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Interview 2016 : Damien Snyers pour La Stratégie des as
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Interview 2016 : Damien Snyers pour La Stratégie des as

ActuSF : Votre premier roman, La Stratégie des as, sort aux éditions Actusf. Pouvez-vous, s'il vous, plait, vous présenter en quelques mots ? 
 
Damien Snyers : Sans doute la question la plus compliquée qu’on puisse poser à quelqu’un… Je suis un auteur belge de vingt-huit ans, passionné par l’imaginaire, l’écriture et bien d’autres choses. De la musique à la photographie en passant par les sciences, l’écologie… Je suis quelqu’un d’assez curieux de nature.
 
J’ai commencé à écrire il y a plus de dix ans maintenant, avec de la poésie, puis des nouvelles, avant de m’attaquer aux romans. Au fil du temps, c’est devenu un besoin autant qu’un plaisir. Du coup, je pense que mes histoires parleront bien mieux de moi que je ne pourrais le faire dans une présentation…
 
 
ActuSF : On dit qu'être écrivain, c'est souvent d'abord être un lecteur. Quelles sont vos influences littéraires ? 
 
Damien Snyers : Mes influences ont toutes été des claques littéraires. La toute première, c’est Tolkien. C’est lui qui, le premier, a éveillé mon goût pour l’imaginaire, avec l’histoire de Bilbo. Robin Hobb, ensuite, chez qui j’admire la construction des personnages et leur psychologie. King, mon maître en ce qui concerne la construction d’un univers et d’une ambiance. Bradbury, pour son talent de faire passer subtilement ses messages, bien plus importants que les détails techniques. Andrzej Sapkowski pour sa manière de se débarrasser des clichés inhérents à la fantasy, et enfin Orson Scott Card, qui arrive comme personne à rendre son univers vivant, par de petits détails.
 
ActuSF : Pouvez-vous nous parler de l'univers de La Stratégie des as ? 
 
Damien Snyers : Le monde de James est un dix-neuvième siècle alternatif. L’idée de base, c’était d’essayer d’imaginer à quoi ressemblerait le monde si, aux alentours du quinzième siècle, si un grand changement avait eu lieu, apportant des elfes et des trolls (et pourquoi pas d’autres créatures qui ne sont pas encore citées). Certains pays auraient eu plus de chance dans l’histoire, et d’autres un peu moins. Par exemple, Paris n’est plus que l’ombre d’elle-même, alors que le Ghana est à la pointe de la technologie. Et la ville dans laquelle ils se trouvent, Nowy-Kraków, est la ville principale d’une colonie polonaise.
 
ActuSF : Qui sont les héros que vous allez faire évoluer dans ce décor ? 
 
Damien Snyers : Des arnaqueurs et des voleurs qui ne rechignent pas au meurtre si besoin. Mais si on ne s’arrête pas à ça, ils ont un côté attachant. Parce qu’au fond, ce sont des personnages très humains – peu importe leur race – qui ne font que chercher leur place dans un monde où ils sont une minorité, chacun dans leur genre.
 
Il y a donc James, un elfe qui se sent de trop dans une société à majorité humaine, Elise, une métisse, mi elfe mi humaine, et Jorg, un énorme troll. A ce trio vient s’ajouter Mila, la seule humaine du groupe, et aussi la plus pragmatique
 
 

ActuSF : Vos personnages vont s'impliquer dans une histoire qui va s'avérer plus compliquée que prévue. Comment démarre leur aventure ?  
 
Damien Snyers : Comme de nombreuses histoires… devant un verre. Un concours de bière qui n’est rien d’autre qu’une arnaque montée par les héros – ou antihéros, d’ailleurs. Ils sont repérés par un homme qui a une mission pour eux, et ils acceptent, sans trop savoir dans quoi ils s’engagent, poussés par l’appât du gain…
 
ActuSF : La Stratégie des as mélange à la fois le steampunk et la fantasy, mais on peut également évoquer la dimension urbaine du récit. Comment avez-vous élaboré l'aspect visuel de votre roman ?  
 
Damien Snyers : J’ai voulu imaginer à quoi ressemblerait une ville qui serait construite pour les différentes populations. Et non uniquement pour les humains. C’est pour ça que je voulais une ville neuve, et non l’adaptation d’une cité existante. Visuellement, j’avais toujours en tête de hautes maisons dans le style de celles qu’on peut retrouver à Bruges.
Ce qui m’a le plus intéressé, c’était de savoir comment la magie pourrait être utilisée pour le bien de la ville. Je ne voulais pas d’une magie totalement permissive et infaillible, mais plutôt quelque chose qui soit intrinsèquement lié à la technologie. Et je voulais la faire apparaître comme un luxe, également. Ou au moins quelque chose qui n’était pas accessible à tout le monde.
 
ActuSF : La Stratégie des as est un univers dans lequel vous voulez revenir ? 
 
Damien Snyers : Pourquoi pas ? Ce n’est pas ce sur quoi je travaille pour le moment, mais j’ai effectivement un début de suite que je garde dans un coin de ma tête…
 
ActuSF : Avez-vous d'autres projets d'écriture en cours ? 
 
Damien Snyers : Bien sûr ! Je travaille pour le moment sur un roman de fantasy un peu plus traditionnelle, plus calme aussi… Parallèlement, j’écris aussi des nouvelles ayant un magicien atypique pour héros, et j’ai également un projet de roman d’anticipation à quatre mains.
 
ActuSF : Où les lecteurs pourront-ils vous rencontrer dans les mois à venir ? 
 
Damien Snyers : Je serai présent fin février à la Foire du livre de Bruxelles, puis au Salon Fantastique de Paris une semaine plus tard. De nouveau sur Paris, je serai au Salon du Livre à la mi-mars, aux Anthinoises, un chouette festival en Belgique, fin avril, aux Futuriales début mai à Paris, et enfin aux Imaginales d’Epinal fin mai.
 
Et puis il y aura d’autres événements, qui ne sont pas encore totalement planifiés…
 
ActuSF : Le mot de la fin. Vous êtes un grand amateur de musique - j'ai même entendu dire que vous aviez le casque sur les oreilles quand vous écrivez. Quelle bande son nous conseilleriez-vous pour accompagner la lecture de La Stratégie des as
 
Damien Snyers : Effectivement, il est difficile pour moi d’écrire dans le silence… 
 
Mais c’est une question piège. Le choix d’une musique pour accompagner la lecture dépend du passage. D’une manière générale, les bandes originales des jeux The Witcher – les trois - devraient assez coller à l’ambiance. On y retrouve des passages calmes, des musiques de taverne, et des passages plus rythmés… Toujours superbement écrits et joués.
 
Le dernier album de Mark Knopfler, Tracker, pourrait aussi bien s’y prêter. Il n’y a rien de mieux qu’une voix apaisante pour lire un livre... Ou, toujours dans un registre calme, mais sans voix cette fois-ci, l’album « Lonely Road » de Jacques Stotzem. Le genre d’album qu’on peut écouter installé confortablement dans son fauteuil, enroulé dans une couverture, avec une tasse de chocolat chaud dans une main, et un livre dans l’autre.
 
 
 

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