Un premier roman
On ne fera pas ici la sempiternelle biographie décrivant le parcours de l’auteur car 115 degrés vers l’épouvante constitue le premier roman de Lazare Guillemot. Publié par Les moutons électriques, sa parution l’année dernière s’inscrivait dans le « mois Lovecraft », un programme en soi. On va voir en tout cas que ce roman est plein d’influences et de références, pour quel résultat ?
Horreur à Skelling
Le jeune Billy Babbridge accompagne le père Brown sur une petite route de l’île de Skelling quand ils sont soudain attaqués par un monstre aérien ressemblant à un crapaud géant. Ils se planquent derrière un buisson tandis que le monstre détruit la faune aux alentours… avant d’être arrêté par un pilote d’avion assez courageux. Billy et le père Brown constate ensuite la disparition des pierres du site de Mên-an-Tol et ils tombent sur un trio incongru d’aventuriers américains : Hareton Ironcastle accompagné de sa fille Muriel et de son neveu Billy Guthrie (le pilote de l’avion qui a vaincu le crapaud géant). Ensemble, ils réalisent qu’un complot menace l’humanité et les pourchasse aussi, impliquant le dieu Tsathoggua et ses serviteurs. Nos héros vont-ils réussir à sauver le monde ?
Un roman référentiel savoureux
115 degrés vers l’épouvante se lit très bien. On y retrouve les personnages de J.H. Rosny ainé tiré de son roman L’étrange voyage de Hareton Ironcastle. Tout ce beau monde se retrouve plongé dans une histoire à la Lovecraft (même si Tsathoggua fut créé par Clark Ashton Smith, un de ses amis), pleines de rebondissements normaux pour nos « savanturiers ». Les amateurs adoreront ce roman bien mené et savoureux. On souhaite voir Lazare Guillemot « mûrir », il y a une graine d’écrivain en lui.
Sylvain Bonnet