Actusf : Rappelle-nous comment est née l'idée du monde d'Omale ? Quels sont ses caractéristiques ?
Laurent Genefort : L'idée d'Omale remonte au début des années 90, à l'époque où je réfléchissais à mon sujet de thèse : les livres-univers. Omale est une sphère de Dyson ou dysosphère, c'est-à-dire une coquille de matériau très dur tournant autour d'une étoile à une unité astronomique. Une colonie humaine a été implantée dans l'une de ses zones atmosphérisées, en compagnie de deux autres espèces respirant un air similaire : les Chiles et les Hodqgins. Voilà la base. A partir de là, le spectre des histoires que l'on peut en tirer est presque aussi large que la littérature elle-même : des romans d'aventure, des énigmes policières, des romans pseudo-historiques, de l'introspection, des récits de hard science... tout est possible.
Actusf : Comment est née cette novella, L'Affaire du Rochile ?
Laurent Genefort : Elle est née du désir de "nourrir" le monde d'Omale de récits populaires - ce qu'est L'Affaire du Rochile. Dans les romans se dessinent les grandes articulations historiques ; les nouvelles, elles, permettent d'approfondir un sujet - dans L'Affaire du Rochile, c'est la vie sur les frontières en temps de guerre.
Actusf : Comment vois-tu Ramin ? Il semble très dur, comme un bloc que rien ne peut atteindre...
Laurent Genefort : En fait, c'est un homme pragmatique et assez terre à terre. Il remâche une vieille rancoeur liée à son passé, mais cela ne l'a finalement pas empêché de vivre. Je pense qu'une partie de sa personnalité, je la dois à des lettres de poilus que j'ai lues il y a longtemps et qui m'avaient beaucoup impressionné. Beaucoup de soldats savaient que cette guerre était pure folie, et qu'ils n'avaient que peu de chances de s'en sortir. Mais la plupart y sont allés tout de même, et y sont retournés, en cachant souvent l'horreur à leur famille à l'arrière. Ce rapport à la mort se trouve chez Ramin, mais aussi, sous son aspect le plus pathologique, chez Enos Bektel. Pour moi, ce sont les deux faces d'une même pièce.
Actusf : C'est un héros que tu pourrais réutiliser ?
Laurent Genefort : Non, pour moi le personnage est "achevé". Et Omale est trop vaste dans le temps et dans l'espace pour s'attarder au même endroit.
Actusf : Et comment vois-tu sa compagne Chile ?
Laurent Genefort : Exactement comme décrite, ni plus ni moins. Les Chiles annoncent la couleur, ils trichent moins que les humains. Avec les Chiles, j'ai essayé de créer une espèce qui parvient à combattre ses instincts destructeurs avec des moyens différents de ceux des humains (qui sont le refoulement, la morale imposée, etc.). Du coup, ils peuvent paraître également plus froids et calculateurs.
Actusf : Ce qui est intéressant dans l'univers d'Omale et bien entendu dans L'Affaire du Rochile, c'est la rencontre entre les peuples. En tout cas ça a l'air de te passionner, non ?
Laurent Genefort : Finalement, humains et Chiles peuvent être comparés car ils ne sont pas si différents... à moins que je ne me sois trop habitués à eux, à force !
Actusf : Cela faisait un petit bout de temps qu'on n'avait plus lu de récit sur Omale. Tu continues aujourd'hui encore à explorer cet univers ?
Laurent Genefort : Je manque cruellement de temps en ce moment, mais je compte bien poursuivre le cycle d'ici quelques années - deux ou trois au maximum. J'ai Lu s'est désengagé du cycle, mais d'autres éditeurs se montrent d'ores et déjà intéressés. A suivre !
Actusf : Il semble infini... Te vois-tu un jour arrêter de le parcourir ?
Laurent Genefort : C'est une série ouverte, mais je compte tout de même répondre à un certain nombre de mystères entourant la construction d'Omale et le but de ses créateurs. Pour le moment, je me concentre sur trois espèces, mais il y en a probablement des centaines éparpillées à travers sa surface intérieure. C'est donc une mine d'histoires gigantesque. Le tout est d'avoir une vision cohérente d'un bout à l'autre du cycle.
Actusf : Un petit mot sur la couverture d'Olivier Vatine. Comme l'as-tu rencontré ?
Laurent Genefort : A une époque, j'ai eu une petite rubrique d'humeur dans une revue de cinéma qui s'appelait Starfix nouvelle génération. Un copain est allé interviewer Vatine en Normandie. Je crois bien que ce copain lui a passé un de mes bouquins et on a discuté. Ensuite, j'ai bossé avec Marc Caro sur un projet de film où Vatine et Blanchard étaient designers. Il m'a aussi superbement illustré une nouvelle pour Bifrost. Bref, nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises !
Actusf : Sa couverture correspond à la manière dont tu imaginais les personnages ?
Laurent Genefort : Oui, tout à fait.
Actusf : Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Laurent Genefort : Je travaille au deuxième volet d'une trilogie de fantasy intitulée Les Hordes chez Bragelonne. Parallèlement, d'ici quelques semaines, je devrais commencer à travailler à un scénario de jeu vidéo.
Laurent Genefort : L'idée d'Omale remonte au début des années 90, à l'époque où je réfléchissais à mon sujet de thèse : les livres-univers. Omale est une sphère de Dyson ou dysosphère, c'est-à-dire une coquille de matériau très dur tournant autour d'une étoile à une unité astronomique. Une colonie humaine a été implantée dans l'une de ses zones atmosphérisées, en compagnie de deux autres espèces respirant un air similaire : les Chiles et les Hodqgins. Voilà la base. A partir de là, le spectre des histoires que l'on peut en tirer est presque aussi large que la littérature elle-même : des romans d'aventure, des énigmes policières, des romans pseudo-historiques, de l'introspection, des récits de hard science... tout est possible.
Actusf : Comment est née cette novella, L'Affaire du Rochile ?
Laurent Genefort : Elle est née du désir de "nourrir" le monde d'Omale de récits populaires - ce qu'est L'Affaire du Rochile. Dans les romans se dessinent les grandes articulations historiques ; les nouvelles, elles, permettent d'approfondir un sujet - dans L'Affaire du Rochile, c'est la vie sur les frontières en temps de guerre.
Actusf : Comment vois-tu Ramin ? Il semble très dur, comme un bloc que rien ne peut atteindre...
Laurent Genefort : En fait, c'est un homme pragmatique et assez terre à terre. Il remâche une vieille rancoeur liée à son passé, mais cela ne l'a finalement pas empêché de vivre. Je pense qu'une partie de sa personnalité, je la dois à des lettres de poilus que j'ai lues il y a longtemps et qui m'avaient beaucoup impressionné. Beaucoup de soldats savaient que cette guerre était pure folie, et qu'ils n'avaient que peu de chances de s'en sortir. Mais la plupart y sont allés tout de même, et y sont retournés, en cachant souvent l'horreur à leur famille à l'arrière. Ce rapport à la mort se trouve chez Ramin, mais aussi, sous son aspect le plus pathologique, chez Enos Bektel. Pour moi, ce sont les deux faces d'une même pièce.
Actusf : C'est un héros que tu pourrais réutiliser ?
Laurent Genefort : Non, pour moi le personnage est "achevé". Et Omale est trop vaste dans le temps et dans l'espace pour s'attarder au même endroit.
Actusf : Et comment vois-tu sa compagne Chile ?
Laurent Genefort : Exactement comme décrite, ni plus ni moins. Les Chiles annoncent la couleur, ils trichent moins que les humains. Avec les Chiles, j'ai essayé de créer une espèce qui parvient à combattre ses instincts destructeurs avec des moyens différents de ceux des humains (qui sont le refoulement, la morale imposée, etc.). Du coup, ils peuvent paraître également plus froids et calculateurs.
Actusf : Ce qui est intéressant dans l'univers d'Omale et bien entendu dans L'Affaire du Rochile, c'est la rencontre entre les peuples. En tout cas ça a l'air de te passionner, non ?
Laurent Genefort : Finalement, humains et Chiles peuvent être comparés car ils ne sont pas si différents... à moins que je ne me sois trop habitués à eux, à force !
Actusf : Cela faisait un petit bout de temps qu'on n'avait plus lu de récit sur Omale. Tu continues aujourd'hui encore à explorer cet univers ?
Laurent Genefort : Je manque cruellement de temps en ce moment, mais je compte bien poursuivre le cycle d'ici quelques années - deux ou trois au maximum. J'ai Lu s'est désengagé du cycle, mais d'autres éditeurs se montrent d'ores et déjà intéressés. A suivre !
Actusf : Il semble infini... Te vois-tu un jour arrêter de le parcourir ?
Laurent Genefort : C'est une série ouverte, mais je compte tout de même répondre à un certain nombre de mystères entourant la construction d'Omale et le but de ses créateurs. Pour le moment, je me concentre sur trois espèces, mais il y en a probablement des centaines éparpillées à travers sa surface intérieure. C'est donc une mine d'histoires gigantesque. Le tout est d'avoir une vision cohérente d'un bout à l'autre du cycle.
Actusf : Un petit mot sur la couverture d'Olivier Vatine. Comme l'as-tu rencontré ?
Laurent Genefort : A une époque, j'ai eu une petite rubrique d'humeur dans une revue de cinéma qui s'appelait Starfix nouvelle génération. Un copain est allé interviewer Vatine en Normandie. Je crois bien que ce copain lui a passé un de mes bouquins et on a discuté. Ensuite, j'ai bossé avec Marc Caro sur un projet de film où Vatine et Blanchard étaient designers. Il m'a aussi superbement illustré une nouvelle pour Bifrost. Bref, nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises !
Actusf : Sa couverture correspond à la manière dont tu imaginais les personnages ?
Laurent Genefort : Oui, tout à fait.
Actusf : Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Laurent Genefort : Je travaille au deuxième volet d'une trilogie de fantasy intitulée Les Hordes chez Bragelonne. Parallèlement, d'ici quelques semaines, je devrais commencer à travailler à un scénario de jeu vidéo.