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Le Contrat

Richard Marazano (Scénariste, Coloriste), Michel Durand (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/05/2003  -  bd
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Le Contrat

Né au début des années 70, Richard Marazano s'est d'abord orienté vers des études d'astrophysique et de physique. Puis il est revenu à sa ville d'origine, Angoulême et s'est lancé dans la spécialité locale en intégrant l'atelier de bande dessinée des Beaux-Arts. Le Cycliste publie alors son premier album en collaboration avec Eric Dérian Humain trop humain. Chez Soleil, il écrit tour à tour pour Ben (Zéro absolu en 3 volumes), Cassini (Tequila Desperados) et Moraës (Sidney et Howell). En 2000, il entreprend une nouvelle série Dusk dessinée par De Metter et éditée par les Humanoïdes Associés. En 2001, il s'aventure, réalisant lui-même scénario et dessins, du côté de la science-fiction avec Le Bataillon des lâches aux Editions Carabas.

En 1979, Fluide Glacial accueille les débuts en bande dessinée de Michel Durand diplômé des Beaux-Arts de Quimper et d'Orléans. Il travaillera régulièrement pour ce magazine à partir de 1991. Entre temps, il exerce ses talents d'illustrateur dans la pub et sort Opération Chistera chez Glénat en 1985. La série Cliff Burton publiée chez Dargaud sur un scénario de Rodolphe lui a valu plusieurs prix en France, en Belgique et au Canada. Il dessina également pour Jodorowsky Polar Extrême aux Humanoïdes Associés.

Enfant de bidonvilles

A Medellin en Colombie dans les bidonvilles, les enfants sont livrés à eux-mêmes. Ils sniffent de la colle et essayent toutes les combines pour ramasser un peu d'argent. Malgré le dévouement de quelques travailleurs sociaux, ces enfants sont fortement exposés aux mauvaises rencontres : des adultes les incitent à la prostitution ou les engagent pour des sales besognes. Joan se retrouve enrôlé par un des hommes de main du cartelito pour abattre un syndicaliste gênant. Mais la cible désignée n'est pas un inconnu pour Joan. Avec cette première affaire, le jeune garçon s'engage dans un dangereux engrenage où celui qui a le pouvoir (du moins celui de l'argent sale) ne fait aucun sentiment et tue un être humain aussi froidement que d'autres des chats. Joan va-t-il se laisser totalement corrompre par cet ordre cynique des choses ?

Réalisme saisissant

Dès la première page, on est au cœur de la misère quotidienne, de la lutte pour la survie de ces enfants. En plus du réalisme criant du scénario, cette BD tient aussi visuellement du documentaire. Le cadrage des planches fait penser à des mouvements de caméra : elles exposent une ambiance générale en dévoilant un plan d'ensemble ou se focalisent sur le point de vue d'un des personnages. Les teintes placent les scènes à un moment particulier, avec, par exemple, beaucoup de bleu foncé pour les épisodes nocturnes, et dans un contexte précis : rues crasseuses du bidonville ou demeures luxueuses des trafiquants.

La trajectoire fulgurante du garçon paumé au tueur désabusé entraîne une grande tension et le désir de voir comment cette situation va évoluer. Cet album se ferme sur une impression assez désespérée. Et pourtant, après cette chute en enfer, on se prend à croiser les doigts pour que dans le tome suivant une colombe vienne voler dans les plumes des corbeaux…

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