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Trois bonnes raisons de regarder le film Love and Monsters
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Trois bonnes raisons de regarder le film Love and Monsters

Love and Monsters (ou Monster Problems) est une comédie post-apocalyptique réalisée par Michael Matthews qui a vu sa date de sortie impactée par la pandémie mondiale. Repoussée à de nombreuses reprises pour être diffusée au cinéma pendant un trop court laps de temps. Le film finit par être diffusé mondialement sur la plateforme Netflix à partir du 14 avril 2021.

Le synopsis ne s'avère pas être d'une grande originalité de prime abord. La planète ayant subit un cataclysme sans précédent à cause de la destruction d'une météorite avec de nombreux missiles atomiques. Les espèces à sang froid (comprendre toutes les espèces de reptiles et insectes) se voient dotées de mutations qui les transformes en bêtes tout aussi monstrueuses que destructrices. La population mondiale se voit alors réduite à une poignée d'individus qui vivent retranchés sous terre dans des petites colonies et communiquent entre elles par radio. Sept ans plus tard nous retrouvons Joel qui n'a rien d'extraordinaire, il n'est pas bon pour chasser les créatures car la peur le tétanise. Il sait juste bien cuisiner et est plutôt doué pour dessiner et tenter d'élaborer un bestiaire pour cataloguer toutes ces dangereuses créatures qui les assaillent en permanence dans leur abri. Las de vivre seul entouré de ces couples formés au fil de leurs aventures au cours de leurs vies incertaines, il ne trouve que le réconfort dans les discussions qu'il entretien avec sa petite amie du lycée qu'il a retrouvé récemment sur les ondes radio. Il décide alors un jour de partir à sa rencontre et quitter sa colonie pour un périple à la surface pour un trajet de 135 km semé d'embûches, bien évidemment.

Avec ce parti pris léger de la vision de l'apocalypse, on pense forcément à Bienvenue à Zombieland, jusque-là, rien de novateur. J'ai regardé le film, et malgré mes a priori, je dois reconnaître que j'ai passé un très bon moment. Je vous donne les trois bonnes raisons de le voir.

1 : Ses monstres

Entrons tout de suite dans le vive du sujet. En quoi ces monstres sont-ils réussis ? D'une part parce que l'on sort du cliché d'aliens destructeurs, mais plutôt d'espèces bien connues et d'apparence insignifiantes qui ont subi des mutations tout à fait terrifiantes. On parle d'insectes et de reptiles qui, dans leur taille originale n'ont pas vraiment de quoi effrayer, mais qui dès qu'ils atteignent une dizaine de mètres de hauts, s'avèrent nettement moins sympathiques. Avez-vous déjà songé au fait que d'être avalé par un crapaud peut-être une des pires expériences de votre vie ? Loin d'être idiot, le scénario change des clichés et choisit volontairement des espèces atypiques. Nous ne verront donc pas la n ème version d'une espèce d'araignée géante mais plutôt un mille-pattes à vous glacer le sang ou encore des espèces de vers qui vous rappelleront que chuter dans un trou en pleine nature peut conduire à une mort certaine. Les effets spéciaux sont vraiment très bien réussis et leur incrustation à l'image rend crédible cette cohabitation de l'enfer. Même si bon, ces insectes poussent des cris terrifiants qui pourraient faire penser à des dinosaures (c'est la petite touche supplémentaire pour ajouter encore plus de tension aux scènes sans doute). On se prend rapidement au jeu et on les assimile ainsi à une réalité plausible.

De plus, nous avons des espèces hostiles qui en veulent à votre peau (ou du moins à leur garde-manger), mais pas que. L'univers de Love and Monsters présente également d'autres espèces mutantes mais qui sont inoffensives, pour peu que les humains aient une bonne attitude avec eux. Et là, pour le coup, je trouve que c'est une idée qui sort des clichés habituels.

2 : Ses personnages attachants

Joel, notre anti-héros un peu simple est tout de suite attachant. D'une part parce qu'il s'agit du narrateur de l'histoire, et qu'il décrit les faits sans fioritures, mais en gardant toutefois une pointe d'humour nécessaire pour l'aider à supporter la tragédie des événements. Ce n'est pas un survivaliste aguerri, ni un combattant hors pairs. C'est un type comme beaucoup d'autres, c'est-à-dire qu'il a la trouille. Joel n'est pas spécialement intelligent mais il bénéficie de beaucoup de chance au cours de son périple, et fera aussi des rencontres décisives pour l'aider à survivre dans ce monde hostile.

Sa première rencontre, et non des moindres, sera avec un chien adorable et attachant au premier coup d'œil, Boy. Ah oui, je vous vois venir, le chien dans un film post-apo ce n'est pas vraiment très original, je vous l'accorde. Tout le monde va s'attacher au chien, et de plus, ben si possible, on ne tue pas le chien, on ne lui fait pas de mal c'est la règle. Néanmoins, je salue le choix du casting pour ce chien, car fichtre, ils ont réussi à nous concocter une histoire en intégrant une relation de l'homme avec l'animal qui est vraiment très touchante. Ils ont ainsi fait en sorte de caler plein de trait bougrement anthropomorphiques qui accentuent encore davantage cet effet. Les jeux de postures et de regards du chien sont bluffant, on comprend ainsi rapidement tout ce que le chien veut exprimer (ou bien, ce qu'on voudrait voir comme tel), sans que le personnage l'interprète et le dise à haute voix. Ainsi, nous lisons tristesse, crainte et incertitude dans ses attitudes. Ce qui fait de lui un personnage à part entière de l'histoire qui vit de manière aussi intense les aventures de son compagnon d'infortune, Joel.


©Netflix

Au cours de son escapade, Joel va également rencontrer un duo atypique mais formateur pour la suite de son aventure, Clyde, la figure du survivaliste équipé d'un katana et Minnow, une pré-ado experte dans le maniement du tir à l'arc. Sauvé in-extremis d'une mort certaine, Joel va rapidement prendre conscience de lacunes en matière de survie en milieu hostile et ce duo de choc va ainsi lui apprendre toutes les ficelles d'une vie certes, spartiate, mais qui montre son efficacité au quotidien. Avec plein d'humour, ce duo d'abord réticent face à son incompétence et le voyant plutôt comme un boulet, vont peu à peu lui montrer de l'affection et s'attacher à lui puis le considérer comme un membre à part entière de leur mini-colonie.

Un autre personnage, un peu atypique ajoute également une touche d'originalité à l'intrigue, il s'agit d'une intelligence artificielle. Lors de son périple, Joel va fait la brève rencontre de Trav1s (avec un 1 et pas un i). Ce modèle était auparavant son compagnon lorsqu'il habitait encore dans sa colonie mais celui-ci était hors d'usage depuis un moment. Joel rencontre un modèle encore en état de marche, et leur court échange à l'échelle de l'histoire est toutefois assez bouleversant. Le scénario use d'un pathos savamment bien jugulé pour là encore, mettre une bonne dose d'anthropomorphisme à cette IA, et oui ça fait bien son effet. Lors de leur échange, on a conscience qu'il ne s'adresse pas à une personne, mais on ne peut s'empêcher d'être touché par ses tournures et son attitude de droïde. En effet, Trav1s est un robot d'assistance thérapeutique et il arrive à point nommé où Joel est en grande détresse. Leur échange, non loin d'être inutile, met en lumière les bienfaits d'une technologie au service de l'humain.

©Netflix

3 : Ses effets visuels

Le film est d'ailleurs nommé aux Oscars 2021 pour cela. J'ai rapidement accroché à la patte graphique du format. Le générique d'introduction du film se fait via des dessins (qu'on devine être ceux de notre narrateur) pour raconter les événements qui ont conduit à l'apocalypse. Et quand les dessins me plaisent, et bien, cela fait déjà un bon point pour me donner envie d'en savoir plus. L'artiste semble être également le même représentant le bestiaire de monstres de Joel. La patte graphique est vraiment très chouette, de ce fait, si jamais ils ont l'idée de sortie un artbook sur cette thématique, je ne donnerais clairement pas long feu à mon portefeuilles pour craquer.

Le film a été tourné en Australie, ce qui permet ainsi au spectateur d'apprécier ces paysages variés, marécages, forêts, coins semi-désertiques (et ils n'ont probablement pas eu à chercher bien loin pour trouver des monstres terrifiants aussi). Un compromis intéressant si on part du point de vue que l'escapade de Joel permet ainsi d'arpenter différents types de terrains. La direction photographique a également été très soignée. J'ai ainsi pu apprécier de très jolis plans qui rendent, bien sûr encore mieux sur un très grand écran. Plus que les effets crédibles de nos créatures titanesques, qui sont vraiment très bien réussis (je le dis et je le redis quand même). Je me souviens par exemple avoir été particulièrement scotchée par une scène nocturne avec des méduses célestes pour le moins envoûtante et poétique.

Bonus

Même le chien bénéficie d'une doublure cascade, et ça c'est quand même super.

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