Alban Guillemois, ce n'est pas un nom très connu dans la bande dessinée. Enfin pour l'instant (pour plus de détails, allez donc voir son excellent site web Et puis, quand on voit Louis la Lune, on se dit que c'est normal, qu'un album aussi atypique ne pourrait provenir que d'un auteur atypique.
Adieu Jules, bonjour Louis
Le steampunk, d'une manière ou d'une autre, se réfère souvent à Jules Verne. Mais si le père Jules joue bien un rôle omniprésent dans Louis la Lune, le héros, c'est en fait son arrière-petit-fils, Louis. En 2165, Paris ressemble beaucoup à la ville de son ancêtre: Louis vit dans un pensionnat, en uniforme. Mixte, quand même, le pensionnat, car Louis a une amie, Zoé, qui serait prête à le suivre jusque sur la lune. Et d'ailleurs, c'est bien parti pour. Lorsque Jules Verne s'était rendu sur la lune, il avait ramené trois sélénites. Deux d'entre eux s'en étaient allés fonder une petite communauté. Le troisième, par contre, décida de s'adonner à l'un des passe-temps favoris des humains: dominer le monde... Verne avait réussi à l'emprisonner, mais il finit par se libérer, et c'est Louis qui devra contrecarrer ses noirs desseins.
Steampunk très space
Le dessin est très bizarre: je connais quelqu'un qui l'a qualifié de « Tim Burton, mais Tim Burton punk ». Effectivement, c'est un peu ça: pas une seule ligne droite dans tout l'album -ce qui, pour un monde steampunk, relève du défi- des couleurs pastel, et beaucoup (évidemment) de clairs de lune. Il n'y a pas de phylactères, mais des parchemins, ce qui, somme toute, se laisse lire aussi facilement. Le scénario va à toute vitesse. Pas de temps à perdre, chaque case serait une scène entière au cinéma. Il y a de grandes planches détaillant des machines futuristes, avec des petites flèches pour indiquer les différentes parties, comme on en faisait quand on était enfant.
Parce que Louis la Lune est avant tout un livre pour enfants, qui se lit comme un roman d'aventure de la grande époque. Les enfants trouveront peut-être le sujet fascinant, l'histoire vivante. Les adultes, eux, se plairont plus à admirer le style très original et l'ambiance graphique exceptionnelle de l'oeuvre.
La chronique de 16h16 !