communication, largement fondée sur l’anthropologie culturelle, tentera de formuler des réponses à ces questions en s’intéressant au cycle de Spielberg.

Laura HILTON: Le futur est dans le passé: la science-fiction gothique contemporaine dans la bande-dessinée steampunk
"Les idées du passé, qui sont les denrées les plus précieuses du passé, sont encore parfaitement à notre portée... il est possible d’entendre le passé comme un moyen de progresser dans le futur" (Extrait d’une interview d’Alan Moore dans SteamPunk Magazine)
Mon étude portera sur les différents volumes de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore et Kevin O’Neill. Je commencerai par évoquer la nature hybride et oxymorique de la science-fiction gothique ainsi que son lien avec la littérature Steampunk, en démontrant que, malgré des déplacements dans le temps et l’espace, la Ligue présente une histoire cohérente centrée sur l’ère Victorienne. En lien avec la notion gothique d’identité fragmentée ou double et la notion d’"ab-humain" proposée par Kelly Hurley, j’explorerai dans un second temps la façon dont Moore réinterprète les personnages de Griffin et de Hyde, en faisant des "super-héros" steampunk. Je conclurai enfin par l’analyse du meurtre de Griffin par Hyde, une scène qui incarne parfaitement le concept de l’énigme science-fictive. Mon analyse repose, dans son ensemble, sur l’idée que la Ligue présente l’avenir du Steampunk comme inexorablement lié à la littérature du passé.

Thierry JANDROK: Whitley Strieber: dogmatisme ou science-fiction?
Depuis les années cinquante, la population et les autorités furent régulièrement alertées par des témoignages concernant des OVNI. Puis vinrent les histoires d’enlèvement et de tortures hyper technologiques. Surfant sur cette vague ufologique, Whitley Strieber raconta son propre enlèvement par des extra-terrestres. Devant la vague d’incrédulité de la communauté scientifique et littéraire, il poursuivit sa démarche de "révélations" avant de publier une fiction en 2006: The Grays. Comment situer une telle approche dans la science-fiction d’aujourd’hui? Les histoires d’invasion par des aliens annoncerait-elles une remise en question des bases de la science-fiction? Quand la science se rapproche de la magie, le seul recours serait-il de revenir à l’exposé iconique et fictionalisé du dogme judéo-romano-christiannique, plongeant ainsi l’aventure de l’anticipation scientifique et de ses lumières dans l’obscurité de croyances appelées à répondre aux angoisses de nos contemporains?

Anne KUSTRITZ: Eugénisme postmoderne: l’avenir de la politique reproductive et de la pensée raciale en science-fiction
Ce travail analyse les images de l’appartenance raciale, de la naissance et de l’humanité telles qu’elles sont construites par un ensemble de récits de Fantasy et de science-fiction contemporains. Les livres, films et séries télévisées de science-fiction qui construisent métaphoriquement des systèmes fondés sur les races rejouent avec insistance les leçons et les catastrophes du passé, en instaurant un dialogue avec les choix politiques cruciaux de notre époque qui président à des œuvres culturelles clés en construisant un espace imaginaire suffisamment éloigné des agissements de la culture officielle afin de mettre à jour la rétention des contenus raciaux et eugéniques dans les inquiétudes contemporaines liées à la génétique. Ainsi, ces récits nous obligent à affronter les implications des politiques humaines et reproductives dans un monde de manipulation génétique croissante, et attirent notre attention sur les questions morales essentielles de chaque époque: qui est l’Autre, et comment construire une relation éthique avec l’Altérité?

Sophie LÉCOLE-SOLNYCHKINE: Du paysage-image au faire-paysage, représentations paysagères dans la SF et paysagisme contemporain
Comment les représentations du paysage dans la SF influencent-elles et travaillent-elles le chantier paysager de notre quotidien? Si le paysage-fiction des films semble se rapprocher peu à peu de notre entourage immédiat, l’analyse comparative de productions des deux ordres — paysages emblématiques de la SF, réalisations urbanistiques d’architectes-paysagistes — permettra de dessiner le parcours d’allers-retours incessants croisant influences et parentés. Cette analyse permettra en outre d’apporter un éclairage nouveau aux notions de fiction et de paysage, mettant au jour leurs relations sous-jacentes. Si le mot paysage désigne tout autant les représentations de paysage que le paysage grandeur nature, alors cette indistinction fondamentale permet de penser que le paysage réel et le paysage-image ont partie liée: non seulement parce que, banalement, l’un représente l’autre, mais, plus essentiellement, car la nature même de l’un participe de celle de l’autre. Cette perspective met ainsi au jour un enjeu politique de taille, qui réunit dans une même praxis les réalisateurs de SF et les architectes-paysagistes: celui, à travers la fabrication du paysage, de la recherche d’un comment-vivre-ensemble.

Isabelle LIMOUSIN: Installation, science-fiction et utopie: l’autre monde de Dominique Gonzalez-Foerster
Les artistes nés dans les années 60 ont grandi dans les années science-fiction, marquées notamment par la sortie de 2001 Odyssée de l’espace (1968) et de Star wars (1977). Alors que, trente ans plus tard, la SF semble s’épuiser dans ses formes classiques (littérature, bande dessinée, cinéma ou design), l’art des années 90 à nos jours y renouvelle ses sources d’inspiration Nous proposons de nous intéresser à l’œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, artiste française née en 1965 à Strasbourg. Exploratrice des mondes possibles, celle-ci conçoit installations et expositions comme autant de propositions artistiques dont l’enchantement parfois féérique a la douceur d’une aventure mémorielle. L’influence de la science fiction, revendiquée par l’artiste, est majeure dans son œuvre, comme en a témoigné l’exposition "Expodrome" organisée au Musée d’art moderne de la ville de Paris au printemps 2007. Il s’agira pour nous d’examiner quelles sont les inspirations science-fictives de cette artiste, et par quelles voies celles-ci resurgissent dans son œuvre, mêlant essentiellement arts plastiques, cinéma, littérature, musique et transformant dans le même mouvement, au-delà des classifications classiques et des cloisonnements génériques, l’art et la science fiction d’aujourd’hui.

David MARTENS: Comment la scientologie rêve la science-fiction
Dans quelle mesure la scientologie peut-elle se concevoir comme un produit de la science-fiction? Plus précisément, la fondation par l’écrivain L. Ron Hubbard de l’"Église de scientologie" – qui se revendique comme seule religion fondée au XXème siècle – peut-elle se concevoir comme une forme d’accomplissement d’une aspiration intrinsèque à la science-fiction? Une telle interrogation peut se décliner en deux volets: d’une part, en quoi la scientologie procède-t-elle d’une rêverie similaire à celle que son fondateur déploie dans ses romans? D’autre part, peut-elle être appréhendée comme une façon pour la science-fiction de se rêver aujourd’hui, à travers certaines adaptations cinématographiques de récits de science-fiction dans la production et la réalisation desquelles se sont impliquées des personnalités appartenant officiellement au mouvement scientologue? Il s’agira ainsi d’envisager la façon dont la scientologie est un produit issu d’une rêverie placée sous le signe de la science-fiction, mais aussi de se demander comment ce mouvement rêve à son tour la science-fiction, et se rêve peut-être à travers elle.

Juan Ignacio MUNOZ: Le cyberpunk vernaculaire de l’Amérique Latine: dystopies, virtualités
Plutôt qu’en mouvement cohérent, le cyberpunk latino-américain s’est constitué en une série de vagues dissociées apparaissant vers la fin des années 1980 avec le démantèlement des dictatures militaires et l’accélération des projets économiques néolibéraux dans la pluralité des pays latino-américains: de l’Argentine jusqu’au Mexique, en passant par Cuba, le Paraguay et la Bolivie. À partir d’une exposition des traits saillants de ce sous-genre, à mi-chemin entre le réalisme magique, le roman de dictateur, l’écriture postmoderne et la science-fiction, je ferai un survol de ses principales œuvres: Santa Clara Poltergeist (1991) du Brésilien Fausto Fawcett, La Primera Calle de la Soledad (1993) du Mexicain Gerardo Horacio Porcayo, et Ygdrasil (2005) du Chilien Jorge Baradit. Je m’attarderai également à évaluer comment les concepts de dystopie et de réalité virtuelle sont articulés dans cet espace culturel.

Keren OMRY: I, CYBORG
Tel que le conçoit le XXIème siècle, le corps est une physicalité poreuse pénétrée de technologie d’une part, et/ou se dissolvant dans des processus abstraits et dynamiques d’autre part. La culture populaire contemporaine, telle que la SF organique d’Octavia Butler, les réalités virtuelles de William Gibson et de James Tiptree Jr (Alice Bradley Sheldon), ainsi que l’invention rétrospective d’un authentique original dans la nouvelle série rajeunie des James Bond, examine sous un angle critique les frontières floues de notre corps qui ne saurait plus être l’unique interface nous permettant de faire l’expérience du monde. Cette communication vise à démontrer comment les textes contemporains affrontent et représentent ces défis. En prenant en compte la notion de vue, de lieu et de citation ("sight, site and citation") au sein du discours performatif développée par Judith Butler, et ajoutée au modèle du cyborg de Donna Harraway, l’intégration du corps et de la technologie dans la culture populaire peut sembler fonctionner comme un mécanisme de connaissance primaire, fondamental à une humanité du XXIème siècle.

Olivier PAQUET: Manga, science-fiction et personnages: quand le Japon inventa la postmodernité
Jusque dans les années 90, les amateurs de science-fiction au Japon se concentraient avant tout sur les récits (la cohérence de l’univers dans des œuvres comme Gundam ou Macross), à partir d’œuvres comme Neon Genesis Evangelion (1995) les personnages sont devenus l’élément fondamental sans référence à un quelconque récit. Les fans se réfèrent aux éléments d’attraction des personnages, à une base de données graphique qu’ils manipulent.
Si l’Occident a apporté la modernité au Japon, le Japon incarne la postmodernité dans sa pop-culture. Cela se traduit dans la science-fiction autochtone (littérature, mangas, jeux vidéos) où la communication par mail ou internet, les questions d’avatars sont des enjeux majeurs, mais aussi dans le rapport des consommateurs à ces œuvres jugées par leur capacité à s’insérer dans la base de données et à l’alimenter.

Jean-Marc ROHRBASSER: Science-fiction et démographie: surpopulation et politiques de population
Dans cette communication, je rappellerai les différents développements que la littérature et le cinéma de science-fiction ont consacrés au risque et à la menace de surpopulation, à ses conséquences et aux solutions envisagées pour résoudre le problème. Ces dystopies dépeignent un sombre futur dans lequel la surpopulation règne en maîtresse. Des remèdes à ces situations sont proposés par différentes politiques plus ou moins dictatoriales, mettant en œuvre diverses formes d’eugénisme et de contrôle des naissances. La surpopulation peut aussi être présentée comme une volonté politique empreinte de religiosité: elle est encouragée et montrée comme le résultat nécessaire du respect sacré de la vie. Mais ce rare point de vue cède le plus souvent la place à des pratiques tentant d’éviter la catastrophe que pourrait provoquer un surcroît de population. On assiste par exemple à l’élimination d’une partie de la population par tirage au sort, toujours truqué par le gouvernement. Une politique de population est souvent soutenue par des avancées scientifiques dont la valeur éthique demeure douteuse. Outre le contrôle des naissances et l’encouragement à l’homosexualité, un moyen bien connu de lutter contre la surpopulation demeure la guerre, réelle ou simulée, et même représentée par des épreuves sportives d’une extrême cruauté. On peut encore imaginer une politique de sélection visant à éliminer les personnes âgées. Dans la plupart de ces dystopies, un trop grand nombre d’humains crée des carences en subsistances: faut se débarrasser de l’excédent. Une solution drastique à ce problème consiste, non seulement à encourager et à rendre luxueuse et agréable l’euthanasie, mais encore à recycler le "déchet": les morts servent de nourriture aux survivants. L’ensemble de ces thématiques est résumé et développé dans le chef d’œuvre du Britannique John Brunner, Stand on Zanzibar (1968), que j’étudierai particulièrement en tant que cas d’espèce. La science-fiction apporte-t-elle une richesse réflexive originale aux sciences sociales et à la démographie? Comment s’articulent les thèmes de la surpopulation et les politiques de population dans ce genre spécifique? Telles sont les deux problématiques auxquelles cette communication tentera d’apporter quelques éléments de réflexion.

Yannick RUMPALA: Ente anticipation et problématisation: la science-fiction comme avant-garde
La littérature de science-fiction n’a pas qu’une dimension narrative. Par ses montages spéculatifs, elle peut être un support et un vecteur de réflexivité collective. Elle peut aussi contribuer à préparer les esprits en participant à la construction et à la diffusion d’images du futur. Cette contribution part ainsi de l’hypothèse que la science-fiction représente une façon de ressaisir le vaste enjeu du changement social, et derrière lui celui de ses conséquences et de leur éventuelle maîtrise. La science-fiction offre, certes plus ou moins facilement, des terrains et des procédés pour s’exprimer sur des mutations plus ou moins profondes, plus précisément sur les trajectoires qu’elles semblent pouvoir prendre. En considérant cette forme d’expression artistique comme un travail de problématisation, nous essaierons donc d’examiner comment l’appréhension du changement social est travaillée par cette médiation littéraire. Ce lien entre l’expression artistique et ses potentiels prolongements socio-politiques sera mis à l’épreuve à partir de l’exploration de courants généralement considérés comme porteurs de positions engagées (cyberpunk et postcyberpunk, biopunk, fiction spéculative, anticipation sociale...).

Chiara SGRO: Quand la science-fiction rencontre le récit policier: la nouvelle orientation des séries télévisées de science-fiction, des X-Files aux 4400
Faisant suite à des décennies de vaisseaux spatiaux et de récits se déroulant dans un avenir lointain, comme ceux de Star Trek ou de Cosmos 1999, les années 1990 ont offert à X-Files un succès immense et inattendu dans le monde entier. Chris Carter a fait entrer la science-fiction et le fantastique dans la vie quotidienne du public en sérialisant les aventures de deux agents très ordinaires qui traitent les "X Files" du FBI, les affaires mystérieuses ou non classées.
Le but de cette étude est d’analyser en quoi les éléments propres à la science-fiction tels que par exemple les extraterrestres, les vaisseaux spatiaux ou les voyages dans le temps ont été hybridés avec des éléments du récit policier classique, comme les méthodes d’investigation, les intuitions géniales et les affaires non résolues. En me fondant sur X-Files, j’explorerai en quoi ce genre nouveau qu’est le récit policier de science-fiction à été exploité, renouvelé et hybridé à nouveau dans des séries récentes telles que les 4400 et Roswell (dont le public visé est celui des adolescents).

Benjamin THOMAS: Le Cinéma de science-fiction japonais et la fonction politique de l'art
Au Japon, l’historiographie et la politique offrent aujourd’hui un terrain miné à l’examen critique du passé. Ce "simple" projet provoque immanquablement dans ces domaines des tensions qui finissent par reléguer son objet au second plan.
Certains cinéastes japonais, parce qu’ils sont sensibles aux dangers de la prolifération de l’image, interrogent quant à eux jusqu’à la possibilité de parler d’histoire par le biais de la forme canonique du film de fiction: l’histoire ainsi évoquée risquerait d’être "déréalisée".
Dans un tel contexte, des réalisateurs tels que Hiroki Yamaguchi semblent pourtant avoir trouvé dans la science-fiction la possibilité de livrer un discours historique conscient en ne frappant pas de suspicion la fiction et les jeux d’immersion qui président à sa forme traditionnelle.
Ce genre, lié avant tout au divertissement — qui reprendrait ici le sens positif que lui donnait W. Benjamin —, semble permettre de redécouvrir, au cœur de l’ère de la surabondance médiatique, grâce au "détour", à "l’échappée", une forme de ce que le penseur allemand appela la "fonction politique" du cinéma.

Natacha VAS-DEYRES: Quand l'utopie s'éveillera dans la science-fiction française contemporaine
Dans la science-fiction française contemporaine nombre de romans conjecturaux comme ceux de Serge Lehman, de Jean-Christophe Rufin, de Jérôme Leroy, de Pierre Bordage, d'Ayerdhal ou encore de Maurice G. Dantec ont choisi la dimension littéraire de la dystopie pour questionner notre futur social et politique. Ces représentations prospectives de notre société postmoderne, endroit fictionnel d'un monde libéral et mondialisé, semblent avoir gommé toute tentative utopique. Pourtant au sein même de ces univers globalisés, ou la logique mercantile prime sur les valeurs humaines, l'utopie est bien présente. En réécrivant et en bousculant notre histoire par un phénomène d'écho entre invention littéraire et référence au réel, la nouvelle génération d'écrivains français de science-fiction témoigne d'un désir profond de changement sociétal. L'alternative utopique se réalise aujourd'hui au sein même de la littérature de science-fiction sur l'image positive d'un monde souhaitable, renouvelé par des dimensions politiques ou mystiques: elle rompt avec les projets totalitaires ou consuméristes en explorant les utopies "en friche", l'envers de ses propres représentations.
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