Pierre Veys a derrière lui les scénarii d'un certain nombre de séries : Space Mounties avec Guilhem, Igor et les monstres avec Franz Duchazeau, Maître Détective avec Weissengel, Sabotage en haute mer avec Lapière Arthur et Merlin, également avec Bazile (mai 2004), ou Baker Street avec Nicolas Barral.
Bruno Bazile est le dessinateur de la série Forell et fils (scénario de Plessix et Kervarec), ainsi que de Les Faussaires.
Thames Machine est le troisième volume des Avatars, après Des champs de fraises pour toujours et La Ballade de John. Il vaut mieux avoir lu les deux précédents tomes pour vraiment apprécier ce troisième.
Z'avatars ?
Les Avatars sont d'étranges créatures, vaguement humanoïdes (un peu à la même manière que Ganesh est humanoïde, si vous voyez ce que je veux dire). Ils sont tous différents les uns des autres, nonobstant des couleurs de peau tirant sur le bleu, le vert, voire, dans les cas extrêmes, le bleu-vert. Et, en cette année de grâce 1969, ils arrivent un à un, dans un coin reculé de la verte Albion. Le gouvernement anglais a construit autour du point d'arrivée une base scientifique, la base MacMurdo (du nom du berger qui a découvert le premier être-vert-venu-d'on-ne-sais-où). Les Avatars n'ont guère de difficultés à s'insérer dans la société anglaise, malgré leur propension à s'exprimer par des Omph et, parfois, des facultés un chouilla inattendues (voir le premier tome : Des champs de fraises pour toujours)...
Mais un beau jour, ce n'est pas un Avatar qui débarque. C'est John, un homme de néanderthal un peu construit comme une armoire normande mais néanmoins très sympathique (La Ballade de John). Assez étrangement, c'est lui qui va le plus dénoter dans l'Angleterre de la fin des sixties. Il ne suffit pas de s'habituer aux moeurs étranges de cette fin de millénaire, il faut également compter avec une équipe française chargée de détourner le charmant Homo sapiens neanderthalensis, une troupe de nazillons en herbe, et l'attrait des projecteurs. Car tout le monde sait bien qu'il n'y a rien de plus télégénique qu'un rescapé de la préhistoire...
Dans la veine des précédents
Non, ce n'est pas une erreur, la couverture est bien totalement blanche... Et pas forcément pour les raisons données par les auteurs, qui se plaignent d'avoir été muselés par la censure. On les soupçonnerait plutôt de continuer leur pastiche des couvertures des albums des Beatles, s'attaquant cette fois à l'Album Blanc... Les Beatles et les Stones sont nettement moins présents dans cette album, qui prend des chemins buissoniers. John visite d'abord quelques Avatars de ses amis, ce qui permet de renouer avec le style des albums précédents en plaçant quelques anecdotes sur ceux-ci. John s'attaque ensuite au milieu de la télévision, pour finir par un peu d'action, dont personne ne pâtira (enfin, personne d'important, hormis quelques froggies à l'hôpital comme dégâts collatéraux).Le style de dessin de Bazile convient parfaitement au ton parodique de la série, rappelant parfois celui de Tome. Bien que la ballade soit agréable, la présence d'un véritable fil conducteur manque un peu à l'album, malgré quelques idées réellement drôles et une bonne utilisation des très nombreux clins d'oeil. La critique apportée par le regard naïf de John sur la société quasi-moderne ne suffit pas complètement à fournir un guide. Au final, on s'amuse, mais il manque quelque chose pour que la mayonnaise prenne tout à fait.
La chronique de 16h16 !