ActuSF : Les héros sont souvent des écorchés qui se battent envers et contre tout, voire contre eux même ...
Lionel Davoust : Je pense qu’il y a, dans la nature même de l’héroïsme, le besoin d’un combat, qu’il soit extérieur, intérieur ou les deux. C’est dans la nature de la fiction, surtout d’aventure ; il est difficile de retenir l’attention d’un récit où il ne se passe pas grand-chose… Par conséquent, pour qu’une histoire devienne intéressante pour le lecteur, nos protagonistes doivent atteindre des buts, relever des défis, donner des surprises. Et cela ne vient pas sans un lot d’épreuves : comme l’affirmait Nietzsche, tout ce qui a de la valeur vient en surmontant quelque chose. C’est ce qui m’intéresse dans les combats contre soi : on cherche à devenir meilleur, à mieux correspondre à l’idée que l’on a de soi-même et, ultimement, à satisfaire ses désirs.
ActuSF : La quête initiatique de Michel va-t-elle lui apporter autre chose qu'une libération, des pouvoirs pouvant pallier ceux de la Main Gauche par exemple ?
Lionel Davoust : Ce serait éventer l’histoire que de répondre précisément à cette question. Michael est parti pour faire des découvertes assez inattendues sur ce qui se trame autour de lui, et sur lui-même. Mais cela ne se fera pas sans difficultés, car la menace qui rôde autour de lui va devenir très personnelle – et surtout imprévisible… Ce qui va le forcer, ainsi que ses adversaires, à une adaptation constante, afin de comprendre, à la fin, ce qui est vraiment arrivé dans son passé.
ActuSF : Allons-nous en savoir un peu plus sur la Main Droite, et surtout va-t-il y avoir confrontation avec le reste des belligérants ?
Lionel Davoust : En savoir plus sur la Main Droite, oui, bien sûr ; dans Léviathan : La Nuit (le volume 2), il est fort probable qu’elle vienne fourrer son nez dans une situation déjà bien complexe pour tous les acteurs du complot entourant Petersen. Mais les deux voies – une dichotomie qui existe réellement dans la tradition – ne sont pas des blocs monolithiques. Il s’agit plutôt de philosophies de l’existence que l’on peut appliquer dans le cadre de croyances extrêmement différentes les unes des autres. Il n’y a qu’à constater les guerres qui ont jalonné l’histoire des grands monothéismes ; or, ils relèvent tous de la Main Droite.
Lionel Davoust : Je pense qu’il y a, dans la nature même de l’héroïsme, le besoin d’un combat, qu’il soit extérieur, intérieur ou les deux. C’est dans la nature de la fiction, surtout d’aventure ; il est difficile de retenir l’attention d’un récit où il ne se passe pas grand-chose… Par conséquent, pour qu’une histoire devienne intéressante pour le lecteur, nos protagonistes doivent atteindre des buts, relever des défis, donner des surprises. Et cela ne vient pas sans un lot d’épreuves : comme l’affirmait Nietzsche, tout ce qui a de la valeur vient en surmontant quelque chose. C’est ce qui m’intéresse dans les combats contre soi : on cherche à devenir meilleur, à mieux correspondre à l’idée que l’on a de soi-même et, ultimement, à satisfaire ses désirs.
ActuSF : La quête initiatique de Michel va-t-elle lui apporter autre chose qu'une libération, des pouvoirs pouvant pallier ceux de la Main Gauche par exemple ?
Lionel Davoust : Ce serait éventer l’histoire que de répondre précisément à cette question. Michael est parti pour faire des découvertes assez inattendues sur ce qui se trame autour de lui, et sur lui-même. Mais cela ne se fera pas sans difficultés, car la menace qui rôde autour de lui va devenir très personnelle – et surtout imprévisible… Ce qui va le forcer, ainsi que ses adversaires, à une adaptation constante, afin de comprendre, à la fin, ce qui est vraiment arrivé dans son passé.
ActuSF : Allons-nous en savoir un peu plus sur la Main Droite, et surtout va-t-il y avoir confrontation avec le reste des belligérants ?
Lionel Davoust : En savoir plus sur la Main Droite, oui, bien sûr ; dans Léviathan : La Nuit (le volume 2), il est fort probable qu’elle vienne fourrer son nez dans une situation déjà bien complexe pour tous les acteurs du complot entourant Petersen. Mais les deux voies – une dichotomie qui existe réellement dans la tradition – ne sont pas des blocs monolithiques. Il s’agit plutôt de philosophies de l’existence que l’on peut appliquer dans le cadre de croyances extrêmement différentes les unes des autres. Il n’y a qu’à constater les guerres qui ont jalonné l’histoire des grands monothéismes ; or, ils relèvent tous de la Main Droite.
C’est pour cela que, pour répondre à votre question, je ne veux pas réduire la complexité de la séparation Main Droite / Main Gauche à la facilité d’une confrontation directe entre les deux côtés. C’est une différence de philosophie qui remonte aux débuts de l’histoire humaine (même si elle ne portait pas encore ce nom-là), dont l’évolution s’inscrit dans la progression des religions et la mutation des mythes au fil des siècles. Dans l’univers de Léviathan, les camps s’observent, se connaissent et agissent en sous-main, dans des luttes d’influence se déroulant sur des décennies.
En revanche, le désir de confrontation des personnages individuels, c’est une autre affaire… Surtout en ce qui concerne les électrons libres présents dans les deux camps, qui ont beaucoup de dégâts à causer ! En résumé, l’opposition Main Droite / Main Gauche sert de toile de fond à l’histoire, mais ce n’est pas ce que j’ai envie de développer avant tout. Ce qui m’intéresse en priorité, ce sont les destins individuels.
ActuSF : Beaucoup de questions restent sans réponse. Par exemple, quel est vraiment le fameux projet de la Main Gauche, ou encore le fils de Michel a t-il lui aussi un pouvoir latent ?
Lionel Davoust : Chacun peut faire ses hypothèses en attendant la suite. Mais je vous promets que ces questions rencontreront des réponses complètes dans La Nuit et dans le troisième volet. Un certain nombre de pistes ont été amorcées dans Léviathan : La Chute, et tous les détails y ont leur importance ! Ils composent une mosaïque que les protagonistes reconstituent chacun de leur côté, sous l’œil du lecteur – qui a l’avantage de détenir les différentes versions – et qui se dévoile toujours plus.
ActuSF : Vos personnages sont toujours là où on les attend le moins, est-ce votre mode de pensée ?
Lionel Davoust : On a tendance à vouloir recréer dans l’écriture les plaisirs que l’on a eu en tant que lecteur. Pour ma part, j’aime être surpris par l’intrigue, que les révélations me prennent au dépourvu, qu’on me fasse découvrir peu à peu des parties d’une histoire vaste. Je crois donc m’efforcer d’aller dans ce sens. Après, ce n’est pas un mécanisme totalement conscient. J’architecture mes histoires à l’avance, car je veux savoir quels effets je cherche à créer et les amener convenablement – je suis incapable de le faire si je ne sais pas où je vais. Mais les personnages ont aussi énormément de latitude pour suivre cette route ; c’est important pour qu’ils paraissent vivants, qu’ils aient la place de grandir, d’évoluer, et de ne pas ressembler à des marionnettes. Ainsi, ils sont parfois aussi là où je ne les attends pas moi-même.
ActuSF : Une fin qui est au diapason du rythme de votre premier roman, comme si la suite importait peu ?
Lionel Davoust : Pour se justifier en tant qu’épisode d’une histoire plus vaste, il faut que chaque volume ait son propre rythme, en accord avec son atmosphère, qu’il maintienne en haleine sur toute sa longueur et propose une fin forte. À ce titre, je suis très heureux de la fin de La Chute. Après, il me semble que la suite est importante ! Car il reste des questions à poser et surtout beaucoup de réponses à apporter.
ActuSF : Avez-vous une ambiance musicale pour écrire, si oui, laquelle ?
Lionel Davoust : En général (mais ce n’est pas une règle absolue), je préfère le silence pour me concentrer totalement sur le rythme des phrases, mais j’ai quand même souvent besoin de me mettre en condition avec un ou deux morceaux. Lesquels dépendent totalement du projet en cours, de mon humeur, de la scène à écrire… Je suis un énorme amateur de musique et j’écoute tout un tas de choses, parfois assez improbables. Pour Léviathan : La Chute, ma liste de lecture tournait principalement autour de la bande originale du film Inception, par Hans Zimmer, et des albums du groupe américain de rock indé VAST, quasiment inconnu en France. Pour Léviathan : La Nuit, j’ai ajouté à la sélection du dark jazz, notamment Bohren & Der Club Of Gore. Et puis j’ai toujours du métal black ou symphonique à portée de main.
ActuSF : A quand la suite de cette trilogie si prenante ?
Lionel Davoust : Léviathan : La Nuit sortira au printemps 2012. C’est un livre plus sombre que La Chute, plus oppressant, aussi, et où l’élément fantastique se déploie davantage à mesure que les différents acteurs du Jeu Supérieur sortent de l’ombre. Enfin, la conclusion, Léviathan : Le Pouvoir, sortira en 2013.