10 incontournables de l'humour

Martiens, go home! de Fredric Brown

« Salut Toto, c'est bien la Terre ici ?  » Les martiens ont débarqué et cette catastrophe est encore plus dramatique que vous ne l'imaginiez. Ils n'ont apparemment qu'un seul objectif : se montrer insolents, indiscrets, désagréables... Luke Devereau, un écrivain alcoolique victime du syndrome de la page blanche, sera le seul à pouvoir lutter contre les petits hommes verts, à moins que le sorcier africain Bugassi ou Hiram Oberdorffer n'aient aussi leur mot à dire...
Demandez à n'importe quel amateur de science-fiction de vous citer le titre d'un roman humoristique et neuf fois sur dix, c'est Martiens, go home! qu'il vous conseillera avec enthousiasme. Quant au dixième, il n'a probablement pas bien entendu la question.



Et quand je vous fais ça, vous sentez quelque chose? de Robert Sheckley

Robert Sheckley fait partie des grands auteurs de la science-fiction et certaines de ses nouvelles font désormais figure de classiques. Dans le recueil présenté ici, vous saurez ce que vaut une carotte au pays des oignons, vous suivrez les mésaventures d'une femme et d'un robot qui s'occupe autant des corvées de nettoyages que du bien-être intime de sa propriétaire. Vous souhaitez apprendre comment naissent les pandémies, vous cherchez la malédiction idéale pour votre pire ennemi ? Robert Sheckley propose quelques réponses de son cru à ces problèmes et à bien d'autres encore. Tous ses recueils de nouvelles sont recommandables. Un auteur à re-découvrir en priorité !

La série du disque-monde de Terry Pratchett

Ce n'est pas d'un unique roman qu'il s'agit mais d'une série dont on peut lire les volumes indépendamment les uns des autres (une trentaine de volumes en français dans l'excellente traduction de Patrice Couton et ce n'est pas terminé !). Difficile de n'en sélectionner qu'un. Mettez-donc le doigt en toute confiance dans l'engrenage et découvrez le monde complètement loufoque de Sir Pratchett , qui vogue dans l'espace sur le dos de la grande tortue A'tuin, elle-même juchée sur quatre éléphants. Vous y croiserez une galerie de personnages qui vous muscleront sans aucun doute les zygomatiques : Rincevent, le magicien brouillon, Conina, fille du barbare bien connu, Mémé Ciredutemps, une sorcière à la langue bien pendue, le sergent Vimaire et son guet, des dragons, d'innombrables et pittoresques petits dieux... ET LA MORT, BIEN ENTENDU, INCONTOURNABLE !


L'Immortalité moins six minutes de Catherine Dufour

Deux jeunes fées, Pimprenouche et Petrol-Kiwi, se lancent au secours de leur amie Babine-Babine, devenue dépendante de sa propre image à la suite de la vengeance de Moudubas, un elfe noir jaloux qu'elle vient d'éconduire. Leur quête les conduira au Nabotland, en Terre du Bas-Bord, et jusque dans les interlignes du Seigneur des Anneaux de Tolkien, où elles tenteront de colmater une brèche dans l'univers. Dialogues décapants et irrévérencieux, situations à la fois délirantes et ingénieuses, il est difficile de résister à ce roman, ainsi qu'aux quatre précédents dans cette série au titre évocateur de Quand les dieux buvaient.




A vos souhaits de Fabrice Colin

Le Diable, avec l'aide du sinistre baron Mordayken, complote pour rouvrir les portes de l'enfer et laisser le mal déferler sur la ville de Newdon. Pour réaliser ce cauchemar il aura besoin de John Moon, le plus minable des entraîneurs de la plus mauvaise équipe de Quartek de l'histoire, ainsi que des deux amis de celui-ci, un nain amoureux, handicapé horticole de surcroît, et un elfe lubrique à qui la magie se refuse obstinément. C'est compter sans l'intervention de Jeannot Lapin, un des dirigeants de la très mystérieuse Fédération Omnisciente. Fabrice Colin nous entraîne dans une suite de mésaventures parfois surréalistes aux rebondissements hilarants. Cet auteur nous prouve qu'il a non seulement de l'imagination, mais aussi beaucoup de talent ! A dévorer sans modération tout en savourant un sandwich au jambon.

Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams

Arthur Dent a des ennuis : il est sur le point de se faire expulser de chez lui car sa maison doit être rasée pour faire place à une bretelle d'autoroute, ce qui n'aura finalement aucune importance puisque c'est également le jour de la fin du monde. Heureusement pour lui son meilleur ami, Ford Perfect, qui est en réalité un des extra-terrestres rédacteurs de l'encyclopédie bien connue du voyageur galactique, s'arrange pour échapper à la catastrophe en les faisant prendre en astrostop par une soucoupe volante.  Avec cette trilogie en six volumes tirée d'une émission de la radio britannique, le lecteur s'embarque pour un voyage loufoque au-delà des frontières de l'infini. Un des grands succès de la SF humoristique.




Pardon, vous n'avez pas vu ma planète ? de Bob Ottum

Bing Walter est en apparence rédacteur au TIME magazine mais en réalité, c'est un extra-terrestre que les siens ont envoyé en éclaireur. Sa mission ? Publier un article dans un numéro spécial annonçant l'arrivée des extra-terrestres sur Terre. Dans l'attente de ce jour, Bing devra apprendre à se conduire comme un humain et tenter de comprendre le comportement irrationnel de ces créatures bipèdes à la fois étranges et attachantes. Mais en premier lieu, il a besoin d'un ami pour lui servir de guide et Trindle, une sorte de geek surdoué, fera parfaitement l'affaire.
Seul roman de Bob Ottum, ce livre n'a pas pris une ride et demeure une mine d'observations caustiques et désopilantes de notre société vue par les yeux hallucinés d'un Candide d'outre-espace.

Huit honorables magiciens de Barry Hughart

Vampires, magiciens taoïstes et chevaliers chinois se donnent rendez-vous dans une version délirante de la Chine ancienne vue par Barry Hughart. Le très savant Maître Li et son fidèle assistant Bœuf numéro dix y résolvent nombre d'énigmes magiques en faisant preuve d'un sens de l'humour irrésistible. Dans ce troisième volume d'une série malheureusement interrompue, ils se mêleront, bien malgré eux, des affaires des redoutables Huit Honorables Magiciens. Barry Hughart, en digne émule de Gu Long et de Jin Yong, nous donne là de très réjouissantes histoires de fantômes chinois. A conseiller aux amateurs de wu xia pian, et à tous ceux qui se demandent ce que cela peut bien vouloir dire. Dans tous les cas de figure, une bonne partie de rire cantonnais est garantie !


Échecs et maths de Terry Bisson

Irving, un jeune avocat, a bien du mal à trouver des pièces de frein pour une voiture des années soixante dix. Le seul endroit susceptible d'en fournir, c'est la casse-auto du Trou, un lieu dont la localisation est aléatoire et où tout peut s'acheter, depuis les poignées de porte de Volvo P1800 jusqu'à une des trois jeeps lunaires, rien qu'en passant dans Le trou dans le trou, grâce au génial Wilson Wu. Depuis Le bord de l'univers part un Champ d'Inversion Anti-Entropique qui menace de conduire au Big Crunch. Wilson Wu prouvera par de savants calculs que pour réparer ce qui va de travers, fût-ce l'univers, il suffit de taper dessus ! Au cours de sa Lune de miel à New-York, Irving apprendra que s'il ne pleut pas le jour de son mariage, c'est grâce à son ami Wilson Wu qui lâche des papillons dans la jungle pour dévier les tempêtes...
En trois nouvelles aussi ingénieuses que farfelues, Terry Bisson nous prouve que hard science et humour font bon ménage.

Lieux secrets et vilains messieurs de R. A. Lafferty

Voici l'un des auteurs les plus singuliers de toute l'histoire de la science-fiction. Ce recueil de contes absurdes est tout bonnement indescriptible et l'humour dont faisait preuve R. A. Lafferty ne s'apprécie vraiment que par la lecture attentive de ses œuvres, ce qui est malheureusement devenu difficile en raison de l'absence de ré-éditions récentes. Pour nous permettre d'apprécier son talent si particulier, il ne reste que le recours à cette citation, extraite de la première nouvelle du recueil, A propos d'un crocodile secret : «Il existe une société secrète comprenant quatre personnes seulement, qui fabrique toutes les histoires drôles du monde. Une de ces personnes n'est pas drôle, et elle est responsable des histoires pas drôles.»