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ITW de Sylvie Lainé pour L'Opéra de Shaya GPI 2015
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ITW de Sylvie Lainé pour L'Opéra de Shaya GPI 2015

 ActuSF : Une petite réaction à l'annonce de ce prix pour l'Opéra de Shaya. Quel sentiment vous habite ?

Sylvie Lainé : Grande joie, bien sûr. Parce que ce sont des univers que j’ai bâtis, brique par brique, grain par grain et feuille par feuille, sans être sûre que d’autres auraient plaisir à les partager. C’est la plus belle réponse que l’on pouvait me faire.

 ActuSF : Neuf ans après Les Yeux d'Elsa, vous remportez à nouveau le Grand prix de L'imaginaire pour l'Opéra de Shaya aux éditions ActuSf. L'Opéra de Shaya a également remporté le Prix Bob Morane 2015. Est-ce que l'émotion de recevoir un prix est toujours aussi intense et intact que la première fois ?

Sylvie Lainé : Presque plus grande, je dirais. La première fois, on se dit c’est un coup de chance peut-être, ils étaient de bonne humeur quand ils m’ont lue, il y a une part liée aux circonstances et au hasard… Et ensuite, on commence à se dire : ah, ils ont vraiment aimé, alors ? 

ActuSF : Vous évoquiez la genèse difficile de ce recueil de nouvelles dans une interview précédente. Comment vous est venue  l'idée de l'Opéra de Shaya ?

Sylvie Lainé : Le point de départ c’était cette idée d’une planète qui s’adapte sans se renier elle-même, donc qui a intégré la transformation dans son cycle, une transformation dont elle doit aller chercher les germes à l’extérieur et dont elle a besoin. Cette idée relativement simple a révélé petit à petit toutes ses implications, il a fallu beaucoup de maturation pour cela. Je m’étais imposé aussi des tas de contraintes invisibles dans la composition du récit, en prenant en compte la structure de l’opéra. Un prologue en ouverture, trois actes se terminant chacun par une cérémonie (le spectacle des enfants, le banquet, et la cérémonie finale) qui donnaient à elles trois toutes les clés de la résolution finale, celle qui constitue l’épilogue, qui pourtant devait rester relativement peu prévisible. J’ai eu en tête le titre avant même de commencer, je savais qu’il fallait que ce soit un opéra, et cela a été très déterminant : j’ai eu l’impression d’être un compositeur autant qu’un auteur. Ce qui ne m’était encore jamais arrivé… 

ActuSF : L'opéra de Shaya, c'est un florilège de quatre nouvelles. Quel est le lien entre elles et comment les avez-vous choisies pour composer ce recueil ?

Sylvie Lainé : Le lien, c’est l’univers du space-opera, parce qu’il permettait d’imaginer des rencontres entre des humains et des êtres différents des humains dont on savait peu de choses – et d’essayer de réfléchir au regard et à la compréhension que les humains étaient capables de porter sur la différence. A la manière dont les humains veulent tout contrôler, aussi.  Je ne les ai pas choisies, je les ai toutes écrites pour le recueil – même si,  comme j’ai mis longtemps à écrire la novella, deux d’entre elles sont parues avant le recueil lui-même. Les trois autres ont été des pauses, des vacances par rapport à l’exigence que je m’imposais pour Shaya, chacune d’entre elles faisait sauter un verrou dans la manière de poser le problème. Et si la différence n’était que superficiellement culturelle, mais fondamentale quand même ? (Grenade au bord du ciel). Et s’il n’y avait pas communication au sens habituel ? (Petits arrangements intra-galactiques). Et si l’un des deux protagonistes n’était même pas conscient de la présence de l’autre ? (Un amour de sable). 

ActuSF : Où pourra-t-on vous rencontrer en dédicaces dans les prochains mois pour vous féliciter pour votre GPI ?

Sylvie Lainé :  Au Festival Etonnants Voyageur bien sûr, et puis aux Imaginales juste après. Dans une galerie de peinture lyonnaise en juin pour présenter l’Animal, une nouvelle graphique fruit d’une collaboration organisée par le collectif Organic Editions. Sans doute à la 42e  Convention de SF près d’Avignon en Août, parce que la 42e ce serait bien dommage de la louper. Pour le reste, on verra, mais il y aura sûrement d’autres occasions…

 ActuSF : Le mot de la fin. Si vous deviez mettre en avant une phrase de l'Opéra de Shaya pour illustrer ce GPI, ce serait laquelle ?

Sylvie Lainé  :  Alors un passage sur le changement, qu’il faut accepter, un passage que mon ami grand maître zen aimerait peut-être :

Comment pourra-t-elle peindre Shaya ? La peinture est figée. C’est pour cela que la peinture n’intéresse pas les Shayens, soudain c’est évident. Tout est possible ici, mais rien n’est définitif. Tout se transforme, même le temps n’a guère de prise, puisqu’il est possible de rajeunir, parfois.

Et bien sûr, les Shayens sont comme leur planète, profondément, viscéralement. Ce qu’ils expriment ne fige rien. Ils se donnent vraiment, mais pour un instant. Ils partagent, et se transforment encore.

 Pour aller plus loin : une interview complète de Sylvie Lainé sur L'Opéra de Shaya 

 

 

 

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