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5 anthologies incontournables
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5 anthologies incontournables

S’il ne fallait en posséder qu’une, c’est assurément vers les 36 volumes de La Grande Anthologie de la Science Fiction qu’il faut se tourner. Concoctée avec goût et érudition par Jacques Goimard, Gérard Klein et Demètre Ioakimidis entre 1974 et 1985, elle représente un extraordinaire assortiment des meilleures nouvelles écrites entre le premier âge d’or des pulps magazines des années trente et le début des années quatre-vingts. Chaque titre est consacré à un thème particulier et il en est peu qui ne soient abordés. Si vous voulez tout savoir sur les mutants, la fin du monde ou les pouvoirs psy, vous savez maintenant quoi lire… Et n’allez surtout pas faire l'impasse sur les six volumes consacrés à la science fiction française, édités entre 1988 et 2005 !

Dans le domaine de la littérature fantastique, Alain Dorémieux est à l’origine des neuf tomes des Territoires de l’inquiétude, la référence incontestée du genre. Composée de textes écrits entre les années soixante et les années quatre-vingt-dix, chaque volume offre un tour d’horizon des auteurs majeurs de la littérature d'épouvante. Hormis les premiers opus, relativement athématiques, les suivants s’organisèrent autour des sujets macabres qui caractérisent le fantastique, avec les inévitables vampires, mais aussi les fantasmes, monstruosités et autres obsessions délétères…
  

Pour creuser un peu l’évolution de l’œuvre d’un auteur, ou tout simplement pour éviter de parler d'un écrivain classique sans l’avoir jamais lu, les quarante-six volumes du Livre d’or de la science-fiction s’imposent comme une source essentielle. Hormis quelques titres consacrés à la SF italienne ou allemande, à la fantasy ou aux femmes écrivains, l’essentiel de la série est dédié à la gloire des meilleurs, voire des plus grands ! La plupart d’entre eux sont célébrissimes, comme Philip K. Dick ou le bon docteur Asimov, mais d'autres n’ont pas eu en France la reconnaissance qui est la leur dans leurs patries d’origine, comme Damon Knight ou James Jr Tiptree. Et bien sûr, nous y trouvons aussi une demi-douzaine d’opus consacrés à quelques uns des auteurs français les plus remarquables des années soixante-dix comme Gérard Klein, Philippe Curval, Michel Jeury… Certains titres de la collection furent repris sous le titre Le grand temple de la science-fiction, qui comporte également en prime plusieurs volumes inédits.

Pour les archéologues des littératures de l’imaginaire, la série Les meilleurs récits de… présentée par Jacques Sadoul constitue l’équivalent papier du trésor mythique de la Grande Pyramide de Kheops. Publiée au cours des années soixante-dix et consacrée aux principaux magazines pulp américains, elle possède le charme un peu suranné de ces textes qui ont fait l’histoire du genre. Certains d’entre eux sont en effet parfois un peu datés, mais rien de plus normal pour des antiquités et si un lecteur audacieux prend le risque de mépriser cet écueil mineur, il verra son courage largement récompensé par la découverte de quelques-uns des joyaux les plus chatoyants de revues aussi légendaires que Weird tales, Unknown ou Amazing stories


Les Éditions Rivière Blanche, quant à elles, rassemblent au sein de leur collection Fusée les qualités réunies des Livres d’Or et de la Grande Anthologie précédemment cités. Elles abordent des thèmes d'une grande variété, ou présentent des auteurs étrangers (Espagne, Russie, Suisse...) parfois bien connus, mais plus fréquemment méconnus en France, voire totalement inconnus… Autre point fort : les livres sont superbes, les illustrations de qualité et même si tous les textes ne resteront pas dans les mémoires, les pépites ne sont pas rares et justifient l’achat du billet pour un grand voyage dans l’une des quarante Fusées actuellement en partance !
 
 
La conservation du patrimoine est indispensable, nous en convenons presque tous, mais quelle est la place réservée aujourd’hui aux anthologies de nouvelles en France ? Plusieurs initiatives du plus grand intérêt sont à noter, entre autres celles de La Volte ou l’anthologie annuelle des Utopiales. Pour mieux connaître nos romanciers favoris, approfondir notre connaissance d'un thème, ou tout simplement découvrir de nouveaux talents, la nouvelle est un vecteur idéal que nous aurions bien tort de négliger, et qui permet de respirer un peu entre les pavés avec lesquels on tente encore trop souvent de nous assommer...

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