- le  
Interview Robin Hobb sur Liavek
Commenter

Interview Robin Hobb sur Liavek

Actusf : Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans l’univers de Liavek ?
 
Robin Hobb : Les nouvelles dans l’univers de Liavek furent écrites très tôt dans ma carrière. À cette époque, l’idée de partager des univers entre plusieurs écrivains et de tout publier dans des anthologies était relativement récents. Nous étions tous intrigués par les possibilités que cela offrait. Le fait de pouvoir travailler avec des auteurs que j’appréciais m’a tout de suite plu. C’était une expérience très ludique, un peu comme jouer à une partie de jeux de rôle avec des amis.
 
 
 
Actusf : Est-ce que c’était facile de s’approprier cet univers imaginé par d’autres écrivains ?
 
Robin Hobb : En fait, ça ne s’est pas passé comme ça. Comme je viens de le dire, Will Shetterley et Emma Bull, je crois, avaient inventé un scénario pour une partie de D&D avec des amis. Ils y avaient joué un peu et s’étaient rendus compte que cela ferait un bon contexte pour un univers partagé. L’univers était entièrement nouveau pour tout le monde. Nous nous sommes juste mis d’accord sur certains détails. On voulait notamment un monde magnifique et intrigant. On nous a donné les règles concernant la magie et l’idée globale de la ville et chacun a ensuite écrit ses propres histoires...
 
Actusf : Pourquoi avoir choisi de raconter l’histoire de Kaloo ?
 
Robin Hobb : Kaloo est à 100 % mon idée. Je voulais que son histoire soit entourée de mystères, même pour elle. Avec peut-être même quelque chose de dangereux dans son passé d’orpheline. Quand j’en ai parlé à Will et Emma, ils m’ont dit que Steven Brust écrivait justement sur un personnage dangereux. Steve et moi avons donc échangé quelques lettres (c’était bien avant que les mails n’existent) et l’histoire s’est lancée comme ça.
 
Actusf : Vous avez écrit deux nouvelles avec Steven Brust et Gregory Frost. Est-ce une expérience qui vous a plu ?
 
Robin Hobb : Steve et moi avions des idées très claires par rapport à ce que nos personnages allaient faire et qui ils étaient. C’était un peu comme si nous avions écrit chacun une histoire avant de les mêler. Gregory Frost est arrivé en tant que co-auteur sur le tout dernier texte. C’était amusant. Il se trouve que j’ai beaucoup apprécié travailler avec Steve : nous avions en effet des idées très proches du coût inhérent à l’utilisation de la magie et comment nos personnages allaient se développer.
  
Actusf : Avec le recul, quel regard portez-vous sur cette aventure éditoriale ? Et seriez-vous prête à ouvrir votre univers à d’autres écrivains ou à participer à d’autres aventures du même type ?
 
Robin Hobb : Après toutes ces années, j’y repense encore comme quelque chose d’amusant. Depuis, chacun a pris des chemins différents concernant l’écriture. Aujourd’hui, je doute sincèrement que je puisse écrire à nouveau dans un univers partagé. L’une des raisons est simplement le manque de temps : je n’en ai pas assez pour écrire toutes les histoires qui me trottent dans la tête... Alors écrire dans l’univers de quelqu’un d’autre... Quant à inviter d’autres auteurs à écrire des histoires dans un monde que j’aurais inventé, cela me semble être beaucoup trop de travail. Emma et Will ont dû énormément faire pour harmoniser tous les textes et que les anthologies fonctionnent. Il fallait garder une cohérence sur le nom des rues, que la météo soit identique pour tous ou encore faire en sorte que chacun utilise les mêmes éléments culturels. Non : je frissonne rien qu’à l’idée de ce que cela implique comme travail. 
J’ai déjà assez de difficultés à m’occuper de mes propres textes !
 
Actusf : Vous avez notamment écrit La Nuit du prédateur avec Steven Brust. Est-ce facile d’écrire et de travailler avec lui ? Quel regard portez-vous sur son travail ?
 
Robin Hobb : La Nuit du prédateur a été écrit il y a des années, au début des années 1990 et il fut publié en 1992. Ça fait 25 ans à peu près... À cette époque, Steve et moi avions écrit ce texte par le biais d’une correspondance. Il n’y avait toujours pas de mails : le manuscrit grossissait à chaque envoi et contenait à chaque fois de nombreuses corrections, des passages réécrits, etc. On s’est beaucoup amusé avec ce projet. Il n’y avait aucun plan de défini, aucune limite de texte : nous étions l’un comme l’autre surpris quand l’histoire s’est terminée et qu’il faisait la taille d’un livre. Nous n’avions pas de contrat et n’en avions pas discuté avec nos agents tellement cela nous semblait improbable que cela aboutisse. Au final, c’était un projet amusant entre deux amis qui a fini par donner un roman. 

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?