1. Parce que c'est Neil Gaiman et qu'il travaille sur la série
C’est une adaptation de l’excellent roman (primé à cinq reprises) de Neil Gaiman, un auteur familier du monde des séries puisqu’il a notamment écrit le scénario de deux épisodes de Doctor Who en plus d’avoir créé Neverwhere et de l’avoir ensuite transformée en roman. Neil Gaiman est un habitué des adaptations puisque ses deux romans Coraline et Anansis Boy ont également été, adapté, avec succès pour l’un et sont en cours pour l’autre. On sait que l’auteur est très présent sur l’écriture des épisodes et qu’il veille à la présence des détails… indispensables.

2. Parce que les images sont belles et captivantes.
Tout le monde s’accordera sur le fait que l’univers graphique de la série est absolument génial ! Même sans évoquer l’histoire, c’est une série visuellement très intéressante et bien menée par David Slade, le réalisateur d’Hannibal. La forme est donc tout aussi travaillée et captivante que le fond.

3. Parce que c'est une histoire de dieux parmi les hommes.
American Gods parle d’un dieu nordique qui veut entrer en guerre contre les divinités modernes : Internet, les voitures, la télévision, et tous les nouveaux médias ce qui promet quelques scènes de batailles épiques, étranges, violentes et décalés en plus de la tension entre les factions. C’est un conflit entre deux mondes qui se rencontrent et s’insupportent, entre l’ancien et le nouveau, avec toutes les questions que cela soulève (quid des croyances et rituels des divinités païennes face à nos principes modernes ?)

4. Parce que vous allez être choqué...
C’est une série qui ne s’embarrasse pas de précautions qui ménageraient la sensibilité du spectateur. C’est violent alors les personnages saignent. Beaucoup. C’est sexuel, rituel étrange, volontairement dérangeant. Cru. Une série dans la démesure magique et sanguinolente que l’on est en droit d’attendre en se glissant dans le sillage d’un dieu ancien et guerrier, et dans celui de l’ex-braqueur à main armée, dont la remise en liberté est nettement moins belle que prévue, qu’il a embauché.
5. Parce qu'on sent un peu d'ironie et que ce n'est pas pour nous déplaire
L’ironie et la distance dont il est conseillé au spectateur de se munir est maniée par le réalisateur dès la scène d’ouverture où le viking débarquant sur la plage n’est pas touché par une seule flèche, ou deux, mais criblé d’une telle quantité qu’il tiendrait plus du porc-épique que de l’humain (trépassé, soit). De ce qui suit nous n’évoquerons que le bras encore accroché à son épée survolant la scène de combat.

En conclusion : c’est une série à regarder parce que Neil Gaiman qui en plus d’être bon auteur est bon scénariste et qu’il participe à l’adaptation ce qui garantit plein de détails cachés. C’est de la fantasy urbaine violente qui ne s’encombre pas de fioritures en suggérant des scènes sanglantes. Elle les montre. Enfin, il y a assez d’autodérision pour ne pas s’ennuyer ou se formaliser des déluges de sang.